Inconditionnellement (JJK)

Chapitre 25

Hana attrapa mollement la télécommande pour éteindre la télévision.

Depuis hier, elle avait enchainé un tas de films, et aucun d'eux ne lui avait procuré la moindre émotion.

Elle n'avait pas ri devant les comédies, pleuré devant les dramas ou frissonné devant les thrillers.

En plus de cela, se concentrer sur l'intrigue de l'histoire ou les discussions entre les personnages s'avérait de plus en plus fastidieux, comme si ils parlait une langue complètement étrangère.

Il fallait qu'elle fasse une pause, son cerveau n'arrivait plus à assimiler les informations de son écran noir.

Mais la jeune femme se sentait tout simplement apathique.

Depuis sa dernière discussion avec Jungkook, elle s'était mise en mode automatique, tel un robot vidé de toutes ses envies et ses aspirations.

Mécanisme de défense pour se protéger d'une énième déception, qui avait un arrière goût amer sur son âme blessée malgré elle et qui semblait peser plus lourd qu'un semi-remorque.

Presque aboulique, Hana ne parvenait pas à faire quoi que ce soit de productif de sa journée, elle n'avait envie d'absolument rien.

Même se lever de son canapé lui demandait un effort considérable, et elle se faisait violence pour se bouger un minimum, faisant quelques pas de temps à autre dans son salon pour éviter d'avoir les jambes lourdes.

Écrasée par le silence, elle fixa le plafond, se sentant tomber dans un précipice affreux de solitude.

En fermant les yeux, elle pouvait distinguer le bruit des voitures dehors, la conversation lointaine de ses voisins de pallier ainsi que le léger grésillement du congélateur.

Elle entendait surtout le vide de son cœur, qui hurlait silencieusement de douleur et de culpabilité.

Chère dépression, te revoilà près de moi...

La perspective de rejoindre Taeyhung ne la réjouissait même pas particulièrement, mais après avoir pesé le pour et le contre, elle s'était dit que c'était probablement la meilleure solution.

Ce serait difficile au début, mais elle se relèverait, une fois de plus.
Peut être pour mieux retomber par la suite mais elle n'en avait que faire pour le moment.

La brune voulait juste oublier cet étudiant qui avait bouleversé sa vie, et le laisser vivre heureux.

Elle n'arrivait toujours pas à faire abstraction de la vision de ce baiser avec une de ses camarades, et celle-ci la torturait bien plus qu'un coup de couteau en plein cœur.

Son téléphone avait sonné a plusieurs reprises, des appels et des messages, sans qu'elle n'y prête attention, puis, vidé de sa batterie après quelques heures, avait fini par se taire.

La brune n'avait ni l'envie, ni le courage de se justifier pour le moment.

16h47.

Son ventre gargouilla subitement, lui rappelant qu'elle devait se nourrir pour survivre.

Elle n'avait rien avalé de vraiment consistant depuis deux jours, se contentant de grignoter ce qu'elle trouvait dans ses placards.

Il lui restait bien un morceau de fromage ou un yaourt à la vanille au réfrigérateur ?

Alors qu'elle se rendait tant bien que mal, à la cuisine, portée uniquement par l'instinct primaire de l'alimentation, quelqu'un cogna violemment à sa porte à plusieurs reprises.