Après une année de terminale riche en émotions, Délia décide de changer de continent pour poursuivre ses études universitaires. Un peu trop sûre d'elle et un poil hautaine, elle compte mener cette nouvelle vie comme elle l'entend, dans les règles de...
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Miss Summers, j'ai une nouvelle amie.
Elle s'appelle Elisabeth et elle est parfaite. Pas autant que toi, bien entendu, mais elle est tout de même intéressante. Malgré son état qui se détériore de jour en jour, Bethy est magnifique, douce, sensible, gentille, cérébrale. Elle...elle...elle...
Ok. J'arrête.
J'arrête de changer de sujet, mamie. Je sais ce que tu penses. Et je sais ce que tu meurs d'envie de me hurler dessus depuis l'Au-delà. J'ai couché avec un garçon. Pas n'importe quel garçon. J'ai couché avec Gabriel. Oui j'ai couché avec le même Gabriel qui collectionne les coups d'un soir comme des figurines Pokemon. Le même Gabriel qui m'a torturé l'esprit et le corps quatre jours plus tôt. Mais c'était dur de...de lui résister tu comprends ? Ok c'est une excuse puérile, débile et idiote je sais. Mais Miss Summers, Gabriel est...
Gabriel [09h36] : « J'ai envie de toi »
Le message littéralement vibrant de l'intéressé me fait sursauter et n'aide certainement pas pour convaincre Miss Summers qu'il est une bonne personne avec de belles intentions.
Mamie, ne te fie pas à ce message...je disais que Gab...
Gabriel [09h39] : « J'ai soif de te gouter encore une fois »
Miss Summers, je t'assure que ce n'est pas ce que tu crois...enfin...C'est un mec bien...enfin je crois. Il n'est pas exactement le bonque j'avais prévu dans mes étapes mais...pfff...aide-moi mamie. Je suis paumée. Pourquoi tu ne dis rien ?
— Eh bien, on dirait bien que madame a meilleure mine ! Entends-je dans mon dos.
Je cache immédiatement mon écran de téléphone derrière une page de mon classeur et me retourne. C'est Thibault. Entouré de Léa, Paloma et cette fanfreluche de Jade. Le groupe me dévisage avidement.
— Salut, dis-je simplement avant de rediriger mon regard gêné vers Monsieur Lecomte et ses slides sur les défaillances socioéconomiques. Mon téléphone tremble à nouveau.
Gabriel [09h42] : « J'aime quand tu gémis mon prénom Mauve... » aperçois-je en découvrant l'appareil.
J'ai chaud. Je peine à garder mon sang froid parce que Gabriel me met dans des états pas possibles. Et impossible de me concentrer. En même temps comment se concentrer face aux images, de son parfait corps musclé et terriblement appétissant, qui me hantent l'esprit ? Ce corps qui à chaque toucher me procure des sensations suavement proscrites et me propulse hors du mien, dans des endroits inconsidérés... Ce corps qui...
— T'es arrivée en retard, poursuit l'ivoirien dans un chuchotement qui m'arrache de mes fantasmes.
Malgré ma gorge subitement sèche, je déglutis plus d'une fois avant de tenter une réponse.
