Âmes Opposées

Chapitre 9

Il est 15h, j'ai fini les cours mais je préfère m'asseoir sur un banc de la cour pour répéter mon texte pour la comédie musicale.

Le mois de novembre est bien entamé, je me cale à côté du bâtiment principal pour être coupé du vent. Je mets mes écouteurs et commence à réviser le texte. Je suis concentré dans ma lecture quand Tyler vient s'asseoir à côté de moi en me faisant sursauter.

- Je te fais tant d'effets que ça, se moque-t-il.

- Tu prends tes rêves pour des réalités, dis-je simplement en continuant de lire la feuille que j'ai entre les mains.

Je ne fais pas attention à lui et ça, je sais qu'il n'aime déteste et, par conséquent, j'en joue.

Au bout d'une dizaine de minutes il dit :

- Tu connais jusqu'où ?

Je lève les yeux de mon texte pour le regarder. Il en a visiblement marre de ne pas avoir d'attention.

- Je connais toutes les chansons et au niveau du texte je connais jusqu'à la scène de la dispute.

- Mais comment tu as fait pour tout apprendre alors qu'on a même pas encore interprété les scènes ?!

Je soupire avant de me lever.

- Lève-toi, lui ordonné-je.

Il me lance un regard interrogateur avant de s'exécuter.

- Pourquoi es-tu comme ça avec moi Ander ? Que t'ai-je fait ?

- C'est plus compliqué que ça en à l'air Lucas, récite-t-il son texte non sans jeter un œil à sa feuille.

- Alors explique moi ! Je veux savoir !

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? demande Luna en arrivant près de nous.

- Rien, répond-je en me tourne vers elle. On répète pour la comédie musicale.

- On aurait presque pu croire que vous discutiez vraiment, dit Sam.

Ouais... Nan. Même s'il nous arrive de discuter, on ne parle pas de nos vies privées. Il a ses secrets, j'ai les miens et ça fonctionne très bien comme ça.

- Qu'est-ce que vous faites là ? leur demandais-je pour changer de sujet.

- Notre prof d'histoire est pas là, m'informe Sam.

- Et vous comptez faire quoi ? dit Tyler.

- On allais au foyer, vous voulez venir ?

- On reprendra la répétition improvisée plus tard ? demande le grand brun en me fixant de ses yeux verts.

- Ouais pas de problème.

Nous élisons donc domicile au foyer. Je m'installe sur le canapé avec mes écouteurs dans les oreilles. Je sors mon carnet de composition que je n'ai pas ouvert depuis un moment et prends une page encore vierge.

Je commence à écrire quelques lignes avant de me sentir observer. Je me tourne vers la personne qui me regarde et rencontre deux yeux verts. Nous nous fixons quelques secondes avant que j'enlève mes écouteurs et demande :

- J'ai un truc sur le visage ?

- Nan, sourit-il, je me demande juste ce que tu écris.

- Et bah, si je la finis, tu l'entendras peut-être sur mes réseaux.

- Je n'aurai même pas le droit à un concert privé ?

- Tu te prends pour une star ? répliqué-je.

- Impossible, tout le monde sait que la vraie star ici, c'est moi, rigole Luna.

- Tu n'as pas encore gagné le concours ma belle, se moque gentiment Sam.

Elle lui fait un doigt d'honneur avant de reporter son attention sur nous :

- Depuis quand vous vous entendez aussi bien tous les deux ?

- Il faut bien qu'on s'entende pour la comédie musicale, répond Tyler.

Pendant une seconde j'ai cru qu'il m'appréciait vraiment. J'aurais dû me douter que c'était trop beau pour être vrai.

Je me renfonce dans le canapé en remettant mes écouteurs dans mes oreilles et prends une nouvelle page de mon carnet. Je ne fais plus attention à Tyler de toute la fin d'après-midi.

~•~

Je passe la grille du lycée quand je sens quelqu'un me saisir le bras. Je me retourne et je percute deux beaux yeux émeraudes.

- Je t'ai vexé tout à l'heure ? demande-t-il.

- Non.

- Tu mens très mal, rigole-t-il. Je voulais pas, je suis désolé.

Waouh, Tyler qui s'excuse et surtout, il a remarqué mon changement d'humeur. Alors là, je ne m'y attendais pas.

- C'est rien t'inquiète, affirmé-je.

- La vérité c'est que je te trouve sympa et je t'apprécie vraiment.

- Moi aussi je t'apprécie Tyler, lui souriais-je.

- Cool. Je dois y aller mais on se voit lundi pour répéter ?

- Ok.

Et il s'en va pour ne pas rater son bus.

Dans le carnet d'Andrew

Quand ça avance enfin, ça fini par reculer.

C'était trop beau pour être vrai

Mais le vent tourne et ça recommence, sans fin