Chapitre Dix-Huit

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Point de vue Héloïse

Je me réveille avec un mal de tête impressionnant et la bouche pâteuse. Des cris retentissent au rez-de-chaussée. Des éclats de voix me parviennent en écho alors que j'essaie de remettre de l'ordre dans mes pensées. Je m'étire avant de me redresser dans mon lit. Je fronce les sourcils en voyant que je ne porte qu'un tee-shirt.

D'un coup, je revois le visage de Samuel dans mon esprit embrumé. Est-ce qu'il avait abusé de moi ? Je me lève avant d'enfiler un long gilet. Lorsque j'arrive en haut des escaliers, je vois Samuel avec un cocard à l'œil, Théo est dos à moi, les poings serrés. Samuel, relève la tête vers moi, Théo se retourne et plante son regard dans le mien.

Je fais un pas en arrière lorsque Samuel fait un pas en avant.

— Sors de chez nous, dis-je à Samuel la voix cassée. Je ne veux plus te voir.

Il fronce les sourcils tandis que les larmes envahissent mes yeux.

— T'as entendu sal batard. Casse-toi avant que je t'en remette une, tonne Théo.

Cependant, je passe mon chemin et vais dans la salle de bain où je fais couler de l'eau chaude. J'ai l'impression de n'être qu'un objet. J'ai l'impression que mon corps ne m'appartient plus et que ce que j'ai vécu avec Nathan hier, est loin derrière moi, très loin.

J'entends une porte claquer, les escaliers grincer. Je suis assise sur le rebord de la baignoire, lorsque je relève la tête vers la porte, je vois Théo dans l'encadrement de celle-ci. Et là, je m'effondre. Des spasmes secouent mon corps alors qu'un déluge inonde mon visage. Je ne contrôle plus rien. Je sens ses bras m'entourer. Je m'accroche à son tee-shirt.

— Personne n'a le droit de te toucher, grogne-t-il.

Je mords les lèvres. Je veux juste aller prendre un bain, me brûler la peau jusqu'à plus la sentir. Au bout d'un moment, il m'aide à me déshabiller et je me glisse dans le bain. Il vient se mettre derrière moi. Mais le contact avec sa peau me dégoûte. Je veux être seule, je veux parler avec Nathan... Il met sa tête dans mon cou en me serrant contre lui.

— Je... je ne me souviens de rien... sangloté-je en ramenant mes jambes contre moi.

— Il t'a certainement drogué. Il va payer ce fils de pute.

Je retiens un rire ironique. Toi aussi tu devrais payer. J'étais bien consciente et non consentante hier dans la cuisine. Mais je me retiens. Je ne veux pas que sa colère se retourne contre moi. Lorsque je finis par me calmer, on se lave, en silence.

J'enfile un énorme sweat et un bas de jogging tandis qu'il enfile un pull à sa taille avec un jean. Nous descendons dans le silence, je m'installe dans le canapé, il met un plaid sur moi. Je l'entends s'éloigner puis revenir où il me tend une tasse de café. Je le remercie et il me plante un baiser sur le haut de la tête.

— Repose-toi, je vais régler des affaires, m'annonce-t-il la voix grave.

Je me mords les lèvres et lorsque j'entends la porte d'entrée claquer, sa voiture démarrer et s'éloigner. Je reste un instant dans le canapé, à boire ma tasse de café. Je ne supporte plus ce quotidien, je veux en finir. Je ne suis qu'un putain d'objet aux yeux de mon mec et à ses potes. Je ne comprends pas Samuel. Il avait été si gentil dernièrement... Était-ce pour mieux agir ? Est-ce que tous les hommes sont aussi cruels ?

Une fois ma tasse terminée, c'est fébrile que je vais chercher mon téléphone dans la chambre avant de retourner dans le canapé. J'ai deux messages de Nathan...

Nathan- "Je te souhaite une bonne année Joli Coeur"

Nathan- "J'espère que tu t'amuses bien pour ne pas me répondre... Profite de ta soirée tu as raison"

Les Cendres Du Cœur : Tome 1 - Sous ContrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant