Kily

Kily - 15

Ça fait 1 mois que je suis sans nouvelle de Pierre, 1 mois depuis la dernière fois chez Arold. J'ai pourtant tout fait, appels, messages, je me suis rendue chez lui mais il n'y avait personne, j'ai demandé à son oncle, même lui s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles. Et j'ai même rencontré sa copine, la brune, Doña, elle m'a répondu de son accent espagnol qui fait fondre tout le monde "il ne veut plus de toi, laisse nous tranquille". Le pire ? C'est que je n'ai même pas riposter face à sa remarque car elle a raison, comment peut on vouloir de moi et ne plus donner signe de vie durant des jours et des jours ? Impossible, donc oui sa charmante copine a eu raison.

Je suis sortie avec Lora dans tous les bars, les clubs qu'il pouvait fréquenter, je l'ai fais chier jusqu'à ce qu'elle accepte de demander à Jon, le meilleur ami de Pierre, de lui dire où il était, et il a répondu "il a besoin d'air!" Alors la j'en ai déduit que je l'avais trop soulé, et qu'il voulait carrément me fuir.

Et a l'instant même où je vous parle, je suis décomposée, mon cerveau ne réagit plus, mes yeux ne sont bons qu'a pleurer et ma meilleure amie ne sait plus quoi faire pour me relever. Ça fait peut être bien 12h que je suis assise sur mon canapé, mon ordinateur portable devant moi sur la table basse, Lora a côté de moi qui me tient dans ses bras.

Hier soir, avant d'aller me coucher, il devait être 23h, j'ai allumer mon ordi, j'avais reçu un mail d'une adresse inconnue, pensant que c'était une pub je n'y ai pas prêter plus d'attention que ca jusqu'au moment ou j'ai relus deux fois l'objet du message électronique "sacrée performance au lit Kily!"

Aucune pub ne pourrait même ca comme objet, alors j'ai cliqué dessus, et je suis tombée de très haut. Une vidéo, dans ma chambre, me montrant en train de faire une fellation a un gars, enfin plus précisément à Pierre. La caméra devait être posée sur mon bureau vu l'angle de la vidéo, et je ne me suis rendue compte de rien.

A la vue de la nuisette que je porte sur la vidéo c'était notre dernière nuit ensemble avant l'interview, avant qu'il me quitte.

Et plus les minutes défilent sur mon écran, plus ce que je vois me révolte, nous passons a l'acte, je suis au dessus de lui, a gémir ensemble par le plaisir procurer par mes gestes sur son bassin.
Je n'en reviens pas, nos moments intimes, nos moments qu'à nous, qu'on ne pouvait m'enlever, viennent de défiler devant mes yeux, devant ceux de ma meilleure amie et devant des millions d'internautes sur internet.

C'était donc ça la vengeance dont il voulait me parler, et que je n'ai pas su écouter, moi qui croyait encore il y a un mois que l'on pouvait repartir sur une relation si il le souhaitait,  je me suis bien trompée.

J'ai regardé au moins cinq fois la vidéo, je voulais m'assurer que ce n'était pas un montage, et non ca n'en ai pas un, et c'est bien lui en dessous de moi, en train de jouir. On ne le reconnaît pas, son visage n'est pas visible, mais je sais que c'est lui, a la tâche de naissance que l'on peut voit sur son biceps.

Au deuxième visionnage j'ai eu envie de vomir, mais rien n'est sorti. Au troisième, j'ai pleuré, au quatrième, je me suis énervée. Et au cinquième visionnage Lora est arrivée, et a arrêté mon supplice en fermant mon ordinateur.

Il est 12h, et je n'ai pas bougé de mon canapé, Lora non plus d'ailleurs.

- tu veux manger quelque chose ma chérie ?

- non, non merci..

- il faut pas que tu reste dans cet état, tu vas bouger et te relever

- je ne veux même plus sortir de chez moi, j'ai trop honte

Et c'est vrai ça, j'ai honte. Car ce n'est plus un film, c'est réel, c'est ma vie privée, les gens payent pour me voir simuler lors de mes films mais la non, c'est tout le contraire, tout le monde peut voir le plaisir que j'ai dans mon intimité, c'est du réel.

- chérie, c'est ta vie les films x tu as qu'a rebondir en disant que c'était pour un nouveau film.

- en voyant ma chatte a découvert sur les images ? Non, tout le monde sait que ce n'est pas un film, on ne voit jamais mon intimité en film

- je sais, mais tu ne peux pas rester là à ne rien faire

On tape à la porte,

- laisse j'y vais. Me dit Lora.

Je suis contente qu'elle soit à mes côtés, je ne pense pas que je puisse surmonté cela seule.

Je tourne la tête de l'ordinateur pose sur ma table pour apercevoir Arold venir vers moi.

- Kily je suis désolé je ne savais pas..

- ce n'est pas toi, c'est lui, ne t'en veux pas.

Lora nous a rejointe des bières à la main, elle nous les distribue et se repositionne a côté de moi sur le canapé, tout en me caressant le dos.

- si j'avais su..

- arrête je te dis. Ma voix se veut un peu plus ferme.
Ce n'est pas toi! Mais je veux arrêter tout ça!

- comment ca ?

- cette vie

Lora arrête ses caresses dans mon dos, qui se voulaient réconfortantes.

- il en est hors de question, tu va vivre

Et la je devine qu'elle n'a pas compris le sens de ma phrase.

- non Lora, pas ma vie, je ne veux pas me tuer. Je lui souris.
Je veux arrêter le X.

- réfléchit Kily, intervient Arold. C'est ta vie, tu es bonne dans tes rôles, sans mauvais jeu de mots, tu gagne très bien ta vie, tu t'es fais une popularité, vraiment réfléchit..

- depuis que je le connais, tout ça ne me fait plus rien gagner

- et avant Pierre ? Tu allais très bien, tu aimais ce que tu faisais, tu étais toujours souriante, tu arrêtais pas de penser au ado qui regarderait tes films et qui aurait du plaisir à te voir crier comme "un cochon égorgé" comme tu disais.

Sa remarque me fait sourire, il et vrai qu'avant j'aimais ma vie, j'aimais procurer du plaisir à des jeunes, alors que moi je jouais, je me sentais réellement actrice, aujourd'hui je me sens sale.

- et tu vas t'éloigner de moi. Me dit Lora.

Quand j'ai commencé à la connaître, je lui ai toujours dis que le jour où les films pornographiques seront finis pour moi, alors je partirais m'installer à la campagne, loin de tout ça, et essayerait de me construire une famille.

Je ne peux que souffler à sa remarque. Je suis tellement perdue. Ce n'était pas qu'une image lorsque je disais que Pierre m'avait fait perdre la tête, il l'a vraiment fait mais pas dans le bon terme.

- je dois partir. Me signale Arold.
Il m'embrasse le crâne, fais la bise à Lora et sort.

- c'est vrai il a raison Lily, tu dois réfléchir

- tu ne veux surtout pas que je partes loin. Arrivai-je a lui répondre, en rigolant.

- oui c'est vrai.

- tu es ma seule famille, tu es la seule que j'ai Lora, jamais je ne pourrais te quitter.

Nous nous serrons dans nos bras, je n'ai absolument pas envie de la perdre, et pourtant c'est peut être ce qui m'attend.