Il était une fois un jeune citadin qui n’avait jamais quitté sa ville. Il décida un jour de visiter le village de ses ancêtres, un petit village perdu
dans la campagne, situé près d’une grande forêt. Dans cette forêt, il y avait beaucoup d’animaux sauvages et surtout des lions. Le jeune homme n’avait jamais vu de lion ni à la télévision, ni en photos. Il faut dire que ces produits de la modernité n’étaient pas connus dans ces temps-là chez nous.
Les gens de ce village n’allaient jamais dans la forêt, à cause des lions. On raconte même que,quand les lions rugissaient dans la forêt, les portes des maisons claquaient, les canaris et les marmites se renversaient et tous les gens se terraient dans leur maison.
Un beau matin, donc, le jeune citadin qui s’appelait Demba débarqua dans le village de ses ancêtres et ft vite connaissance avec tout le monde, et surtout avec Fatou, une belle jeune flle qui était une de ses cousines lointaines. Les fançailles ne durèrent pas longtemps, car ils décidèrent de se marier. Après quelques jours de noces, Demba retourna en ville.Une année plus tard, il décida de retourner au village pour s’y installer défnitivement avec Fatou et leur enfant. Pour marquer sa venue et montrer sa bravoure, il proposa à sa femme une promenade dans la forêt. Cette dernière, surprise, lui dit :
- Mais tu es fou, tu veux que les lions nous dévorent tous les deux !
- Tu vas voir que moi je suis un homme, je ne suis pas comme les poltrons de chez vous.
Suis-moi et amène avec toi notre fls ! dit Demba.
La mort dans l’âme, Fatou obéit à son époux.Arrivé à l’orée de la forêt, soudain, un chacal sortit d’une touffe d’herbes et fla devant eux. Demba se mit à crier :
- Ah, ah tu vois, les lions, quand ils me voient, ils détalent.
- Mais ce n’est pas un lion, dit Fatou.
- C’est quoi ? demanda Demba.
- C’est un chacal, répondit Fatou.
- Qu’importe, dit Demba, tu vas voir !Quelques moments après, ce fut au tour d’une hyène de détaler devant eux. Demba sauta et dit :
- Ce n’est pas un chacal ! C’est un lion, il est plus grand !
- Doucement, dit Fatou, ce n’est qu’une hyène.Après avoir longuement marché sans voir de lion, Demba proposa à sa femme de se reposer à l’ombre d’un acacia. Fatou aménagea de la place sur le sol pour son enfant qui commençait à dormir. Elle se coucha derrière l’enfant et Demba fatigué ft de même.
La brise et la fraîcheur de l'ombre aidant, ils s’endormirent tous.Pendant ce temps, un lion arriva et s’installa sous un arbre à quelques pas d’eux. Le bébé se réveilla le premier. Il vit l’animal, à quatre pattes s’approcha de lui et commença à jouer avec sa queue. Fatou à son tour se réveilla et aperçut son enfant en train de jouer avec le lion !
Elle réveilla son mari et lui dit :
- Notre enfant est en danger, il joue avec le lion.
Demba se redressa, fxa l’animal et dit :
- C’est ça un lion ?
- C’est ça même, répondit Fatou.Aussitôt Demba commença à retrousser le bas de son pantalon. Fatou lui demanda alors :
- Tu vas sauter sur lui ?
Demba ft non de la tête et retroussa les manches de sa chemise.
- Tu vas le frapper avec un bâton ? demanda à nouveau Fatou.
Il fit non de la tête et dit à Fatou :
- Donne moi la main.
- Tu vas fuir ? questionna Fatou
- Oui, s’il plaît à Dieu, répondit Demba.
- Et notre fls alors ? dit Fatou en pleurant.
- On en fera un autre, cria Demba qui avait déjà commencé à courir.Heureusement pour le bébé, ce n’était pas un lion mais une lionne, qui lui avait même donné un peu de son lait.
Mon conte est fni ; celui qui respire le premier ira au paradis.
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Il était une fois!
NouvellesLes contes africains sont un héritage. Ils sont la richesse de nos terres...