Le Coeur des Ombres

chapitre 7

    Ombres et Manipulations

Adèle se tenait au bord de la fenêtre, observant la nuit. Les rues, plongées dans l’obscurité, reflétaient son état d’esprit. Théo l’obsédait, mais la peur de perdre le contrôle sur ses émotions l’étouffait. Sa main caressait la surface froide du verre, une étreinte réconfortante dans un monde si incertain. Elle avait besoin d’un allié, de quelqu’un pour l'aider à naviguer dans ce tumulte émotionnel.

— Adèle, tu es encore là ? La voix de Léa la fit sursauter.

Adèle se retourna, souriant à sa meilleure amie, qui entrait dans la pièce avec une énergie vibrante, une lumière dans ce tableau sombre.

— Oui, je réfléchissais, répondit-elle.

— Réfléchir encore ? Tu devrais plutôt sortir. Tu sais que ce n’est pas bon pour toi de rester ici, seule, ajouta Léa en plissant les yeux, comme si elle voyait à travers Adèle.

— Je vais bien, Léa. C’est juste que… Théo et moi, nous avons besoin de temps.

Léa s’approcha, son expression sérieuse.

— Je ne fais pas confiance à ce garçon. Il a un côté sombre, tu ne le sens pas ? On dirait qu’il cache quelque chose.

Adèle déglutit. Elle ne pouvait pas lui révéler à quel point Théo l’attirait, ni à quel point elle était consciente de sa complexité.

— Je suis capable de prendre soin de moi, Léa. Je peux gérer cela, insista-t-elle.

— Gérer quoi ? La fascination pour un type qui traîne avec Lucas ? Tu sais qu’il n’est pas bien, non ?

Adèle se sentit piégée. Lucas, l'ennemi juré de Théo, était le dernier nom qu’elle voulait entendre. Elle avait entendu des histoires à son sujet, des rumeurs de violence et de trahison. Mais Théo était différent, non ?

— Je te fais confiance, mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour toi, continua Léa, le regard plein de détermination.

Adèle soupira, cherchant à apaiser son amie.

— Je suis capable de prendre des décisions. Laisse-moi juste quelques jours pour réfléchir.

Léa hocha la tête, mais le regard d'inquiétude ne quittait pas son visage. Adèle savait qu’elle voulait la protéger, mais la pression devenait étouffante.

Plus tard dans la soirée, alors qu’Adèle essayait de se concentrer sur un livre, son téléphone vibra sur la table. Un message de Théo.

Théo : « Peux-tu venir ? J’ai besoin de te parler. »

Le cœur d’Adèle fit un bond. Elle hésita, se demandant si elle devait vraiment y aller. Mais une force irrésistible l'attira vers lui.

Adèle : « J’arrive. »

Lorsqu’elle entra dans l’appartement de Théo, une atmosphère pesante l’accueillit. Il était là, assis sur le canapé, l’air grave. La lumière tamisée accentuait les traits anguleux de son visage, ses yeux d’un bleu intense scrutant chaque mouvement.

— Merci d’être venue, dit-il, sa voix grave résonnant dans le silence.

— Tu avais besoin de moi, n’est-ce pas ? demanda-t-elle, tentant de masquer son anxiété.

— Oui. Il y a des choses dont je dois te parler. Des choses que je n’ai pas partagées auparavant.

Adèle se sentit troublée. La vulnérabilité de Théo la touchait, mais elle savait que cela pouvait aussi être un piège.

— Quoi donc ?

Il se leva, marchant lentement, comme s’il pesait chaque mot.

— Je ne suis pas la personne que tu crois. Mon passé… il est lourd. Je suis impliqué dans des choses que je n’ai pas choisies, mais qui me suivent, comme une ombre.

Les mots frappèrent Adèle comme un coup de poing.

— Tu as des secrets, Théo. Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ?

Il se tourna brusquement, ses yeux assombris par une colère refoulée.

— Parce que je ne voulais pas te perdre. Mais Lucas… il sait des choses sur moi, des choses qui peuvent te mettre en danger.

Adèle comprit alors que la menace ne venait pas seulement de l’extérieur. Théo portait un fardeau, un poids qu’il ne pouvait partager sans la risquer.

— Qu’est-ce que Lucas sait ? demanda-t-elle, la peur montant en elle.

— Trop de choses. Et je ne peux pas te protéger si tu restes près de moi, lança-t-il, sa voix brisée.

Adèle s’approcha de lui, cherchant à établir une connexion, malgré la tempête qui se profilait.

— Je ne vais pas partir, Théo. Nous sommes dans ce combat ensemble.

Mais alors qu'elle parlait, elle savait qu’elle s’enfonçait dans un monde dangereux, un monde dont elle ne pourrait peut-être jamais revenir.