The Chords of Destiny

Chapitre 4 la musique comme échappatoire

Le soleil s'était à peine levé lorsque Maeva se réveilla, comme d'habitude bien avant que son réveil ne sonne. Elle aimait ces moments de calme où la maison était encore plongée dans le silence, avant que le chaos de la journée ne s'installe. En sortant de son lit, elle jeta un coup d'œil furtif à son téléphone. Le message d'Ariana de la veille brillait toujours sur l'écran, et elle ne pouvait s'empêcher de sourire en pensant à cette rencontre improbable.

Elle avait déjà croisé quelques personnes célèbres dans sa vie, grâce à des événements en ville ou des concerts, mais Ariana... il y avait quelque chose de différent chez elle. Elle ne se comportait pas comme les autres, pas comme ces célébrités qui semblaient toujours jouer un rôle, même hors caméra. Ariana était simple, honnête, et cela avait touché Maeva bien plus qu'elle ne l'aurait cru.

Mais ces pensées agréables furent vite chassées lorsqu'elle entendit un bruit familier provenant de l'autre côté de la maison : son père venait de se lever. Le silence confortable du matin fut remplacé par une tension palpable. Chaque matin, c'était pareil. Maeva sentait la présence oppressante de son père dès qu'il apparaissait, comme une ombre qui planait sur elle, rendant l'air plus lourd, chaque mot plus difficile à prononcer.

Elle se précipita dans la salle de bain pour se préparer avant qu'il ne la croise. Se regarder dans le miroir devenait de plus en plus difficile ces derniers temps. Ses yeux cernés et ses traits tirés racontaient l'histoire d'un poids qu'elle portait depuis trop longtemps. Entre les tensions familiales et la pression de la musique, elle se sentait parfois sur le point de craquer.

Descendant les escaliers avec précaution, elle aperçut son père déjà installé à la table de la cuisine, une tasse de café dans la main et l'air maussade. Ses sourcils froncés, ses gestes brusques – tout en lui annonçait que ce n'était pas une bonne journée. Ce n'était jamais une bonne journée, en fait. Depuis qu'il avait découvert que Maeva aimait les filles, leur relation s'était envenimée.

— "Tu comptes rester là sans rien faire encore longtemps, ou tu as l'intention de chercher un vrai travail aujourd'hui ?" lança-t-il sans la regarder.

Son ton sec lui fit l'effet d'un coup de poing, mais Maeva ne répondit pas. Elle avait appris que toute réponse, même la plus polie, ne faisait qu'enflammer les tensions. Son père ne comprenait pas, et probablement ne comprendrait jamais, pourquoi la musique comptait tant pour elle. Pour lui, tout cela n'était qu'un passe-temps futile, une perte de temps qui ne mènerait nulle part. À ses yeux, elle gâchait sa vie.

— "Je vais au café pour jouer ce soir," finit-elle par dire d'une voix à peine audible, espérant clore la conversation.

Son père la toisa du regard, un rictus de mépris aux lèvres.

— "Encore ça... Si seulement tu te concentrais autant sur quelque chose d'utile dans ta vie que sur cette stupide guitare..."

Il la dévisagea un instant, puis secoua la tête avant de replonger dans son journal, comme si elle n'existait plus.

Maeva serra les poings sous la table, résistant à l'envie de répliquer. Sa mère, comme souvent, restait silencieuse, debout près de l'évier, les yeux baissés. Elle ne disait jamais rien, mais son silence en disait long. Elle était coincée entre son mari et sa fille, toujours en train de tenter de maintenir une paix fragile. Parfois, Maeva aurait souhaité qu'elle prenne sa défense, qu'elle lui dise que tout irait bien. Mais ce soutien-là, elle avait appris à ne plus l'attendre.

— "Je vais sortir," lâcha Maeva brusquement en attrapant son étui de guitare, évitant de croiser le regard de son père. Elle ne pouvait pas rester ici plus longtemps.

Dehors, l'air frais du matin lui apporta un semblant de réconfort. Elle inspira profondément, sentant la pression sur ses épaules s'alléger à mesure qu'elle s'éloignait de la maison. La rue, bordée de vieilles maisons et de quelques arbres, était encore calme à cette heure, et elle appréciait cette tranquillité, loin du tumulte familial.