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Il est bien trop tard. Pour ces conneries mais aussi pour faire marche arrière.

Je suis chez Sid, il est 2h et quelques, il vient de me mettre une raclée monumentale à mario kart. Et il est putain de fier, avec son grand sourire narquois et ses yeux bien trop éveillés pour une heure pareille.

J'ai rage quit dans le lit. Vraiment, la distance qu'il m'a mis relève du scandale.

"-Bah alors mon maxou, pas trop décu ?
-C'est fou d'être un connard pareil et de jamais se prendre le karma qu'on mérites !"

Je lui fais un doigt, et il y répond par un baiser lointain.

Je m'allonge dans le lit à moitié cassé de mon traître de meilleur ami, espérant reprendre en contenance.

Je le vois fouiller dans son tel pendant quelques secondes, à l'autre bout de la pièce déshordonnée.
Puis se lance le fameux "sunset lover" de petit biscuit, le son sur lequel on s'est rencontré, y'a quoi ? 7 ans peut-être?

Je suis déjà bien trop enivré par les bières qui résident à présent au sol, ce son nous met dans une ambiance presque trop nostalgique.

Je ferme les yeux quelques instants, question de clarifier mes pensées qui s'engouffrent peu à peu dans les souvenirs.
Quand je les rouvre, mon regard tombe sur le brun, dans une drôle de danse ivre.

Ses hanches marquées se balancent sur le rythme des basses, ses bras musclées suivent chaque notes graves de la mélodie entêtante, ses doigts jouent au rythme des émotions qui semble le traverser. Le tout dans une liberté de mouvements quasiment burlesque.
Enfin, elle aurait pu l'être pour n'importe qui d'autre que maxime. Qui rentrait peu à peu dans un état contemplatif. Il tentait de mémoriser chaque seconde de cette danse de Sidjil avec le vent de la fenêtre semi-ouverte.

Il l'avait compris il y a bien longtemps pourtant, mais l'aspect platonique de leur relation lui paraissait vraiment ridicule face au bien être profond qu'il ressentait dans cet instant.

Alors, sûrement poussé par les 2 grammes d'ambroisie dans son sang et la ferme idée qu'il était trop tôt pour avoir des regrets, il se dit avec que:

Si la porte du romantique lui était fermée, il passerait par le courant d'air.

Et avec le recule, cela lui semblait relever de l'évidence même.

Sidjil c'était..
Une tangente que la vie à courbé. Qui avançait droit, sans savoir s'il était ou non à contresens, par ce que souvent, il ne se pausait pas la question. Si la vie avait un sens, il se moquait bien de le trouver. Il était là, tous simplement, et c'est déjà tellement d'exister quand on a une âme comme la sienne, que ça lui suffisait. Mais aux côtés de Maxime, il avait réappris à vivre, pour de vraie, pour être lui.
Alors il traçait sa route, partageant celle de son meilleur ami.

Parfois, le châtain s'inquiétait des silences sombres qui prenaient sid, ces moments de vides où il semblait moins là, moins lui. Alors, comme son ami ne lui disait pas grand chose, maxime cherchait au fond de ses yeux, se demandant si son brun était au fond, vraiment heureux.

Heureusement, ces moments ne duraient jamais bien longtemps. Le châtain pausait sa main sur celle du plus grand, et le cœur de son ami semblait repartir, la voiture accélérer, et ses pensées revenir au réel.

Mais là il était déjà bien trop tard, les bières bien trop entamées et les cœurs bien trop enivrés par la musique pour pouvoir faire marche arrière.

Alors maxime se leva, vaguement conscient d'où se pausaient ses pieds. Puis pris la main de son brun, le regardant avec toute la douceur et peut-être l'amour dont il était capable.

Leurs regards se croisèrent, comme certains croisent le fer, en s'opposant. Pourtant Maxime l'aurait juré, leurs paumes réunies, se complétaient.

S'ils avaient pris du recule sur cette scène, ils se seraient vu comme nous les observons: deux amants pas si savants, paumés et pourtant sur les prémices du plus beau des chemins, qu'ils allaient bientôt entamer.

Mais dans leurs yeux, ils n'étaient que deux pauvres cons, un vraiment nul à mario kart, et un autre passionné par l'idée de faire chier son châtain, juste pour pouvoir regarder ses joues s'empourprer.

(Sidjil se refusait à l'idée d'aimer à ce point faire rougir le plus petit.)

Ils n'étaient que deux idiots, se perdant dans les sons et la chaleur tendre de leurs foutues mains liées.

Cette drôle de sensation donnait l'impression au châtain que tout était possible. Et puis que même si quoi que ce soit pouvait se borner à l'impossible, il se battrait contre.

Et à cet instant, l'impossible était d'admettre que le courant des sentiments l'attirait.

Il l'envoya valser.

Si la route de l'amitié se faisait de plus en plus tumultueuse pour les deux amis, à cet instant, Maxime prit un sens interdit :

Il saisit dans sa paume la joue du plus grand, se rapprocha du sujet de tout ses doutes, effleura ses lèvres du pousse, fixant ses yeux sur ces douceurs tentatrices.

Le regard du châtain se releva vers les yeux enivrés de son ami, demandant silencieusement l'accord de dépasser cette limite.

Puis dans un sourire attendri, sidjil prit les devant, dans le plus grand saut dans le vide qu'il eut connu.

Sans plus d'attente, le plus grand fondit sur les lèvres de son plus qu'ami.

Une bulle de chaleur se forma, autour des deux amants. Pas le genre qui embrase, qui rase tout sur son passage, non. Plutôt le genre qui fait silence autour, qui remet à plus tard l'univers et ses raisons.

Maxime, les mains s'affairant tendrement dans les cheveux de son amant, et Sid, saisissant les hanches du plus petit. Ils étaient juste, purement, simplement, vivants.

C'était le genre de baiser qui signe la fin et le début, le genre de promesses d'un avenir meilleur prononcé sans un mot, le genre de "J'aime ton âme" passé sous silence et pourtant exprimé si fièrement.

Puis en une seconde, Maxime se détacha de l'étreinte de son plus qu'ami. Une larme à l'œil et des centaines de sentiments se bousculant dans son torse.

"-Ça va ? Lui murmura son brun.
-Ouais, ça fait juste.. bizarre ?
-Bizarre comment ?
-Bizarre, mais... bien.
Chuchota le châtain, par ce que les mots "C'est putain de flippant. Viens on recommence?" semblaient bien trop effrayants."

Dans un silence partagé, ils échangèrent un sourire. Puis Maxime lâcha à contrecœur la main du plus grand, le quitta du regard, agrandissant à chaque pas la bulle qui s'était formée autour d'eux.

Il se jeta sur le lit dans un mouvement peu contrôlé, attrapa d'une main son téléphone, avant d'écrire sur les dernières notes de sunset lover:

... Bref, ce soir
J'ai pleuré
d'espoir

Les poètes pleurent d'espoir {Djilsime}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant