Miguel15ans
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A présent, dès qu'il trouvait un objet affreux ou ridicule, il l'achetait immédiatement pour le ramener chez nous. Il savait que sa me faisait sortir de mes gonds, et il adorait ça. Bon sang, qui avait besoin de parapluie en forme de flamants roses ? De tables rose fuchsia ? D'oreillers en forme de cornichons ? J'allais finir par devenir dingue, avec un abrutis pareil.
J'esquissai un léger sourire en songeant à la conversation houleuse que nous avions eu il y a deux jours.
Espèce d'abrutis, ce n'est pas parce qu'on gagne très bien notre vie que tu peux te permettre d'acheter des conneries pareilles !
Et a quoi ça me servirait de gagner cinquante milles euros par moi, sinon ?
J'en sais rien, économise, fais des achats utiles ou-
Moi ? Être raisonnable ? Tu te trompes de personne l'microbe. Il n'y a que toi pour être aussi ennuyeux.
C'était définitivement une mauvaise idée de mettre autant d'argent dans les mains de gamins. Et je ne me comptais pas dedans, bien sûr. J'étais remarquablement mature et réfléchi pour mon âge. Pas comme une certaine momie ambulante, qui allait finir par épuiser tous les stocks de bandages de la terre entière. Au moins, ce serait quelque peu amusant, il ne pourrait plus se cacher sous des couches et des couches de sparadraps. J'imaginais déjà ses yeux horrifiés et-
« T'a tête ? », résonna en moi la voix glaciale d'Arès.
Ce que je haïssais ces réminiscences ! Envahi par la rage, je laissai la mon esprit se perdre sur des souvenirs de Lorenzo et mon corps se réchauffer. Il était le seul à ne m'avoir jamais fait défaut pour me rassurer. S'il y avait bien une chose de sûre dans mon existence, c'était ses sentiments inexplicable qui provenait bien de moi. Arès n'avait rien à voir avec mes sentiments, ce qui expliquait pourquoi il m'était si précieux.
Frustré, je fis les cent pas dans la pièce, essayant désespérément de me vider la tête. Finalement, je m'assis en hauteur, sur un hamac accroché au plafond du salon pour que quand l'envie de me vider la tête est présente. De l'a haut, on pouvait observer par la fenêtre le paysage, et c'était assez agréable. Je basculai mon corps, une fois la tête en bas, ça allait toujours beaucoup mieux. Je demeurai un long moment ainsi, m'apaisant progressivement. Peu à peu, les premières lueurs de l'aube nimbèrent la pièce d'une douce lumière dorée.
Tu es bien matinale.
Je sursautai et baissai les yeux vers Lorenzo. Accoudé au chambranle de la porte, il m'observait d'un air indéchirable, les yeux brillants d'intensité. C'était assez agréable de le surplomber et de l'obliger à lever la tête. Pour une fois que nos rôles étaient inversés, je n'allais pas m'en plaindre.
On dirait que t'es cheveux vont prendre feu, avec le soleil, poursuivi Lorenzo.
Ça s'appelle avoir des cheveux châtains clairs, rétorquai-je.
La couleur du Diable, marmonna-t'il. Il paraît que les femmes châtains comme les tiens était brûlées vives autrefois, parce-qu'on les prenait pour des sorcières. M'est avis qu'elle étaient surtout foutrement tentatrices.
Ma bouche s'entrouvrit de surprise.
Tu me trouves...?
Tu n'es pas une femme, me coupa Lorenzo en levant les yeux au ciel, exaspéré. Et tu es à peu près aussi beau qu'une brosse a chiottes.
Va te faire foutre !
Lorenzo sourit et se dirigea vers la cuisine. J'entendis la machine à café se mettre en route. Je n'étais pas assez naïf pour croire qu'il m'en préparerait au passage, cependant je n'étais pas non plus résolu à descendre tout de suite du plafond. J'avais encore besoin de temps. De faire le point. Agacé de ne pas me voir arriver, Lorenzo revint dans le salon et croisa les bras sur son torse.
« T'a tête »
Je massai mes tempes, furieux contre moi-même. Il fallait que je passe outre. Il fallait que-
Tu comptes descendre de là un jour ?
Énervé, je mordis ma lèvre inférieure et l'ignorais. Il insista.
Je t'ai entendu gémir dans ton sommeil, un rêve coquin, c'est ça qui te met dans cet état ? J'espère que c'était à propos de moi. Il pris une seconde de réflexion. Quoique, non, ce serait dégoûtant a souhait. Je ne veux pas imaginer ta-
La paix, Lorenzo ? Tu sais ce que ça veut dire ?
On ne pouvait jamais être tranquille avec ce cinglé...
Je m'étais redresser dans le hamac pour être tranquille. Je me concentrai pour ignorer le noiraud, que faisait de drôles de bruits en-dessous de moi, comme s'il déplaçait un objet lourd. Qu'est-ce qu'il fabriquait ? Alarmé je baissai la tête trop tard. Lorenzo avait décalé la table basse, était monté dessus, et avec ses foutus bras de géant était parvenue à atteindre le bout de mon chapeau. Cette enflure venait de retourner le hamac !
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The Mafioso Love
RomanceMiguel était adolescent quand il fit la rencontre de Lorenzo, un garçon perdu dans sa vie. Lorenzo avait été le premier amour de Miguel avant de le trahir, mais Miguel avait-il vraiment passé la page ? Bien-sûr que non. Il ne pouvait pas, il avait b...