Chapitre 13 : Chocolat chaud et pain d'épices

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Les enfants jouent tranquillement avec leurs nouveaux jouets, tandis que nous nous apprêtons à ouvrir nos cadeaux. Bien sûr, seulement après avoir attendu qu'ils aient terminé avec les leurs et que Nick soit revenu de la voiture.

J'ai du mal à croire que je suis en train de célébrer tranquillement Noël avec ma famille alors qu'un homme dangereux pourrait surgir ici à tout moment.

Je déballe tous mes cadeaux avec peu d'intérêt, seulement folle d'impatience à l'idée de voir Nick ouvrir le sien. Étant donné qu'il n'était pas un invité attendu, ce sera son seul présent, alors je me félicite d'autant plus d'y avoir pensé.

Il déchire l'emballage du paquet que je lui tends, comme un enfant, pressé de voir ce qu'il contient. Sa réaction me fait chaud au cœur. C'est la première fois depuis l'enfance que j'éprouve un quelconque engouement pour ce rituel.

En apercevant la montre, il me fixe un instant sans rien dire, l'air embarrassé. Peut-être qu'il ne l'aime pas ?

— Je... je me suis dis que tu-tu n'en avais p-pas en ce moment, et que, que tu avais sans doute laissé la t-tienne d-dans le bureau de M. Tate et qu'en... en attendant elle te servirait peut-être... mais...

Magnifique ! Je me mets à bégayer maintenant...

— Je l'adore Gingerbread. Vraiment. C'est... c'est juste que j'ai oublié ton cadeau, s'explique-t-il penaud. Mais je promets de me rattraper plus tard ! ajoute-t-il aussitôt.

Ouf ! Ce n'est que ça ! Pendant un instant, j'ai eu le cœur sur la brèche...

Assis côte à côte sur un des canapés, Nick se penche vers moi pour m'embrasser sur la joue.

En guise de remerciement. Ou d'excuses. Ou peut-être les deux...

— Tiens Holly. J'avais prévu de te donner ça. C'était bien avant que je sache que tu avais déjà quelqu'un, mais puisque c'est fait...

Je lève les yeux vers Chris, qui me tend une boîte mince et allongée.

— Oh, je suis gênée, je n'ai rien pour toi..., m'excusé-je, en refusant de prendre le paquet.

— Ça ne fait rien. Prends-le, je n'ai pas gardé le ticket, insiste-t-il en le posant sur mes genoux. Et ce n'est pas grand chose. Je n'ai pas le salaire d'un CEO, mais j'espère que ça te plaira...

Je me décide à accepter et à ouvrir son présent, juste pour éviter de continuer à attirer l'attention générale. C'est une paire de gants en chevreau noir, très élégants et de grande marque.

— Oh, ça tombe bien, je n'avais plus de gants ! je m'exclame, étonnée par cette coïncidence.

— Et ça tombe bien aussi parce que tu pourras t'en servir ce soir au ski de nuit, intervient Becca, assise sur les genoux de Drew.

— Oui, tu as raison. Merci Chris. Ils sont très beaux.

— Je t'en prie, ça me fait plaisir.

Comme il reste planté là devant moi, j'imagine qu'il s'attend à des remerciements plus explicites.

Bonne pâte, je me lève pour lui embrasser rapidement la joue. Après tout, il s'est quand même donné du mal, et c'est Noël...

Il pose sa main dans mon dos pour prolonger l'étreinte plus longtemps que nécessaire. Je me dégage sans faire d'éclat, et me rassois sagement en regardant ailleurs pour qu'il s'éloigne. Je ne tiens pas à lui faire la conversation.

Pendant qu'autour de nous tout le monde s'est mis à bavarder de façon enjouée, à côté de moi, Nick pince les lèvres et serre les dents. Les poings serrés, il a l'air de ruminer une colère sous-jacente.

Holly Garland sur les genoux du Père NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant