La quête de Nowell

Prologue

Éridan avançait lentement un grand sourire aux lèvres, puis remarquant où il se trouvait il exécuta une révérence parfaite.

« Bonjour ma reine, commença-il

-Pourquoi êtes-vous ici ? Rétorqua-elle sèchement

-Mais enfin ! Vous ne me reconnaissez pas ? Moi grand prestidigitateur du monde mortel ! S'écria le magicien

-Si bien sûr, c'est donc pourquoi je vous ai posé cette question, répondit-elle »

La main de la reine des trolls se resserra sur la poignée située à côté de son trône royal. Son peuple était réputé sur sa défense à toutes épreuves, elle pouvait en user à tous moments. Son interlocuteur sentant la tension de cet échange se rapprocha de la souveraine.

« En fait, reprit-il, je suis venu dans votre contrée pour vous présenter ceci.

-Qu'est-ce donc ? Est-ce un de vos nombreux tours ? Ou alors une quelconque arme déguisée ? » Demanda la reine

Le mage approcha l'objet du visage de la souveraine. C'était un orbe doré où se mouvait des mots, on pouvait apercevoir les mots « paix », « égalité » ou encore « fidélité ». La reine reconnut l'artefact en une fraction de seconde, le prestidigitateur avait entre ses mains le traité entre espèces. Cet article sacré pactisé il y a des siècles pour mettre fin aux nombreuses guerres entre peuples, sa valeur était inestimable.

« Reconnaissez-vous donc cet objet ?

-Bien sûr, il s'agit du traité entre espèces, répondit la reine

-Effectivement, je vois enfin votre grand sens de l'observation,

-Où voulez-vous en venir ? »

La gouvernante était de plus en plus sceptique. Pourquoi ce prestidigitateur était venu jusqu'à elle ? Il était connu et reconnu à travers tous les royaumes alors que venait-il faire dans sa patrie ? Qu'allait-il faire avec le traité ? Il était très précieux et le magicien le savait, il en allait de la survie de son peuple après tout.

« Moi ? Je ne veux venir nulle part. En revanche ceci... »

Éridan claqua des doigts et le traité se multiplia en 2, il entreprit de les placer devant la reine.

« Ce n'est rien d'autre qu'un de mes merveilleux tours ! Alors alors ? Lequel est l'original ?

-C'est extrêmement dangereux ce que vous faites. En avez-vous seulement conscience ? Est-ce que cette pensée a au moins effleuré votre esprit ? Rétorqua la reine

-Bien sûr que j'y ai pensé, je ne suis point fou. Pour vous le signifier je vous propose un marché. L'acceptez-vous ?

-Je n'accepte rien sans que l'on ne m'expose tous les détails. Vous devriez le savoir.

-Bien sûr bien sûr. Je vous propose ceci : j'intervertis plusieurs fois les sphères, vous en choisissez une et si vous vous trompez je vous redonne la bonne. Vous avez ma parole, je le jure sur mon peuple. Acceptez-vous mon marché ma reine ? Demanda le magicien

-Je n'y vois aucun danger, exécutez donc votre tour. Un peu d'amusement ne peut me faire de mal.

-Parfait ! Vous avez bien raison, l'amusement est la clé d'une vie réussie ! C'est la voie que j'ai choisi et voyez donc où elle m'a mené ! Une vie de rêve, de voyages, de sourires, de rires !

-Faites votre tour et vite. Certes l'amusement est inoffensif mais il fait filer le temps. S'impatienta la reine »

Le prestidigitateur entreprit donc sa manœuvre, il échangea plusieurs fois de place les globes dorée. Il fit ça de plus en plus rapidement, la gouvernante quant à elle se concentrait. Elle n'allait pas se laisser berner par un stupide tour de passe-passe ! Elle n'allait pas s'abaisser à ça !

« Où est le traité original ? Une chance sur deux d'avoir raison mais vous gardez votre loi dans tous les cas ! N'est-ce pas merveilleux ?

-La sphère de gauche est factice, vous l'avez placée plus proche de moi pour en renforcer l'illusion. De plus, vous vous efforcez de ne pas regarder la sphère de droite.

-Donc pour vous la sphère de droite est la bonne ?

-Bien sûr. Ce n'était pas d'une difficulté extrême.

-Et vous avez raison ! Félicitations !

-Bien, maintenant redonnez-moi le traité original et partez.

-Évidemment ! Tenez prenez ! Je pars maintenant que nous nous sommes amusés ensemble ! Au revoir ma reine ! »

Sur ces mots le magicien partit tout sourires en sautillant gaîment. Il nageait dans le bonheur et la frivolité de la célébrité. La reine elle, replaça le traité à son emplacement initial, irritée qu'un simple plaisantin joue avec une loi, importante pour ne pas dire fondamentale. 

Le prestigiateur, une fois sorti de l'imposant palais sortit un objet rond de sa cape.

"Mon cher petit...toi tu seras utile. Je ne regrette en rien mon action. Je l'apprécie en fait pour tout te dire."

Puis il se rendit compte qu'il parlait à une boule le magicien partit d'un grand rire.

"Mais pourquoi je dis tout cela ? Ce n'est qu'un simple objet après tout !"