Chapitre 9: Sous les projecteurs

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Le Blue Velvet vibrait au rythme de la musique, ses lumières stroboscopiques créant une atmosphère envoûtante et troublante. Mia se tenait dans les coulisses, le cœur battant, consciente que Luc était là, dans la salle. L'idée qu'il puisse la voir sur scène, dans un autre contexte, la mettait mal à l'aise.

Lorsqu'elle monta sur scène, la musique s'intensifia et elle se laissa emporter par les battements, oubliant, pour un moment, les préoccupations qui l'assaillaient. Elle dansait, un mélange de grâce et de sensualité, mais son esprit était en proie à des pensées conflictuelles. Luc la regardait, et l'idée qu'il puisse la juger l'effrayait.

Les hommes dans la salle la dévoraient des yeux, lui lançant des billets, mais elle ne pouvait s'empêcher de chercher le regard de Luc. Lorsqu'elle le trouva, une vague d'adrénaline l'envahit. Elle se concentra sur sa danse, chaque mouvement exprimant à la fois sa liberté et son conflit intérieur.

Après plusieurs minutes, alors qu'elle terminait sa routine, elle descendit de la scène, le souffle court. Elle tenta de reprendre ses esprits, mais l'angoisse persistait. Juste au moment où elle pensait que la soirée allait se calmer, elle aperçut le client qui s'approchait d'elle, un sourire assuré sur le visage.

« Quelle performance, Mia, » dit-il, s'approchant avec un air provocateur. « J'ai été captivé. »

Elle essaya de garder son sourire professionnel, mais son estomac se noua. « Merci, mais je dois retourner travailler, » répondit-elle, tentant de s'éloigner.

« Ne sois pas si pressée, » insista-t-il, se plaçant devant elle. « J'aimerais qu'on puisse discuter plus... en privé. »

À cet instant, Luc émergea de l'ombre, son regard sombre et intense. Il avait suivi la scène et visiblement entendu la conversation. La tension dans l'air devint palpable.

« Je crois que Mia a des choses à faire, » intervint Luc, sa voix ferme mais teintée d'une possessivité qui ne lui échappait pas. « Elle n'est pas disponible pour des... discussions privées. »

Le client se redressa, une lueur de défi dans les yeux. « Et qui êtes-vous pour décider de cela ? »

Luc avança d'un pas, son regard se durcissant. « Je suis celui qui veille sur elle, et je n'apprécie pas que vous osiez faire une proposition comme ça. »

Mia, piégée entre les deux hommes, ressentait une montée d'angoisse. Luc était en colère, et bien qu'elle ne souhaitât pas que cela dégénère, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine protection dans son attitude.

« C'est juste une petite conversation, » rétorqua le client, son ton désinvolte, mais Luc ne lâchait pas son regard.

« Ce n'est pas juste une conversation. C'est une question de respect, » déclara Luc, la voix chargée de menace. « Vous devriez savoir que je ne tolérerai pas que quiconque traite Mia comme une marchandise. »

Mia observa la tension grandissante entre eux, le cœur battant. Elle ne voulait pas que cela devienne violent, mais en même temps, l'affirmation de Luc était étrangement rassurante.

Le client, réalisant qu'il avait sous-estimé la situation, commença à reculer. « Très bien, » dit-il, les sourcils froncés, « mais je n'ai pas fini ici. »

« Si vous vous approchez d'elle encore une fois, » répondit Luc, d'un ton froid et tranchant, « je ferai en sorte que vous compreniez à quel point vous avez fait une grave erreur. »

Le client, vexé, tourna les talons et s'éloigna, laissant Mia dans une confusion grandissante. Elle se tourna vers Luc, le regard plein de questions.

« Tu vas bien ? » demanda-t-il, son expression se radoucissant légèrement.

Elle hocha la tête, bien que son esprit soit troublé. « Oui, mais... je ne voulais pas que ça dégénère. »

Luc s'approcha d'elle, son regard perçant. « Ne te laisse jamais traiter de la sorte, Mia. Tu es bien plus que ça, et je ne laisserai personne te manquer de respect. »

Elle se sentit soudain à la fois vulnérable et protégée par sa déclaration. La tension entre eux avait changé de nature, laissant entrevoir quelque chose de plus profond.

« Je... je sais, » murmura-t-elle, son cœur battant au rythme de cette nouvelle dynamique.

Luc, son regard toujours intense, lui prit doucement le bras, comme pour s'assurer qu'elle était vraiment là, avec lui. Puis, avec une lueur d'ironie dans les yeux, il ajouta : « Je ne te paye pas assez ? »

Mia, surprise par la tournure de ses mots, ne put s'empêcher de sourire, bien que son esprit soit encore embrouillé par les événements de la soirée. La danse qu'elle avait effectuée sur scène n'était qu'une partie de son double jeu, mais ce soir-là, une nouvelle complexité se dessinait entre elle et Luc. Elle devait jongler avec ses deux vies, mais pour la première fois, elle avait l'impression que quelqu'un était prêt à la défendre, et cela la troublait profondément.

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