Cendres et Lames

Chapitre 2 : Échos du Passé

🪶 Échos du passé

Les jours passèrent alors qu'elles avançaient à travers la forêt dense, leurs cœurs battant au rythme de leurs pas précipités. Lira, bien qu'adrénaline et détermination guidant chacun de ses mouvements, ne pouvait s'empêcher de penser à la vie qu'elle avait laissée derrière elle. La douleur de sa solitude s'estompa légèrement, mais elle savait que l'échappatoire n'était que temporaire.

Elia marchait à ses côtés, et bien que leur chemin soit semé d'embûches, la présence de la jeune femme apportait un réconfort inattendu. Elle ne savait presque rien d'elle, mais l'aura de fragilité qu'elle dégageait semblait se transformer en une force tranquille au fil des jours.

« Tu sais jouer du piano ? » demanda un jour Lira, essayant de briser le silence qui pesait sur elles.

« Oui, un peu. Ma mère m'a appris, » répondit Elia, ses yeux brillants d'un souvenir lointain. « C'était notre lien, notre moment. »

Lira sourit, imaginant la scène. Une petite fille assise sur un tabouret, ses doigts courant sur les touches blanches et noires, le doux son de la musique remplissant l'air. « Ça doit être magnifique. »

Elia acquiesça, puis se tourna vers Lira avec une lueur de curiosité. « Et toi, qu'est-ce qui te passionne ? »

Lira hésita. Elle avait toujours été focalisée sur sa survie, mais elle avait eu d'autres passions, enterrées sous le poids des responsabilités. « J'aime la musique aussi. Un chanteur, Vacra... ses paroles résonnent avec moi. Elles parlent souvent de liberté, de se battre pour ce qu'on veut. »

Elia sourit à cette révélation. « C'est une belle pensée. Peut-être que nous pourrions nous le permettre un jour, d'écouter une de ses musiques dans un endroit calme, loin de tous ces dangers. »

Lira hocha la tête, bien que le futur lui semblait flou. Pour l'instant, leur sécurité était leur priorité. Elles continuèrent à marcher, évitant de croiser des routes fréquentées et restant toujours à l'affût des signes d'une potentielle menace.

Après quelques jours, elles arrivèrent finalement au campement que Lira avait mentionné. C'était un endroit modeste, mais accueillant, entouré d'arbres hauts et majestueux, presque comme s'ils protégeaient ce refuge.

Le camp était composé de quelques tentes et d'un feu central où des gens se rassemblaient. Lira était soulagée de voir quelques visages familiers. Elle avait souvent travaillé avec eux, et les rumeurs sur sa fuite n'avaient pas encore atteint leurs oreilles.

« Lira ! » s'exclama un homme costaud avec une barbe fournie, s'approchant d'elles. « Je suis content de te voir ! Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

« J'ai besoin d'aide, Dorian. J'ai... des ennuis. » Sa voix trembla légèrement alors qu'elle essayait de rester forte.

Dorian, toujours pragmatique, la regarda attentivement. « Viens, tu dois te reposer. Tu as l'air épuisée. »

Lira suivit Dorian jusqu'à une tente, où il lui offrit de l'eau et un peu de nourriture. Elia s'installa à ses côtés, regardant autour d'elle avec curiosité.

« Tu es en sécurité ici, » assura Dorian. « Tant que tu restes loin des routes principales, tu n'as rien à craindre. »

Lira s'inclina légèrement, reconnaissante. « Merci, Dorian. Je ne savais pas où aller. »

Dorian hocha la tête, un regard compréhensif sur son visage. « C'est ce que nous faisons ici. Nous nous protégeons les uns les autres. Mais que s'est-il passé exactement ? »

Lira prit une profonde inspiration, puis expliqua rapidement la situation avec le marchand. Dorian écouta attentivement, les sourcils froncés.

« C'est un risque énorme, Lira. Tu dois faire attention. Les rumeurs voyagent vite, surtout dans le milieu des mercenaires. »