PROLOGUE

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Je souffre. La brûlure à mon cou n'a pas l'air de vouloir disparaître, et un liquide chaud coule en abondance le long de ma clavicule. Je ne comprends pas. Tout brûle. Ça recommence. Mais je n'ai rien fait ! Pourquoi ? Pourquoi !

- ...NAÏA !!

Je tends l'oreille. Je connais cette voix. C'est peut-être...

- ORINAÏA !!!

Maître Hotinaru. Il est là. Il vient me chercher. Je hurle. Je cours vers le son, aveuglée par la lumière et la fumée de l'incendie qui continue de brûler ma maison. La deuxième. Où sont mes parents ? Ils sont encore morts ? Pourquoi s'acharnent-ils comme ça sur moi ?

- Orinaïa... Tu es là !

Je cours vers lui. Il me soulève pour me plaquer contre lui et me chuchote :

- Il faut partir. C'est dangereux ici. Je t'emmène avec moi, d'accord ?

Je hoche la tête. Je veux partir. Quitter ce pays qui se prétend le mien mais me veut du mal. Partir avec Hotinaru et apprendre l'art des Sabrats. Apprendre à me battre. Et je les retrouverai. Je les tuerai comme ils ont tué mes parents, par deux fois. Ils payeront.

Mais pour le moment, j'ai mal. Je chuchote au maître :

- J'ai mal au cou, ça me brûle...

Il regarde, acquiesce.

- On va s'en occuper, on va te soigner. Tu n'auras plus jamais à subir tout ça, ma petite...

Je hoche la tête et me laisse emporter. Au bout d'un moment, épuisée et rassurée par la présence du maître, je m'endors, la tête remplie d'une nouvelle série d'images de mort.

L'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant