Chapitre 1

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                J'ai toujours su que la famille était quelque chose d'important. De nombreuses personnes privilégient les amis à la famille, et c'est là une chose que je n'ai jamais compris sachant que la famille reste votre famille quoiqu'il arrive, alors que les amis peuvent ne plus l'être après un différent des plus futiles. C'est une notion que mes propres parents m'ont appris, cette importance que l'on doit accorder pour la famille, pour les frères et sœurs, les parents. Et cela a toujours eu une grande place dans mon esprit, dans mon cœur et dans ma façon de vivre. Jusqu'à ce que, récemment, suite à quelques incidents, je me rende compte que ma famille avait de grandes déficiences et que les valeurs que l'on m'avait apprises et qui me tenaient à cœur n'étaient même pas respecté par ceux qui me les transmettaient. Je perdais peu à peu l'attachement que j'avais pour ma famille, et je me surprenais à être impatiente de partir de mon habitation familiale et devenir indépendante. Cela me chagrinais, évidemment. J'aurais voulu que cela se passe autrement, que je puisse mener une vie paisible et harmonieuse avec mes parents et frères et sœurs, ponctuée de voyages, de sorties au restaurant, de joie et de bonne humeur. Mais j'ai rapidement compris que cela ne serait jamais le cas. J'ai donc décidé de positiver et de garder espoir, non pas en ma famille, mais en la personne que je pouvais devenir, en persévérant. Je prenais le positif que m'offrait ma famille, et ignorait le négatif, étouffant les bruits de disputes entre mes parents en emplissant mes oreilles de musique. Je menais cette vie, un peu hypocrite, mais c'était sans nul doute ce que j'avais trouvé de plus facile.

Vous vous attendez sans doute à ce que je vous dise que tout s'est arrangé avec ma famille, entre mes parents, qu'une forme de « Deus ex machina » est intervenue dans nos vies et que depuis nous vivons dans la paix et la tranquillité. Si ce n'est pas à cela que vous vous attendez, alors vous pensez peut être que je m'apprête à vous raconter mon ascension vers la réussite, mon combat pour l'excellence et en prime une réconciliation éventuelle avec ma famille. Ce n'est aucun de ces cas de figures qui arriva, donc cessez les suppositions, et lisez la suite (ou arrêtez de lire si vous n'êtes pas intéressé).

C'était un jeudi des plus normal, au départ évidemment. Nous étions en pleines vacances d'été et les températures étaient incroyablement élevées pour la saison. Mon père était rentré tôt ce jour-là et je l'entendais déjà depuis ma chambre s'entêter avec ma mère. Comme j'avais l'habitude de le faire et pour plus de tranquillité, je mets mon casque sur mes oreilles, active la musique et me concentre sur le livre à l'intrigue excellente que je suis en train de dévorer depuis une demi-heure. C'est alors que ma jeune sœur ouvre la porte avec brutalité et je finis par enlever le casque de mes oreilles, prête à fâcher ma sœur pour avoir ouvert la porte avec tant de violence. Soudain, des bruits m'intriguent : plus particulièrement des voix étrangères, mêlées à celles plus familières de mes parents et de mes grands-parents. Quelque chose venait d'arriver, sans aucun doute. Lorsque les disputes devenaient trop importantes, on appelait d'abord mes grands-parents, puis la police mais qu'en cas de gravité assez conséquente. Mais cette fois, je sentais bien que c'était différent, plus grave, plus décisif. En effet, un incident était arrivé et dès que j'ai mis les pieds hors de ma chambre, ce jour-là, je n'ai plus jamais vu mes parents de la même manière.

Les jours qui suivirent furent des plus douloureux, pour moi, mes frères et mes sœurs. La plupart d'entre nous, moi inclus, n'était pas majeur à l'époque. Nous étions donc contraints d'aller en famille d'accueil. J'étais, certes, accablée par les évènements et je savais que ma vie ne serait plus jamais la même, mais je voulais quand même tirer le maximum d'avantage dans cette situation, aussi égoïste que cela puisse paraître. Je me suis donc battue (pas littéralement, vous l'avez compris) pour être admise dans une famille d'accueil d'un pays anglophone. J'ai fait cela pour la simple et bonne raison que mes frères et sœurs et moi-même allions tous être séparés, et que quel que soit notre lieu exacte de résidence, nous serions éclatés à des centaines de kilomètres les uns des autres : si je devais être séparée d'eux, autant l'être mais en étant dans un lieu qui me plaît, et qui me ferais oublier ma vie passée.

AtlantaWhere stories live. Discover now