Chapitre 26

8 0 0
                                    

- Je ne te remercie pas.
Les paroles sec d'Océane témoignaient bien de sa colère.

-  Grâce à toi, on est en guerre

- Je sais.

- J'espère que tu as au moins conscience que tu as condamné pas mal d'hommes à la mort.

- Je connais le prix de la guerre.

- Si tu le savais, tu n'aurais fait ça.

Le café où nous étions assit se situait près de la place centrale. De là où nous étions, nous pouvions voir le bâtiment central avec les bureaux et l'administration du vaisseau.

- Du coup, me demanda elle, pour quelle raison m'as tu demandé de venir ?
C'était la première fois que je parlais en tête à tête avec elle. Habillée d'une robe grise sans manche et d'un serre-tête bleu dans les cheveux, elle me paraissait tout d'un coup beaucoup moins distante et froide que d'habitude. J'ai baissé la tête au-dessus de mon café brûlant.

- J'ai besoin d'un avis.

- Sur quoi ?

- Est ce que je devrais tout arrêter ?
Elle ne répondit rien.

- Plus les jours passent, plus mon choix me paraît complètement idiot.

- Parce qu'il l'est. Mais...
J'ai levé la tête.

Je pense que tu as fait le bon choix.
Je suis restée silencieux.

La capitaine peut paraître impassible, elle tient beaucoup à son équipage. Et partir en guerre signifie la perte de nombreuses vies. Mais pour cette fois, il fallait faire quelque chose. Les Venoms nous pourrissent la vie depuis beaucoup trop longtemps. En revanche, je soutiens le fait qu'on ne soit pas prêt à s'engager dans une longue guerre. Ils sont militairement plus forts que nous. C'est quoi ton plan d'ailleurs ?

- J'en ai pas.

- On est mal barré.

- Plus précisément, j'en ai un, mais je n'ai pas encore vu dans quel mesure il est possible de le mettre en place.

- Tu veux m'en parler ?

- Pas maintenant.

- Alors c'est tout ce que tu avais à me dire ?

- Je crois, oui.

- Alors à moi de te poser une question.

- Je t'écoute.

- Est ce que tu as peur que tes amis meurent au combat ?

- Qui n'aurait pas peur ?

- Ceux qui dirigent ne peuvent pas se permettre d'avoir peur.

- Je le sais bien, mais c'est pas humain de voir les autres crever sans ressentir quelque chose.

- Si tu le dis.

Elle se leva de sa chaise.

- Merci pour le café.

Ça faisait deux jours que la guerre avait été officiellement déclarée et depuis, rien. Pas de mouvement ennemi et rien de notre côté non plus. Personne n'avait envie visiblement d'ouvrir pour de bon les hostilités. Enfin, qu'eux ne bougent pas, je pouvais le comprendre, mais nous, je ne comprenais pas. Mais malgré tout, j'avais bel et bien une idée de la raison de notre inaction. Le lendemain, j'ai demandé une entrevue avec la capitaine. Elle me reçut dans une salle aux murs gris et terne mais qui, comparé à son bureau, paraissait infiniment plus gai. Elle sirotait tranquillement un verre de whisky bleu, tout en lisant le journal.

- Tu as demandé à me voir ? me demanda-elle sans lever le nez de sa lecture.

- Oui, vous êtes disposé à m'écouter ?

C.O.D.E : Comment On Devient EmpereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant