Chapitre 16 le calme avant la tempête

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Le lendemain matin, Maeva se réveilla doucement, bercée par les rayons du soleil qui perçaient à travers les rideaux du salon d'Ariana. La première chose qu'elle remarqua fut le silence. Pas de cris, pas de tensions. Juste le murmure paisible du dehors et la sensation réconfortante d'être dans un endroit où elle n'avait pas besoin d'être sur la défensive.

Elle se redressa sur le canapé, encore enveloppée dans la couverture qu'Ariana lui avait donnée la veille. Son corps était lourd de fatigue, mais son esprit était un peu plus clair que la veille. Maeva se sentait bizarrement en paix malgré tout ce qui s'était passé. C'était peut-être grâce à Ariana, qui l'avait accueillie sans poser de questions, ou peut-être parce que, pour une fois, elle n'avait pas besoin de rentrer chez elle.

Elle entendit du bruit venir de la cuisine. Ariana était déjà réveillée, en train de préparer quelque chose, sûrement un café ou un petit-déjeuner. Maeva se leva doucement et se dirigea vers la cuisine, les jambes encore un peu engourdies.

— "Salut," dit-elle d'une voix rauque en entrant dans la pièce.

Ariana se retourna, un sourire doux sur le visage.

— "Salut, bien dormi ?" demanda-t-elle en tendant une tasse de café à Maeva.

— "Oui... enfin, aussi bien que possible," répondit Maeva en prenant la tasse avec un léger sourire. "Merci encore pour hier soir. J'avais vraiment besoin de ça."

Ariana hocha la tête, s'adossant contre le comptoir.

— "Je t'avais dit que tu pouvais venir quand tu voulais. Tu n'as pas à t'excuser ou à me remercier. C'est normal."

Maeva prit une gorgée de café, sentant la chaleur du liquide la réconforter encore un peu plus. Mais même avec cette tranquillité, elle savait que la réalité ne tarderait pas à la rattraper. Elle ne pouvait pas fuir éternellement.

— "Je ne peux pas continuer comme ça, Ariana," dit-elle d'une voix plus faible. "Je ne peux plus vivre chez mon père. C'est devenu... invivable."

Ariana s'approcha, posant une main rassurante sur l'épaule de Maeva.

— "Je sais," répondit-elle doucement. "Et tu n'as pas à y retourner. On va trouver une solution. Tu pourrais peut-être rester ici quelques jours, juste pour réfléchir à ce que tu veux faire ensuite."

Maeva hésita. L'idée de rester chez Ariana, aussi tentante soit-elle, lui semblait presque impossible. Elle ne voulait pas imposer sa présence, et surtout, elle ne voulait pas être un poids pour elle.

— "Je ne veux pas te déranger plus longtemps. Tu as ta carrière, tes projets, tes tournages. Je ne veux pas m'incruster."

Ariana secoua la tête, un sourire rassurant sur les lèvres.

— "Tu ne m'incrustes pas. C'est ce que font les amis, Maeva. Ils s'entraident."

Le mot "ami" résonna étrangement en Maeva. Elle n'avait pas beaucoup d'amis sur qui compter, et entendre Ariana le dire de manière aussi sincère fit battre son cœur un peu plus fort. Elle baissa les yeux sur sa tasse de café, se demandant si elle méritait vraiment autant de bienveillance.

— "D'accord," finit-elle par dire doucement. "Peut-être juste quelques jours, le temps que je trouve autre chose."

Ariana hocha la tête, visiblement soulagée par la réponse de Maeva.

— "Parfait. Ça te donnera un peu de temps pour respirer et réfléchir à ce que tu veux faire ensuite."

Le silence qui suivit était doux, rempli d'une complicité silencieuse. Maeva se sentait un peu plus légère, comme si une partie de son fardeau avait été soulevée. Mais au fond, elle savait que les jours à venir seraient difficiles. Elle ne pourrait pas fuir son père pour toujours, et il finirait par vouloir savoir où elle était passée.

— "Je vais devoir lui parler à un moment," dit-elle finalement, brisant le silence. "Je ne peux pas juste disparaître sans explication. Même si... je ne sais pas comment il réagira."

Ariana prit une grande inspiration, réfléchissant un instant.

— "Tu ne devrais pas avoir à affronter ça seule. Si tu veux, je peux t'accompagner. Ou même si tu préfères parler à quelqu'un d'autre, je connais des gens qui pourraient t'aider... des associations, ou même un avocat si tu veux envisager quelque chose de plus sérieux."

L'idée d'impliquer des étrangers ou même des avocats fit frissonner Maeva. Elle n'était pas prête à franchir ce pas. Pour l'instant, elle voulait juste un peu de distance, du temps pour comprendre ce qu'elle ressentait.

— "Merci," dit-elle après un moment. "Mais je vais y réfléchir. Pour l'instant, je pense que j'ai juste besoin de me poser un peu."

Ariana acquiesça, respectant sa décision sans insister davantage.

Elles passèrent la matinée ensemble, dans une sorte de routine tranquille. Ariana, qui avait l'habitude de tourner dans des films et d'enchaîner les projets, appréciait ce calme inattendu. Maeva, elle, savourait ces instants, loin de ses problèmes. Elles parlèrent de choses légères, des derniers films d'Ariana, de la célébrité qui l'accompagnait partout, et Maeva trouva un certain réconfort à écouter ses histoires.

— "C'est fou de penser que tu tournes avec des gens comme Jenna Ortega et Margot Robbie," dit Maeva en souriant, cherchant à détourner l'attention de ses propres soucis.

Ariana rit doucement.

— "C'est fou, oui. Mais c'est mon quotidien maintenant. Parfois, ça me dépasse un peu. Mais elles sont super sympas. Jenna me parle souvent de son propre parcours, et comment elle gère la pression... ça m'aide beaucoup."

Maeva hocha la tête, essayant d'imaginer à quoi pouvait ressembler une vie aussi remplie de célébrité. Elle se sentait presque étrangère à tout ça, elle qui venait d'un monde bien plus simple et compliqué à la fois.

L'après-midi passa rapidement. Maeva commençait à se sentir un peu plus sereine, du moins autant qu'elle le pouvait dans sa situation. Mais elle savait qu'à un moment donné, elle devrait affronter ce qui l'attendait chez elle. Peut-être pas aujourd'hui, mais bientôt.

Alors qu'elles s'apprêtaient à dîner, Maeva reçut un message sur son téléphone. Elle sentit son cœur se serrer lorsqu'elle vit que c'était son père. Elle hésita un moment avant de lire le message.

— *"Où es-tu passée ? Tu rentres quand ? T'as intérêt à pas me faire attendre."*

Maeva sentit la panique monter en elle. Elle aurait dû s'attendre à ça. Elle ne pouvait pas rester cachée éternellement. Ariana, voyant l'expression de Maeva changer, s'approcha doucement.

— "C'est lui ?" demanda-t-elle.

Maeva hocha la tête, incapable de parler.

Ariana posa une main rassurante sur son épaule.

— "Ne fais rien tant que tu ne te sens pas prête. Mais sache que tu n'es pas seule dans tout ça."

Les mots d'Ariana apportèrent un peu de réconfort à Maeva, même si l'angoisse ne la quittait pas. Elle savait que la confrontation était inévitable, mais pour l'instant, elle pouvait respirer. Juste un peu.

Maeva soupira profondément, éteignant son téléphone. Elle se laisserait le temps de réfléchir avant de répondre à son père. Ce soir, elle était en sécurité, et elle allait s'accrocher à ce sentiment aussi longtemps que possible.

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Aucun rapport. Je pense que vous allez aimer le prochain chapitre, mais aussi me détester. Ahaha 🥰

Kiss kiss
🫶🫶

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