Dans le silence oppressant de la Chapelle Sixtine, le pape, le front plissé, les mains tremblantes, se tenait devant l’autel, il baigné dans la lueur des chandelles vacillantes. Une angoisse inexplicable lui serrait le cœur. Le poids de quelque chose de sombre, de maléfique, semblait s’élever lentement dans l’air, oppressant chaque recoin de la pièce.
Soudain, un grondement sourd ébranla les murs sacrés de la chapelle. Le sol de marbre vibra. Les fresques du plafond de se tordirent, les visages angéliques se déformèrent, leurs yeux devenant noirs
C’est alors qu’un bruit sinistre résonna. Un craquement long, profond, venu du centre de la porte, où rien n’existait à part les tenebres. Là, dans un recoin, se dressait désormais une porte noire, hérissée de gravures anciennes, impénétrables. Sur le montan, un nom gravé dans une langue morte depuis des millénaires : La Porta Tenebris.
Léon sentit une sueur glacée perler sur son front. Il ne connaissait que trop bien cette légende. La Porte des Ténèbres. Celle qui ne s’ouvrait que pour laisser passer le Mal incarné. Chaque fibre de son être lui hurlait de fuir, de s’enfuir loin, mais il restait figé, paralysé par une terreur viscérale.
Un grincement retentit. La porte s’ouvrait lentement, libérant une bouffée d’air glacé, aussi froid que la mort elle-même. Un souffle noir, comme un brouillard épais, s’en échappa, rongeant la lumière, dévorant chaque flamme des chandelles. Une obscurité impénétrable se répandit, affamée, comme une bête monstrueuse prête à tout engloutir.
Et puis, il sortit.
D’abord, ce furent les cornes, deux pointes noires, qui franchirent l’horizon de la porte. Puis un visage, si hideux qu'il semblait fait de pure souffrance. Sa peau, aussi noire que la nuit, était striée de veines rouges, ses yeux brûlaient d’une flamme infernale.
Le Diable, car il n’y avait aucun doute sur ce qu'il était, s’avançait. Ses pieds, marquaient le sol d’une empreinte fumante, brûlant le marbre. Ses ailes, d’un noir abyssal, se déployaient lentement, couvrant le plafond de la chapelle comme une nuée d’ombres.
Le silence était si lourd qu’il semblait que le temps lui-même s’était figé. Le Diable se tourna lentement vers Léon. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Aucun mot ne fut prononcé, mais le regard seul transperça l’âme du pape. Dans ces yeux-là, il n’y avait que le néant, une promesse de souffrance éternelle.
Léon tenta de faire un signe de croix, mais ses mains tremblèrent. ses jambes fléchirent, et il s’effondra à genoux, face au Mal incarné. La peur, cette peur primordiale, sourde, celle que l’homme ressent devant l’inexplicable, laissa échapper un cri de désespoir de ses entrailles.
Le Diable avança encore, chaque pas résonnait, érodant la foi du vieil homme. Les mots divins, appris dans la prière, s’étaient évanouis de sa mémoire. Il ne restait rien d’autre que ce face-à-face avec l’Abîme.
La voix du Diable, s’éleva enfin, un murmure terrifiant, un sifflement venimeux qui sembla traverser les âges.
Tu savais que ce jour viendrait, Léon…
Chaque mot était une morsure sur l’âme du pape. Le sol sous ses genoux commença à se fissurer, laissant apparaître des flammes, des flammes qui semblaient lécher les bords du monde, comme une brèche vers l’Enfer.
Léon tenta une dernière prière, mais sa voix se brisa. Le Diable ria, un rire guttural qui résonna dans la chapelle vide, emplissant chaque coin d’une terreur palpable.
D’un geste lent et presque paresseux, le Diable désigna la porte derrière lui. D’autres formes commençaient à vouloir émerger. Des silhouettes tordues, déformées, des âmes damnées, traînées de force dans le sillage de leur maître. La Porta Tenebris vomissait les ténèbres dans le cœur même de la chrétienté.
La lumière de la chapelle était morte. Le mal avait pris sa place.
Léon, à genoux, les yeux fixés sur l'horreur devant lui, savait que l'espoir avait disparu.
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Ténèbres
HorrorAn de grâce 2050, l'humanité a perdu la foi, Dieu n'est plus qu'une illusion et l'église peine à garder ses fidèles. Le Pape n'as plus l'influance des temps passés. Un pact est conclus, le diable disposera de toute les âmes à naître pour les 666 ann...