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Amalia :

La nuit est d'une obscurité oppressante alors que je quitte le Café Rosario. Cela fait deux semaines que je travaille sous couverture, espérant glaner des informations sur le cartel. Ce soir, un silence pesant enveloppe les rues désertes du quartier. Les lampadaires projettent une lumière froide, vacillante, dessinant des ombres mouvantes sur les murs. Le vent fait claquer les volets des immeubles abandonnés, et je sens une tension désagréable monter en moi.

Je resserre la sangle de mon sac a dos autour de mon épaule et accélère légèrement le pas. Quelque chose ne va pas. Une sensation désagréable me serre l'estomac, une intuition que je ne peux ignorer. Mon regard balaie les alentours et soudain, je les reconnais. Deux hommes. Je les ai vus plus tôt dans la soirée, assis dans le fond du café, mais ils n'avaient rien commandé. Ils étaient juste là, à observer. Leur présence m'avait déjà mise mal à l'aise, mais j'avais tenté de me concentrer sur mon travail. Maintenant, ils sont là, dans cette ruelle sombre, leurs silhouette se découpant sous la lumière chancelante.

L'un d'eux, grand et mince, porte un blouson en cuir usé. Ses cheveux gras collent à son front, et son visage est figé dans un sourire malsain. L'autre, plus trapu, est vêtu d'une veste en jean élimée. Son visage est marqué par une balafre sur l'arcade sourcilière, et son regard est aussi froid que la nuit. Ils avancent lentement vers moi, leurs pas résonnant sur le pavé.

Je sens mon cœur s'accélérer. Ils m'attendent, et ce n'est certainement pas pour faire copains copains. J'essaie de maintenir mon calme, mais l'angoisse grimpe en moi, chaque pas me rapprochant d'eux.

- "Oye, guapa, ¿qué haces sola por aquí?" ( Hé, ma jolie, qu'est ce que tu fais seule par ici ? ), lance le plus grand, son sourire se tordant davantage, révélant des dents irrégulières et jaunies.

Je garde les yeux fixés sur la sortie de la ruelle, tentant de les ignorer. Mais mon corps est tendu, prêt à réagir au moindre geste. Le plus petit me bloque le passage d'un mouvement rapide.

- "No tengas miedo, solo queremos hablar... " ( N'ai pas peur, on veux juste discuter... ), dit-il d'une voix faussement douce, presque moqueuse.

-"Laissez moi tranquille", je rétorque d'un ton sec, essayant de masquer la peur dans ma voix.

Ils rient, un rire grave et étouffé qui semble résonner dans l'espace étroit de la ruelle. Je recule d'un pas, mais me rends compte qu'ils me cernent. La panique commence a s'insinuer en moi à l'instar que le plus grand s'approche vers moi avec animosité.

Il m'arrache mon sac et le jette aux pieds de son acolyte avant d'arracher mon manteau d'une traite.

  Que faire ? 

Crier ? 

Courir ?

Mes pensées sont très vite interrompus dès que je sens ses mains calleuse se poser sur moi et presser fermement ma taille.

Mes jambes semblent incapable de bouger, comme ancrées au sol. Je glisse tout de même mes mains sur son torse et tente de le repousser malgré tout, mais c'est en vrai. Des larmes commencent a perler aux creux de mes paupières dès que je sens son souffle se rapprocher dangereusement de mon cou.

Soudain, un bruit sourd résonne derrière moi. Des pas. Lents, lourds. Je me retourne et aperçois une silhouette sortir de l'ombre. Il est grand, imposant, vêtu d'un cargo sombre et d'un sweat à capuche noir. La capuche est rabattue, ne laissant voir que deux yeux verts perçants. Une lueur froide émane de son regard, comme une lame acérée prête à trancher.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 30 ⏰

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