CØNNARDS | KINNPORSCHE

Je choisis de partir

Le ciel se faisait sombre.

Il allait pleuvoir.

Et cela ne changera rien à sa situation.

Les nuages à l'extérieur de sa chambre étaient sombres. Tawan voyait des nuages sombres arriver sur Bangkok.

Et cela ne fut qu'un maigre détail dans le tourbillon de pensées qui occupait son esprit.

Il prit son téléphone fixe de son boîtier, observa les différents boutons du combiné de manière vague.

Il attendit patiemment, son regard vague fixé sur les boutons, assis sur la chaise en face de son bureau, le téléphone fixe dans ses mains. Il composa calmement le numéro qu'il connaissait par cœur et attendit. Il recommença au moins quatre fois avant de recevoir une réponse.

"Allô mon chéri ?"

Tawan porta le téléphone à son oreille.

"Maman ?"

"Mon chéri, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as l'air fatigué."

"Maman..."

Tawan ne put réprimer les larmes dans ses yeux, il ne put empêcher sa voix de craquer. "Maman..."

"Mon chéri ? Tu m'inquiète..."

Tawan ravala la boule dans sa gorge. "Non maman, c'est juste l'émotion, cela fait longtemps que je n'ai pas ent ta voix. Est-ce que papa est là ?"

"Je comprends mon chéri. Tu m'as aussi manqué. Ton père est dans son bureau, tu veux lui parler ?"

"Non maman, je voulais juste entendre ta voix."

"Tu es sûr mon chéri ? Monsieur Korn nous a appelé, il nous a mis au courant de ta... situation..."

"Je suis désolé maman."

Tawan essuya la morve qui coulait de son nez du revers de la main. Son pull en cachemire était gâché.

"Oh ne t'inquiètes pas mon chéri, monsieur Korn nous a expliqué comment cela s'est passé, tu n'avais pas vraiment le choix n'est-ce pas ?"

"Vraiment ?" Tawan espérait désespérément qu'il leur avait dit la vérité. "Oui, il a dit que c'était une erreur mais lui et sa famille ont décidé de prendre leurs responsabilités. Tu n'as pas à t'inquiéter mon chéri, nous viendrons te voir dès que possible."

"Maman... merci."

"Il n'y a pas de quoi mon chéri. Concentre toi sur l'école d'accord ? Ce sont des choses qui arrivent. Nous avons tous était enceinte. Tour ira bien, je ferai en sorte d'être là pour t'aider à traverser tout ça."

"Merci maman."

"Ton père t'embrasse hein. Je dois te laisser mon chéri, mon club de couture commence dans une heure. Au-revoir mon chéri, maman t'embrasse très fort."

"Au-revoir maman. Je t'aime."

La ligne devint silencieuse avant qu'il ne puisse raccrocher.

Tawan se retrouva à nouveau à fixé le téléphone dans ses mains.

L'oméga se leva de façon robotique de son siège et alla dans la salle de bain pour se brosser les dents. Il devait se coucher bientôt. Tawan se regarda dans le miroir. Comme il s'y attendait, il avait l'air horrible. Sa belle peau éclatante paraissait maladive, des cernes noirs mettaient en valeur ses yeux morts et il avait perdu beaucoup de poids. Il détestait ce que son reflet lui montrait, il voulait vivre, mais pas comme ça.

Cette famille l'avait détruit.

Ils lui avait tout prix.

Une irrésistible envie se venger le saisit, suivi d'un haut-le-cœur qui le poussa à se précipiter vers la cuvette des toilettes pour vomir de contenu de son estomac. Il cracha de l'acide, n'ayant rien d'autre à vomir, il n'avait rien manger ces derniers jours et personne ne s'en était soucié. Tawan tira la chasse d'eau et revint vers le lavabo pour se brosser les dents.