Départ

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  (pdv d'Avery) :

  Je pousse la porte de chez moi et des cris m'accueille. Je ferme les yeux et compte jusqu'à trois. Je rentre dans la maison en prenant soin de m'essuyer les pieds sur le paillasson. Ça donne une excuse de moins pour que mes parents s'engueulent. Je sens une boule de poils se frotter à mes jambes je baisse la tête et vois mon chaton. Je la caresse rapidement en me disant que c'est la dernière fois de la semaine que je peux le faire.

Un bruit d'assiette cassé retentit. Je ferme les yeux en essayant de ne pas faire attention aux cris. Je m'avance après avoir ôté mes chaussures et me retrouve face à mes parents. Ils ne font pas attention à moi. Pour changer. Je les regarde se lancer des insultes à la gueule sans jamais tourner leurs yeux vers moi. Je me sens en train de bouillir de l'intérieur et rapidement mes yeux se mouillent de larmes de rage.

  Certains parents pleureraient de voir leur enfant partir loin d'eux si jeune. Mais pas les miens. Ils continuent d'hurler en daignant pas m'adresser le moindre regard.

  À bout, je pars dans ma chambre en trombe. Je claque la porte espérant au moins être aperçu une fois avant mon départ. Je me laisse glisser contre celle-ci et ramène mes genoux contre mon corps. Je les entoure de mes bras et essaie de faire abstraction des cris que j'entends provenant de la cuisine.

  Je relève la tête et admire ma chambre certainement pour la dernière fois avant un bon bout de temps. C'est une pièce plutôt grande, les murs sont peints avec des couleurs automnales. Ce n'est pas vraiment une ambiance vraiment adaptée à la chambre d'une adolescente, mais je ces couleurs me rassure et me permettent de me sentir en sécurité et bien dans ma chambre. Les murs de sont remplis d'étagères, de commodes ou autres meubles qui me servent à ranger mes livres et mes affaires de danse. Dans un coin, il y a mon bureau avec là encore des livres et des carnets. Un peu plus loin, j'ai installé mon lit avec la tête prêt de ma porte fenêtre avec un accès direct sur la terrasse pour admirer les étoiles. Le long du mur opposé, une barre en bois longe un miroir accès grand pour que je m'y vois en entière.

  J'attrape un carton dans la pièce d'à côté qui me sert de dressing et fourre à l'intérieur mes vêtements. Rapidement, je remplis cinq ou six cartons sur lesquels je prends soin d'écrire ce qu'ils contiennent. Je range soigneusement mes livres dans les sept suivants puis mes affaires de danse dans les trois d'après. J'attrape mes cours que je mets dans une valise -étant à cour de cartons- et rajoute de la décoration ; posters, photos, bibelots... Dans la dernière je mets le strict minimum pour la semaine, c'est celle avec qui je voyagerai dans l'éventualité que nos affaires mettent plus de temps que prévu à arriver.

  Après bien une heure et demie à tout ranger. Je décide de sortir enfin de ma chambre. Je retourne dans le salon et voit ma mère accoudée au lavabo en train de faire la vaisselle en insultant mon père de tous les noms. Je m'approche d'elle et lui demande après avoir tourné sept fois ma langue dans la bouche :
  - Est ce que tu peux m'aider pour mes cartons s'il te plaît ?
  Elle tourne sa tête vers moi et commence à hurler :
  - Que fais tu ici ? Tu as séché les cours, c'est ça ?! Mais qu'est-ce que j'ai fais pour avoir une enfant comme toi ?
  Ses paroles me blessent, mais je n'y fais plus attention. Je lui tends le mot du collège que j'avais rangé dans ma poche. Elle le lit en silence puis me demande :
  - Depuis quand tu es ici ?
  Je prends mon courage à deux mains et lui réponds :
  - Une heure quarante cinq je crois. Je dois bientôt aller à l'arrêt de bus. Est ce tu peux m'aider pour mes cartons s'il te plaît ?
  Elle me regarde puis serre le poing. Elle hoche la tête et va dans ma chambre. Elle prend cartons après cartons et les amènent dans le salon.

The Unexpected Year Où les histoires vivent. Découvrez maintenant