Elle vient encore.
" Eh, pst...tu dors ?"
Abrutie. J'ai même pas commencé.
Alors que se pointe la nuit, sa voix hypocrite me tient éveillée.J'ai jamais dormis avec elle autour.
Rôdant toute la journée, attendant que le cerveau devienne lourd.
Une vipère, prête à sauter sur sa proie,
Au moment opportun, lorsque la raison s'en va.Quel culot.
M'attendrir avec de beaux mots :
'' J'vais pas t'laisser toute seule quand même..."
Ah si. J'préfère le silence, plutôt qu'une énième peine,
Ou des interrogations constantes et la culpabilité omniprésente,
Une routine, d'ailleurs, bien trop pesante et si redondante...Comme à chaque fois, elle se présente en victime
Ecourtant son prénom par "Déprime".
Je n'ai pas cherché à savoir la vérité,
J'avais peur de connaitre sa vraie identité.
Son diminutif est tout ce dont je me suis contentée.Elle a ensuite déployé ses mécanismes habituels,
De quoi me couper les ailes.
Le corps contracte une boule de chaleur,
Grandissant et englobant tout le cœur.
A ce moment, il ne s'agit que de malheurs.Les yeux se remplissent avec des larmes de peurs,
La gorge s'assèche lentement,
Le ventre se noue rapidement,
Les mains se mettent à trembler,
La respiration, elle, je la sens s'essouffler.Pause.
Retour aux bases.
Changement de phase.Oui, je sais aussi que t'es là.
Un...deux...trois...
Je suis à toi.T'avais rien demandé,
Pourtant, pendant presque deux ans j'ai arrêté de t'écouter.
"J'suis super excitée !"
"Calme toi, t'es trop agitée"
"Je l'aime tellement"
"Stop, faut pas s'exprimer autant"
"J'aime bien l'idée d'être une artiste..."
"Oulà, sois réaliste"...
"Eh...tu crois en moi ?"
"J'ai pas l'temps pour ça."Tu voulais continuer d'exister,
Moi j'ai préféré t'écarter.
Faire place à la nouveauté,
Enterrer, dans un coin, ce que j'avais été.L'Ombre a pris ta place,
Avec ses grands mots, ses doigts accusateurs qui effacent
Toute trace de détermination, et même d'imagination.
Ecrasant la moindre création,
Riant jusqu'au nez de la motivation,
'' C'est ça ton invention ?
Tu parles d'une passion "Voix cassante.
Paroles blessantes.
Elles se plantent telles des lames
Aiguisées, prêtent à fendre l'âme.Cette obscurité t'as bloqué avec une telle cruauté.
Cet air hautain, ce regard de dédain.
Enfermée dans une cage de fer,
Assise par terre, telle une prisonnière,
Tu as préféré te taire.Ton intention aurait pu changer.
Mais non. Pas une seule fois tu n'as divagué.
Tenant un trésor qui n'a pas de prix :
Raviver la source de ce pourquoi je vis.Quand sont apparus les angoisses et les questions,
Que plus rien ne me permettait de survivre à la pression,
Que les émotions avaient coulé,
Rendant le cœur vide, presque inanimé,J'ai sentis ta douce main se poser sur ce dernier.
Fillette au sourire innocent,
Age tendre d'antan,
Souvenirs délicats, réconfortants,
Espoir fragile d'une petite enfant.Depuis longtemps, tu avais la clé de la liberté,
Aucun soucis pour t'échapper.
Mais tu as voulu attendre.
Patiemment, sans empressement, me laissant apprendre.Quel calme...quelle paix...un brin de soleil...
Lorsque la mélodie est parvenue à mes oreilles,
J'ai sentis s'installé une douceur,
Comme un bout de bonheur...J'ai vibré à nouveau,
La musique dans peau.
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Petits Écrits 2023/2024 ✍🏻
PoesíaRetrouve ici des textes courts, de tout thème, principalement en rimes 🔏