Le jour où la semaine d'acceptation s'achève, je ressens un mélange étrange de soulagement et d'incertitude. Mon corps est encore tendu de cette lutte constante pour prouver ma valeur, mais j'ai survécu. Durant cette semaine, j’ai observé, appris, agi avec précaution. À chaque interaction, à chaque test subtil qu'Elia ou Amir me faisaient subir, j’ai tenu bon. Ils m’ont donné des tâches simples, vérifiant chaque geste, chaque parole, mais je n’ai pas fléchi.

Je descends dans la salle de sport ce matin-là, décidée à m'éloigner du poids des regards constants des Petrov, du moins pour quelques heures. L'effort physique a toujours été un exutoire pour moi, une manière de canaliser l’angoisse, et aujourd’hui, plus que jamais, j’en ai besoin. Je mets de la musique dans mes écouteurs, ignorant tout le reste, et commence mon entraînement.

Course sur tapis, boxe, poids, je me donne à fond. Chaque coup que je porte sur le sac de frappe est une manière d’exorciser la tension accumulée. Mes muscles brûlent, la sueur coule le long de mon visage, mais je continue, implacable. Je ne pense plus à rien, juste à ce rythme régulier, au son de ma respiration, à la force que je mets dans chaque mouvement. Cela fait du bien de se sentir en contrôle de son propre corps.

Une heure et demie s’écoule sans que je m’en rende compte. Je m’arrête enfin, essoufflée, mais étrangement apaisée. Le calme après la tempête, une sensation qui m’avait manqué depuis longtemps.

Je m’essuie le visage avec une serviette avant de m’asseoir sur un banc, savourant cet instant de paix. Mais cette tranquillité est de courte durée. En relevant les yeux, je remarque la silhouette imposante d'Elia, appuyé contre l'encadrement de la porte, me regardant avec une expression indéchiffrable.

Il est là depuis combien de temps ? Je n’en ai aucune idée, mais l’idée qu’il m’ait observée tout ce temps me met mal à l’aise. Je retire mes écouteurs, tentant de ne pas trahir ma surprise, même si mon cœur a légèrement accéléré.

« Tu te débrouilles bien, » dit-il simplement en s’avançant vers moi. Ses pas résonnent dans la salle vide, et il s’arrête à quelques mètres seulement.

Je hausse les épaules, tentant de paraître détachée, même si l’intensité de son regard me perturbe toujours autant. « J'ai appris quelques trucs en cours de route. »

Il esquisse un sourire, un sourire de ceux qui ne montent jamais jusqu’à ses yeux. « Je n’en doute pas. »

Il s’assied sur le banc à côté de moi, son corps si proche que je peux sentir la chaleur qui émane de lui. Le silence s’étire entre nous, chargé d’une tension que je ne comprends pas complètement. C’est la première fois qu’il s’approche de moi d’aussi près depuis notre conversation initiale dans son bureau.

« Tu as fait tes preuves, » dit-il finalement, brisant le silence. « Amir pense que tu es digne de confiance. Amine... il est toujours plus indulgent. Mais moi... »

Je retiens mon souffle, chaque mot tombant comme une enclume dans cette salle trop silencieuse.

« Toi ? » je le pousse, curieuse de savoir où il veut en venir.

Ses yeux vairons me scrutent, perçant, comme s’il cherchait à lire au-delà des apparences, à voir ce que je cache derrière mon masque. « Moi, je ne suis pas encore totalement convaincu. »

Je sens mes muscles se tendre malgré moi, mais je garde une expression neutre. « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il te faut de plus ? »

Un sourire en coin étire ses lèvres, mais il n'y a aucune douceur dans ce sourire. « La loyauté n'est pas un acte que l’on prouve en une semaine, Serena. Elle se mesure dans le temps, dans les épreuves, et surtout, dans les moments où l’on n’est pas observé. »

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 28 ⏰

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