Ténèbres

Le Pact Du Sang

Sous les voûtes sombres de la chapelle secrète, une lueur rougeâtre baignait les murs, projetant des ombres sinistres sur les visages déformés par une dévotion perverse. Au centre de la scène, le pape, dans sa robe immaculée se tenait droit, les yeux glacés, entouré de ses dix cardinaux. À leurs pieds, sept nonnes, leurs mains liées par des chaînes d’argent, tremblaient d’effroi, leurs prières étouffées par la peur. Devant elles, un bassin en pierre sombre les attendait, prêt à recueillir le sang qui serait bientôt versé.

Le premier cardinal avança, portant dans sa main un poignard orné de symboles ésotériques. Il s’approcha de la première nonne, incarnant la Luxure, son corps frémissant sous la caresse d’une souffrance qu’elle ne pouvait fuir. Sans un mot, il lui trancha la gorge d’un geste expert. Le sang jaillit en un jet écarlate, giclant sur les dalles froides avant de couler dans le bassin. 

La deuxième nonne fut traînée devant la scène, représentant l’Envie. On lui arracha la peau du visage tandis qu’elle hurlait, ses cris résonnant dans la nef comme un écho de damnation. Ses chairs mises à nu saignaient abondamment, un flot de sang s’écoulant dans le bassin, teintant la surface du liquide d’un rouge toujours plus sombre.

L’Avarice vint ensuite, la troisième nonne regardant avec horreur le cardinal s’approcher. Ses doigts furent coupés un par un, chaque membre tranché étant jeté dans le bassin où ils disparaissaient sous la surface rougeâtre. Le cardinal laissa son corps mutilé se vider lentement de son sang. 

La Colère fut incarnée par la suivante. Son supplice était violent, impitoyable. Son corps fut lacéré de coups de fouet hérissé de lames. Les cardinaux se relayaient, frappant sans relâche, jusqu’à ce que la nonne, à peine reconnaissable sous les flots de sang, s’effondre, son corps brisé rejoignant ses sœurs dans l’horreur.

La Paresse subit son sort avec une lenteur terrifiante. Suspendue par des crochets acérés, son corps était laissé à la merci des rats affamés lâchés sur elle. Ils rongeaient sa chair, morceau après morceau, tandis qu'elle restait impuissante, son sang ruisselant dans le bassin avec une régularité macabre.

La Gourmandise connut une fin grotesque. On lui enfonça un tube dans la gorge, la forçant à avaler des litres de sang chaud et gluant jusqu’à ce que son estomac éclate. Le sang déborda de sa bouche, coulant sur son corps tremblant avant de rejoindre le bassin

Enfin, vint l’Orgueil. La dernière nonne, tétanisée par la terreur, fut placée devant un miroir. On lui arracha les yeux et les jeta dans le bassin tandis que son propre reflet déformé l’observait sombrer dans l’agonie. Son corps mutilé fut jeté aux pieds du pape, son sang se mêlant à celui de ses sœurs, qui remplissait désormais entièrement le bassin.

Le démon sourit, ses yeux étincelant de satisfaction. Mais à cet instant, un bruit de mouvement attira leur attention. Une porte au fond de la chapelle s’entrouvrit, révélant la silhouette d’un jeune novice, témoin impromptu de l'horreur qui se jouait.

Le regard du diable se tourna vers l’intrus. En une fraction de seconde, l’air devint plus lourd, saturé de malveillance.

-Personne ne doit survivre 

Le novice tenta de fuir, mais le diable étendit une main vers lui. Le jeune homme se figea, incapable de bouger. Ses cris d’horreur se répercutèrent contre les murs alors que son corps se tordait dans d'horribles convulsions. Sa peau commença à fondre, s'effondrant sur elle-même comme de la cire sous une flamme invisible. En un instant, il ne restait plus qu'un amas informe de chair fumante et d'os calcinés sur le sol de la chapelle.

Léon se tourna vers ses cardinaux, le visage impassible.

-Il n'y aura pas de témoins. Et vous êtes le silence même 

Le diable acquiesça d’un mouvement de tête gracieux.