Chapitre 2

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Héléna se tenait devant La Roseraie d'Héléna, son petit coin de paradis, en observant les passants dans la rue. La boutique, avec ses grandes fenêtres et ses étagères remplies de fleurs colorées, attirait toujours l'œil des clients. Chaque jour, elle prenait un moment pour admirer la beauté de son travail, mais aujourd'hui, elle se sentait nerveuse. Elle avait déposé sa fille Lynn à sa première journée d'école maternelle, et bien qu'elle sache que cela faisait partie de la vie, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un mélange d'anxiété et d'excitation.

« Tu as bien fait de l’inscrire, Héléna », se murmura-t-elle à elle-même. « C'est un pas important pour elle. »

Son regard se porta sur une rangée de roses, leur parfum sucré et réconfortant emplissant l'air. Chaque fleur, chaque couleur, semblait raconter une histoire. La rose rouge symbolisait l'amour, la rose jaune l’amitié, et la rose blanche la pureté. Héléna savait que ces symboles étaient importants pour les gens, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à la signification qu’elles avaient pour elle-même.

Lynn était son monde. Être mère avait toujours été son rêve, mais cela venait avec des défis qu’elle ne s’attendait pas à affronter. La vie de mère célibataire, jonglant entre la boutique et la garde de sa fille, n’était pas toujours facile. Mais elle s’accrochait à l’idée que chaque fleur qu’elle vendait portait un peu de sa passion, et cela l’aidait à rester forte.

Soudain, la cloche de la boutique retentit, tirant Héléna de ses pensées. Elle tourna la tête et vit une cliente entrer, une femme d’un certain âge au visage souriant.

« Bonjour, Héléna ! Je suis venue voir les nouveautés », dit-elle avec enthousiasme.

« Bonjour, Madame Dupuis ! » répondit Héléna, se redressant et essayant de masquer son inquiétude. « J’ai quelques bouquets frais de roses et de pivoines. »

« Oh, j’adore les pivoines ! » s’exclama Madame Dupuis. « Elles rappellent tant de souvenirs de mon jardin d’enfance. »

Héléna lui montra les fleurs et, pendant qu’elles parlaient, elle se sentit peu à peu réconfortée par la familiarité de ses tâches. Vendre des fleurs, écouter les histoires de ses clients, cela lui redonnait du baume au cœur.

Après quelques échanges chaleureux, Madame Dupuis quitta la boutique avec un joli bouquet de pivoines roses. Héléna regarda la porte se fermer derrière elle, un sourire sur les lèvres. Chaque interaction avec ses clients était un moment précieux, une bulle de joie qui l’aidait à oublier les incertitudes de sa vie.

Elle prit un moment pour respirer profondément, essayant de se concentrer sur le travail. Mais une pensée persistante restait ancrée dans son esprit : Lénie. L’idée qu’elle avait confié sa fille à cette nouvelle maîtresse la troublait. Elle savait que les enseignants étaient dévoués, mais le fait que Lénie soit si jeune et nouvellement arrivée en Belgique la rendait nerveuse. Héléna se doutait que son besoin de protéger Lynn était plus fort que tout.

« Peut-être que je m’inquiète trop », murmura-t-elle en retournant à ses fleurs. Elle savait qu'elle devait lui faire confiance. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était de prier pour que sa fille s’adapte bien.

L’après-midi passa rapidement alors qu’elle s’occupait des livraisons et des commandes. À chaque instant, elle jetait un œil sur l'horloge, impatiente de récupérer Lynn. L’école finissait à 16 heures, et elle se demandait comment sa petite se sentait.

À 15h55, Héléna ferma la boutique à clé et se mit en route vers l'école. Le trajet était court, mais son esprit était en ébullition. Elle s'imaginait des scènes d’enfants jouant ensemble, Lynn avec de nouveaux amis, mais une petite voix intérieure ne cessait de lui murmurer ses doutes.

L'écho Des Fleurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant