Il était une fois, dans un village, un homme riche, très riche, qui possédait beaucoup de troupeaux de vaches, de chèvres et de moutons. Il n'avait qu'un
seul enfant, un garçon encore très jeune dont la mère était morte après lui avoir donné la vie.Quand le vieil homme sentit venir sa propre mort, il s'inquiéta : qui allait conseiller son fls afn qu'il ne se fasse pas dévorer par les vers mangeurs d'homme, les vers mangeurs d'hommes qui migraient entre les deux grandes rivière où, chaque jour, il allait abreuver ses troupeaux ? Les villageois n'allaient pas le faire ! Au contraire, ceux-ci jubilaient déjà à l'idée de voir mourir son jeune dès le lendemain, dévoré par les vers mangeurs d'hommes, car ils allaient se partager ses troupeaux !
Il alla confer son garçon à un arbre, un vieux caïlcédrat :
- Je vais mourir, dit-il. Je te confe mon fils afn que tu le conseilles.
Puis il mourut.
Le matin, avant d'amener ses troupeaux au pâturage, le jeune garçon vint chanter à l'arbre :
- Mon père m'a confé à toi, grand caïlcédrat. Dois-je conduire mes animaux à Toubalitou ? Ou dois-je les amener à Diabalidia ?
L'arbre secoua trois fois ses lourdes branches chargées de feuilles et laissa entendre :
- Va à Toubalitou. Ne va pas à Diabalidia. Les vers mangeurs d'homme seront aujourd'hui à Diabalidia !
Le garçon amena ses animaux à Toubalitou et, vers le soir, retourna sain et sauf au village.
Les villageois étaient étonnés et furieux. Quelqu'un devait conseiller le garçon pour qu'il ne se fît pas manger par les vers ! Ils allaient trouver qui. Ce fut un chasseur qui s'en chargea et leur rapporta le secret. Ils abattirent alors l'arbre, le brûlèrent et jetèrent ses cendres dans le feuve.Quand l'orphelin vint pour demander conseil, au grand caïlcédrat, il ne vit rien. Il pleura et chanta quand même sa chanson. Ce fut une tourterelle qui lui répondit et le conseilla cette fois. Et de nouveau, il rentra au village saint et sauf. On s'étonna encore.
On était furieux contre le chasseur. Il leur avait menti.Le chasseur leur révéla de nouveau le secret et leur promit de tuer la tourterelle. Mais il ne le put jamais. Il devint fou et court encore de nos jours en tirant des coups de feu contre le ciel qu'il prend pour sa tourterelle.
C'est aussi depuis ce jour que les hommes et les femmes sages disent à leurs enfants de ne jamais tuer une tourterelle.
Conte du Mali.
VOUS LISEZ
Il était une fois!
Short StoryLes contes africains sont un héritage. Ils sont la richesse de nos terres...