Nos instants enlacés

Prologue

Zoé

- Zoé, on y va ! crie ma mère depuis le bas des escaliers.

- J’arrive ! répondis-je en terminant de préparer mes affaires de danse.

J’y ajoute mon déodorant, mes pointes et ma brosse à cheveux. Après avoir fermé mon sac, je descends les escaliers pour me diriger vers la cuisine.

Ma mère est assise à la table en train de boire son café devant la télévision.
Je lui dépose un baiser sur sa joue, puis attrape ma gourde que je remplis d’eau, sans oublier un zeste de citron.

Je trouve que ça rajoute un petit goût rafraîchissant pendant que je fais du sport.

- Je ne serais pas à la maison avant 18 heures 30, annonçais-je en récupérant mon sac de cours dans un coin de la pièce.

Elle acquiesce en replongeant son nez dans son film. Au même moment, un klaxon sourd se fit entendre devant la maison.
Je ramasse mon sac puis je commence à avancer vers la sortie.

- Tu n’as pas oublié quelque chose par hasard ? me coupe ma mère en me lançant un regard interrogateur.

Je fais mine de ne pas comprendre, donc elle me pointe mon téléphone qui est à côté de l’endroit où j’ai rempli ma gourde.

Quelle tête en l’air.

- Merci, dis-je en lui faisant un signe d'au revoir.

Une fois dehors, j’aperçois Nath en train de s’impatienter dans sa voiture. Il m’emmène tous les matins car nous sommes meilleurs amis depuis tout petit, et surtout, car LUI, a le permis.

On ne peut pas tout avoir dans la vie.

J’ai pourtant essayé plusieurs fois de le passer, mais au 3ème essai, j’ai renversé une poubelle et j’ai failli écraser un chat qui traversait la route.

Le gérant n’arrêtait pas de me regarder avec de gros yeux à chaque fois où je freinais trop brusquement, donc j’ai fini par abandonner.

Peut-être que je retenterais un jour, mais pour le moment « Nath le taxi » me convient très bien.

Au moins j’arrive en cours en un seul morceau

- Bon tu montes ? s’impatiente-t-il.

Je m’installe sur le siège passager à ses côtés. J’attache ma ceinture, puis il démarre dans un vrombissement sourd. Je lâche un soupir de soulagement.

Oh non, ce matin, j’étais tellement à l’arrache, que je viens de me rendre compte que j’ai mis des chaussettes de différente couleur.

La honte.

Nath suit mon regard et pouffe en s’exclamant :

- Tu sais qu’aujourd’hui ce n’est pas carnaval j’espère ?

- Je ne t’ai pas déjà dit que je m’en foutais de ton avis ? contrai-je en le regardant d’un regard perçant.

- Ohlala ça va, c’était pour rigoler, ne fais pas ta Drama Queen.

Je finis par me calmer en rigolant au nom qu’il a prononcé. C’est dingue comment il arrive à me détendre aussi facilement, en seulement quelques mots.

Je regarde par la fenêtre, fin mars, les fleurs commencent à pousser sur les arbres. La chaleur de l’été ne tardera pas à arriver.

- C’est toujours bon pour que tu me déposes à la danse après les cours ?