Aly Wayne

Partie 7 : La guérison et les traumatismes

Avec le temps, tu te réengageas dans la lutte contre le crime, mais avec une perspective différente. Tu avais appris que la vengeance ne t'apporterait pas la paix que tu recherchais, et grâce à Tim, Damian, et le reste de la Bat-Family, tu avais retrouvé un équilibre entre ta douleur et ta volonté de justice.

Les missions étaient toujours dangereuses, mais tu avais changé. Ta colère, autrefois incontrôlable, avait été canalisée en une force constructive. Tu n'étais plus simplement animée par la rage, mais par un désir sincère de protéger Gotham et de rendre hommage à la mémoire de Jason, sans laisser cette douleur te consumer.

La nuit était lourde de tension. La pluie tombait doucement sur Gotham, brouillant les lumières de la ville en une mosaïque floue de néons et d'ombres. Dick, Tim et moi étions postés sur les toits, attendant le signal. Je m'étais habituée à ces moments de calme avant la tempête, mais cette fois, quelque chose me troublait. Mon cœur battait plus fort que d'habitude.

"Tu es prête ?" me demanda Dick, son ton calme mais concentré.

J'acquiesçai en silence, jetant un coup d'œil à Tim, mon petit ami. Son regard était rempli de soutien, comme s'il savait que quelque chose me rongeait. Il m'avait vu dans mes pires moments, après la mort de Jason, quand j'avais failli faire l'irréparable. Mais maintenant, nous étions ensemble, et je m'efforçais de guérir, pas seulement pour moi, mais pour lui aussi.

"Le signal est donné," annonça Dick en activant son communicateur. "On bouge."

Nous nous lançâmes dans l'action, nos mouvements silencieux mais efficaces. La mission était simple : neutraliser un gang armé avant qu'il ne fasse des ravages dans un entrepôt. Rien que nous ne puissions gérer. Pourtant, dès que je posai le pied à l'intérieur de l'entrepôt, l'atmosphère se referma sur moi. L'odeur de métal, la froideur du béton... tout cela me rappela ce jour.

Jason. Mort. Son corps brisé par le Joker. La douleur était soudaine, implacable.

Ma vision commença à se brouiller. Les cris des hommes autour de moi se mélangeaient à des échos du passé. J'entendais Jason crier. Je le revoyais allongé là, inerte, son sang sur mes mains. Mon souffle se fit plus court, irrégulier. Je ne pouvais plus bouger. Mes muscles étaient figés, pris dans une panique qui me consumait.

"Aly ?" Tim m'avait rejoint, son visage près du mien, mais je n'arrivais plus à le voir clairement.

Le monde autour de moi devint étroit, et je sentis mes jambes trembler. "Jason... je... je n'ai pas pu... je n'ai pas pu le sauver..." balbutiai-je.

Tim attrapa mes mains tremblantes, ses yeux remplis d'inquiétude. "Aly, c'est une crise, tu es ici avec moi, avec Dick. Jason... ce n'est pas ta faute."

Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Les images de ce jour me hantaient, chaque détail devenait plus net, plus réel. La douleur dans ma poitrine grandissait, m'étouffant.

"Dick !" Tim appela, mais je l'entendais à peine. Je sentais juste sa main contre la mienne, un ancrage dans ce flot de terreur.

Dick se plaça rapidement à mes côtés, son visage grave. "Aly, respire avec moi, d'accord ? Un... deux... inspire... expire..."

Je tentai de suivre, mais les battements de mon cœur semblaient vouloir exploser. "Je l'ai perdu... je l'ai perdu..." répétai-je, mes larmes brouillant ma vue.

"Non," dit Dick fermement. "Tu ne l'as pas perdu. C'est Jason. Et il te pardonnerait tout, Aly."

Tim serra ma main plus fort, me rappelant que je n'étais pas seule. "On est là, et tu vas y arriver. On t'aime, et tu es plus forte que ce traumatisme."

Peu à peu, le monde recommença à reprendre forme. Les voix de mes frères me ramenèrent lentement à la réalité. Mon souffle devint plus régulier, et les images de Jason s'estompèrent dans les ombres de mon esprit, remplacées par la chaleur rassurante de Tim à mes côtés.

Je pris une profonde inspiration, tentant de calmer les derniers restes de panique. "Je suis désolée..."

"Ne t'excuse pas," murmura Tim, posant doucement sa main sur ma joue. "Tu guéris, et ça fait partie du processus."

Dick posa une main sur mon épaule, son sourire compatissant. "On est avec toi, peu importe ce que ça prend."

Je hochai la tête, encore tremblante, mais déterminée. La mission attendrait. Ce soir, je n'étais pas juste une combattante ou une vengeresse. J'étais une sœur, une petite amie, une personne en pleine guérison, entourée par ceux qui m'aimaient. Et ça, pour la première fois depuis longtemps, ça me donnait de l'espoir.