PREMIERS CHAPITRES 3 SIÈCLES APRÈS LA FIN

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PROLOGUE

Une mère et sa fille sont assises l'une contre l'autre dans un petit lit d'enfant.

La mère, Mélanie, passe sa main dans les longs cheveux blonds de sa fille dont les yeux sont fermés.

Elles ne se ressemblent pas beaucoup toutes les deux. On aurait d'ailleurs tendance à ne pas faire le lien entre elles, si ce n'était pour les taches de rousseur qui recouvrent leur visage et la douceur qu'on lit dans leurs yeux.

Mélanie finit par se lever doucement et se dirige vers la porte quand l'enfant se réveille.

- Reste. dit Zélie d'une voix endormie.

- Il faut dormir.

Zélie fronce les sourcils, une lueur d'inquiétude dans ses grands yeux bleus.

- Et si les monstres du noir viennent me manger quand tu n'es pas là ?

- C'est la raison pour laquelle je te laisse une lumière. Tu sais, les veilleuses, ce sont les yeux que les mamans laissent dans la chambre de leur enfant pour veiller sur eux quand elles s'en vont.

L'enfant hoche la tête, rassurée.

- Bonne nuit ma grande.

- Bonne nuit maman.

La porte se ferme.

...

BAM !

Zélie est réveillée en sursaut par un bruit sourd.

Elle se redresse et regarde autour d'elle en frottant ses yeux endormis.

- Maman ? elle demande d'une petite voix.

Le silence lui répond.

Elle se recouche dans son lit.

Elle n'a pas le temps de fermer les yeux à nouveau qu'un cri déchirant résonne dans la maison.

- Maman !

Elle sort de son lit d'un bond et court vers la chambre de ses parents. Quand elle ouvre la porte, la pièce est vide. Elle se tourne alors vers les escaliers où on peut voir de la lumière filtrer.

Un silence pesant règne à présent dans la maison, brisé seulement par le frottement des chaussettes de l'enfant sur le parquet.

Elle descend prudemment les escaliers, marche par marche, complètement terrifiée. Lorsqu'elle ouvre la porte de la cuisine, le spectacle devant elle la fige et tout ce qu'elle arrive à faire, c'est pleurer.

- Maman ?

Mélanie est allongée au sol, le teint plus que pâle, entourée d'une flaque de sang.

L'enfant a un déclic et court vers sa mère avant de se jeter à genoux à ses côtés. Ce n'est que maintenant qu'elle est plus proche qu'elle voit le couteau.

La femme pose un regard plein de larmes et de regrets sur sa fille.

- Tu ne devrais pas assister à ça, ce n'est pas juste.

Sa voix cassée est à peine plus forte qu'un souffle.

La porte d'entrée s'ouvre sans que la fillette ne le remarque. Elle n'a pas arrêté de pleurer.

- Que font les deux femmes de ma vie encore debout à une heure pareille ?

Personne ne lui répond.

Il tourne la tête vers la cuisine.

Il est facile de dire l'instant exact où il a compris la situation.

Ma vie dans la famille WalterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant