Kily - 11

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Le message indique "désolé". Je m'en fou qu'il soit désolé, nous avons vécu des belles choses durant ces quelques semaines encore. D'accord ce n'était peut être pas le début d'une grande histoire d'amour, mais pour moi c'était le début d'une relation. Je me suis peut être attaché trop vite, mais tout ce qui faisait me laisser penser que c'était réciproque, que lui aussi m'apprécier. Mais au moment ou je l'ai vu avec cette fille j'ai compris, j'ai compris que ce n'était une relation qu'à sens unique, il n'avait pas le droit de tourner la page si rapidement.
Et voilà mon cœur se pince, se serre. Et les larmes coulent de nouveau.
Je ne vais pas me laisser dériver comme une déprimée de l'amour, il en est hors de question.
Et il faut que je règle ce problème de film.
La colère pour Julien ne s'est pas atténuée. Déterminée, je regarde l'heure sur mon réveil. 20h.

Je me précipite dans la salle de bain, me démaquille pour ne plus avoir cette apparence de zombie.
Prête, je prends mon manteau. Et je me dirige vers l'immeuble du tournage, j'ai quelques mots a dire a ce prétentieux Julien.

Devant l'immeuble, je sonne a l'étage souhaité, mais je n'ai aucunes réponses. Je tambourine dans la porte de mes deux points, mais rien.
Je ne vais pas abandonné, je vais attendre jusqu'au moment ou quelqu'un de ce foutu film fera son apparition.
Je m'assois dos contre la porte, et j'attend. Je ferme quelque fois les yeux, mes paupières deviennent lourdes. La fatigue de pleurer se fait ressentir.

On me tape sur l'épaule, enfin on me secoue plus précisément. Effectivement je me suis endormie, dans la rue, adossée à cette porte d'immeuble.

J'ouvre un œil, puis un deuxième. Et je vois Pierre, agenouille en face de moi.

- Kily, tu as dormi la?
Sa voix se fait inquiète. Et ses yeux sont tendres.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine, l'importance que je lui porte est toujours trop présente en moi.

- oui, j'attend.

- aller viens avec moi, tu ne vas pas rester là dans ce froid.

Il me rend sa main, mais je décale ma tête doucement sur la gauche, et j'y aperçois la brune qui était avec lui cette après midi. Le culot qu'il a.

- non, laisse moi.
Je dis ça tout en continuant de regarder cette femme. Pierre s'en rend compte, il se relève, parle dans l'oreille de sa nouvelle conquête, qui hoche la tête et continue son chemin, alors qui se remet à ma hauteur.

- aller Lily, viens avec moi.

Sa voix est si douce, si calme.
Cette fois ci j'accepte sa main tendue, il me releve délicatement. Et nous entamons une petite marche de 5 minutes avant d'arriver devant chez lui.

- elle.. Elle est la ?
Ma voix elle me trahie, on peut ressentir toute la tristesse que j'éprouve.

- non.

- je ne peux pas, je ne peux pas monter chez toi.. Désolée je dois repartir.

Je commence a repartir en sens inverse. Mais il me rattrape le bras.

- Kily..

- laisse moi, tu as ta vie a faire, avec elle si ça se trouve. Moi je n'ai rien de bon.. Laisse moi.

Les larmes ne peuvent s'empêcher de couler sur mes joues, il mes interceptent avec son pouce. Et colle ses douces lèvres aux miennes. Le bonheur à cet instant n'est pas descriptible. Je suis bien c'est tout. Mais la réalité me rattrape, et je le repousse.

- non, tu n'accepte pas ma vie.

Et d'un seul coup, la tendresse, la gentillesse que j'éprouvais laisse place à la colère, la colère qu'il m'ai laissé tombé. Je commence a lui frapper le torse de mes deux mains.

- tu m'as laissé, tu n'as même pas chercher a comprendre.
C'est ma vie oui, mais non je ne suis pas une pute.
T'as pas mis de temps à me remplacer!

Et je tape, tape. Il m'attrape les deux poignets. Et me plaque a lui.
Je suis essoufflée, d'avoir crié, tape sur son torse, et de pleurer en même temps.

- je ne supporte pas qu'un autre te touche.

- c'est.. C'est..
Merde sa phrase m'a retournée, je ne m'attendais pas à ça.
C'est que du jeu, alors qu'avec toi non ça ne l'est pas.

- mais j'y arriverais pas. Ça me dégoûte.

- je.. Te dégoûte ?

- non pas toi, ces films..

- ils font parti de moi, ils me font vivre ces films, alors si c'est moi qui te dégoûte.

Il ne dit rien. Je me mets sur la pointe des pieds, lui embrasse furtivement les lèvres, et je m'en vais.
Cette fois ci il ne me rattrape pas, même si j'en aurais eu envie, il ne le fait pas et je comprends.
Ça y est, c'est fini.. La page doit se tourner. Et c'est ce que je compte faire.

Bon, malgré tout je n'ai pas réussi à voir ce Julien. J'y retourne bien déterminé à lui touche deux mots.
Je me repositionne a la place ou j'étais, c'est à dire adosse à la porte, et j'attends à nouveau.
Je dois retrouver mon job.

KilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant