Ces mots que je n'ai jamais pu dire

Lettre 3 - pour toi que je vais decevoir

J'ai prononcé ces mots après que tu me les ai déclarés. J'étais certaine de ce que je disais. Pour moi, tu étais cette personne la.
Mais maintenant, je me demande si ce que je t'ai dit, je ne le destinais pas à un autre ?

Tu ne peux pas comprendre à quel point cette question me ronge, me dévore, me détruit. Lorsque je vois tes yeux inquiets se poser sur moi, tes lèvres me demander si je vais bien, et moi, les yeux dans le vide qui te répond toujours la même chose : oui.

Non.
Je mens.
Parce que ces mots là, cette inquiétude, je ne les mérite plus.
Rien ne va. Plus maintenant. Plus depuis que je sais que je serais celle qui sera la méchante d'une nouvelle histoires, celle qui te fera perdre ce beau sourire, celle qui fera tomber cette étincelle dans ton regard. Tout ça pour quoi ?

Juste parce que je suis une incapable, une lâche, une faible, qui n'arrive même pas à s'écouter et se comprendre elle-même.
Je suis désolée, je suis horrible.
Je n'en parle à personne. De toute façon je ne dis jamais rien de ce qui me touche réellement. On a déjà bien trop utilisé mes mots contre moi.
Mais je n'en peux plus. Je ne veux pas que tu perdes ce sourire, ces yeux. Et je ne veux pas les perdre eux.

Je n'aurai jamais dû dire ça ! Jamais ! Je ne sais pas si c'est vrai, si c'est faux, si c'est ce que je ressens, si c'est ce que je voudrais ressentir, si je veux oublier, si je veux découvrir. Je ne sais plus.
Je me perd. Et j'entraîne les autres avec moi. Je suis si égoïste.

Je suis rongée par mes regrets, mes erreurs, mes pensées. Et je mens encore et encore. Quand tout sortira, je serai à nouveau seule, mais cette fois-ci, je pense que je me relèverais pas. Je ne me relèverais plus. Peut être qu'a force de tomber je comprendrais que ma place est en bas, là où il n'y a plus personne à toucher, à briser, à aimer, à détester. Juste moi. Alors je me détruirai, plutôt que toi, plutôt que vous.

Je tiens bien trop à vous, à toi. J'ai si peur de faire une erreur, même si je crois qu'il est déjà trop tard, j'ai déjà commis l'irréparable. Parce que je ne sais pas si je t'aime, je ne sais pas ce que je veux, je ne sais pas ce que j'attend.
Mais je voulais savoir ce que c'était de ressentir cela. Je voulais savoir ce que c'était de pouvoir tout dire, tout partager. Peut être que je voulais juste me prouver quelque chose à moi-même, me prouver que j'étais aimée. Que je pouvais être aimée.

En te cherchant, je me suis rendue compte que je ne te voulais pas comme tu me voulais.
Je voulais quelque chose pour me réveiller. Quelque chose de nouveau. Quelque chose de beau, qu'on ne comprend pas forcément, mais à quoi on tient vraiment.
Je t'ai trouvé.

Et ces mots, quand je te les ai dit, j'étais sincère. Oui, mon cœur te voulait.
Mais je pense qu'au fond, cette autre partie de moi a toujours raison.
Tu mérite mieux qu'une incertitude.
Tu mérite mieux qu'une demi sincérité.
Tu mérite un cœur ou tu es le seul.
Tu mérite mieux.

Je t'aime. Ou plus. Je ne sais pas, je n'ai toujours pas trouvé la réponse.
Qu'est-ce que c'est qu'aimer ?
Je ne sais pas, peut-être que je ne comprendrais jamais. Mais je crois que je ne suis pas encore prête.
Parce que je dois d'abord m'aimer moi, faire le deuil sur bien trop de choses, me laisser du temps., m'écouter.
Surtout m'écouter. Enfin réussir a le faire.

Tu m'as beaucoup aidé, tu sais.
Tu es vraiment quelqu'un d'incroyable, et c'est pour ça que j'aimerai que tout redevienne comme avant, et que peut être tu trouves quelqu'un d'autre, même si je ne suis pas certaine d'aimer cette pensée.

Je veux te voir rester tel que tu es, avec ton sourire, ton regard, ton inquiétude, ta joie, ton bonheur.
Parce que je tiens à toi, peut être différemment que tu tiens à moi.
Mais même si je ne suis pas sure de ce que je ressens, je peux te promettre qu'une seule chose ; je tiens à toi, beaucoup, suffisamment pour te faire passer avant moi-même.
Alors s'il te plaît, déteste moi.
Ou non, plutôt, fais ce que tu veux, mais ne te blesse pas.