Coéquipiers { ɢᴇɴʏᴀ x ᴏᴄ }

X. Sentiments contradictoires

Yama Kajiya ressentait de plus en plus de sentiments contradictoires, Genya était son ami pourquoi ressentir des papillons dans l'abdomen à chaque fois qu'elle sentait sa présence près d'elle. Des rougeurs apparaissaient sous son masque de créature folklorique et elle ne savait plus réfléchir ni se concentrer. La jeune fille souhaitait en parler avec son mentor mais comme une force supérieur l'en empêchait.

Elle était encore dans une sorte de transe, dans ses pensées lorsque le bruit d'un léger coup à la porte de sa chambre retentit. Elle sut qu'il s'agissait de Genya et lui autorisa à entrer. Rien que l'idée d'être seuls, avec lui, dans sa chambre lui retourna la tête.

- Salut ... je voulais te prévenir que j'avais une mission. Je viens d'avoir un corbeau.

- D'accord, bon courage.

Yama semblait toujours froide avec lui, elle cachait le plus possible ses sentiments. C'était son coéquipier et avec leur métier, la mort pouvait survenir à tout moment, il ne fallait pas s'attacher autant.

La garçon à la balafre ne rajouta rien et s'en alla. La jeune fille suivit les mouvements de ses pas, s'éloignant. Il était maintenant dehors mais avec sa fenêtre ouverte la Kajiya entendit sa discussion avec leur maître. S'il lui annonçait qu'à l'instant sa mission, cela voulait dire qu'il l'avait prévenu avant le Himejima. Le fait que le Shinazugawa en parla en premier à elle rempli de joie la pourfendeuse. 

Les voix s'estompèrent et le bruit des sandales traditionnelles japonaises reprit sur les feuilles mortes, prévenant du départ de Genya. Celle au masque de kitsune avait un léger pincement au cœur mais le chassa vite en se disant qu'elle allait s'entraîner sur le mouvement perpétuel.

Au moment où elle allait fermer sa fenêtre, un oiseau obsidienne se posa sur son rebord. La clochette qu'il avait à la patte prévenu la nouvellement kanoto qu'il s'agissait de son corbeau de liaison. Il lui donna une mission dans le nord du pays, des enfants disparaissaient dans un village de manière étrange et la piste des démons n'étaient pas à écarter. Elle prit son sabre du soleil, son haori et partit prévenir son maître.

Durant cette première journée de marche, rien ne se passa. Elle croisa plusieurs paysans et d'autres pourfendeurs. A l'orée de la nuit, elle put faire escale dans une maison à l'emblème de glycine. L'encens de glycine et l'air frais japonais embaumait la pièce d'une manière rassurante, cette fraîcheur opposé à l'habituelle chaleur qui berce la journée.

Yama eut une bonne nuit de repos. C'était pleine d'énergie qu'elle reprit la route. Il lui restait un peu plus d'une journée de marche pour arriver dans le village de sa mission. Ces pensées dérivaient toujours vers la même chose, bien qu'elles les faisaient taire, Genya Shinazugawa. Elle devait se faire une raison, c'était ça le fameux Amour. Jamais elle n'aurait le cran de lui avouer, alors elle espérait que ce soit réciproque, qu'il ferait le premier pas. Elle ne voulait pas prendre le risque de briser leur lien, de l'amitié ? Elle n'était plus sûre de ce fameux lien. Plusieurs agissements du garçon lui disait qu'il était amoureux aussi mais elle s'efforçait de se dire que ce n'était son imagination, une fable qu'elle se créait pour se sentir aimer en retour.

Le temps avait défilé à une vitesse folle. Elle était partie à l'aube de la maison de glycines, ce qui lui semblait être il y a dix minutes mais il était déjà le zénith. La dirigeante, du lieu où la pourfendeuse avait dormi, avait eu l'extrême gentillesse de lui préparer un bento pour son déjeuné. Yama l'engloutit avant de reprendre la route. Au lieu de marché paisiblement, elle avait même commencé à courir, lorsqu'elle le pouvait, pour gagner du temps et finir sa mission plus tôt.

Elle arriva finalement en fin de journée dans ce village où des enfants disparaissaient. La tension dans l'air était presque palpable. Elle pouvait entendre les sanglots des mères victimes de ce potentiel démon.

Il restait environ une heure avant que le soleil ne se couche et que les mangeurs d'hommes ne sortent de leur cachette. La Kajiya s'installa à l'abri des regards, près d'un endroit où jouaient plusieurs enfants, et se reposa avant le combat à venir.

Les cris des enfants d'excitation était comme une berceuse et un lien vers la réalité. Quand les cris cessèrent avec le temps, elle sut que la nuit venait ou allait tomber. Elle se releva, s'étira et se prépara au combat, katana près à être dégainer. Elle pouvait entendre encore que certains enfants n'étaient pas rentrés chez eux, elle se décida de les suivre discrètement dans l'optique que le démon se montre pour les enlever.

Les rues étaient petites et courtes, il était alors aisé de se cacher dans les coins de rue, attendant une opportunité. Le petit groupe que Yama suivait se rétrécissait à mesure du temps, rentrant peu à peu chez eux à cause de l'obscurité ou d'un parent qui venait les chercher. Finalement, il ne restait qu'un petit garçon.

Celui ci ne semblait pas vouloir retourner chez lui. Il trainait dans la rue, balayant le sable de son pied pour remplir son ennuie. Sans raison apparente, il se mit à sangloter au milieu de la rue. La kanoto était sur le point d'aller le réconforter quand un cri retentit. L'aura du démon apparut au même moment, elle se trouvait au côté de l'enfant.

Sans plus attendre elle sortit son arme du soleil de son fourreau et attaqua le mangeur d'homme. Celui ci esquiva de justesse.

Yama se tint devant le jeune garçon, le protégeant comme elle le put. Un homme sortit de la maison se trouvant derrière eux.

- Prenez ce garçon sous votre toit le temps que je m'occupe de ce démon !

L'homme et le garçon ne posèrent aucune question et s'abritèrent. L'être démoniaque essaya tout de même de les attaquer mais la Kajiya l'en empêcha.

- Troisième mouvement, peau de pierre !

La pourfendeuse masquée asséna de nombreuses attaques, contraignant les attaques de son adversaire qui ne réussit point à toucher ses cibles. Ceux sans défense eurent le temps de s'abriter, Yama sentit même une odeur qui lui était familière, ils faisaient brûler de l'encens à base de glycine dans la maison.

Plus aucun signe de vie dans les rues de ce village. La kitsune pouvait maintenant se déchaîner pour décapiter la menace.

- Cinquième mouvement, la roue de pierre de la justice !

La successeuse du pilier de la roche n'avait pas deux armes mais elle avait adapté pour avoir le même effet. Sa jambe droite frappa violemment l'épaule du démon tandis que la suite de son mouvement entraînait son katana pour faire le plus de dégâts possible. Elle avait réussi à sectionner le mangeur d'hommes mais celui-ci était toujours en vie. Malgré sa régénération, la douleur lui avait fait lâcher un hurlement de douleur.

La pourfendeuse aveugle sut ainsi précisément où attaquer. Sa lame se posa sur le cou de son ennemi et d'un geste sec la tête se délogea du corps. Le combat venait de se terminer.