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7 Juillet 2016
21h00
Marseille

Quatre jours s'étaient écoulés depuis notre victoire contre l'Islande. Quatre jours remplis de rumeurs, de photos, de regards curieux et d'articles dans les journaux à propos de notre "couple". Antoine et moi avions été au centre de toutes les attentions. Chaque fois que nous sortions ensemble, il y avait toujours des paparazzis prêts à capturer le moindre geste. Il nous arrivait de nous embrasser devant eux, un geste calculé pour maintenir les apparences de cette relation fausse, mais devenue si publique. Mon visage, à côté du sien, était partout, sur tous les tabloïds. C'était étrange de me voir exposée ainsi, moi qui, jusque-là, n'avais jamais été du genre à aimer être sous les feux des projecteurs,mais plutôt derrière les projecteurs.

Mais aujourd'hui, je devais remettre tout ça de côté, car c'était un jour important. Nous étions en demi-finale, et la France affrontait l'Allemagne. Ce match, c'était celui que tout le monde redoutait. L'Allemagne, un adversaire redoutable, un géant du football, et l'équipe que beaucoup pensaient intouchable. J'étais stressée rien qu'à l'idée de ce match, même si je savais que mon rôle ce soir-là était plus celui de journaliste que celui de spectatrice. Pourtant, la frontière entre les deux se brouillait souvent, surtout avec cette histoire de "couple" entre Antoine et moi.

Il était 8h lorsque je me lève, un peu plus nerveuse que d'habitude. Je fais un rapide tour à mon café habituel pour récupérer un cappuccino avant de prendre un taxi en direction de la gare de Paris. Aujourd'hui, le match se jouait à Marseille, et j'avais prévu de prendre un train pour m'y rendre. Je savais que la journée allait être longue, mais j'étais aussi excitée à l'idée de ce grand rendez-vous.

Dans le train, je m'installe confortablement, mon café à la main, et sort de mon sac un vieux livre que j'avais emporté : Le Malade Imaginaire de Molière. J'ai trois heures et demie de trajet devant moi, autant dire que j'allais avoir le temps de bien avancer dans ma lecture. Cependant, mon esprit vagabonde souvent vers Antoine, vers le match, et vers tout ce que cette journée allait impliquer. Être journaliste sportive et la "petite amie" d'un des plus grands joueurs de l'équipe de France, c'était une drôle de situation, je dois l'admettre.

Le train arrive à Marseille à 10h45. Je saute dans un taxi qui m'emmène directement à mon hôtel. Je repars que le lendemain matin, alors hier j'avais réservé une chambre pour la nuit. Après m'être rapidement installée, je pris un autre taxi pour me rendre à l'hôtel où résidaient les joueurs de l'équipe de France. J'ai une interview avec Didier Deschamps, prévue à midi, et je ne veux surtout pas être en retard.

À 11h30, j'arrive enfin à l'hôtel des joueurs. La réceptionniste me guide jusqu'à une salle dédiée aux interviews. Didier Deschamps est déjà là, installé calmement, et il m'accueille avec un grand sourire. Avant que l'interview en direct ne commence, on discute un peu de tout et de rien. Il est détendu, malgré la pression énorme qui pèse sur ses épaules à quelques heures d'une demi-finale si importante.On parle notamment d'Antoine. Didier a des mots très élogieux à son égard, le trouvant particulièrement impressionnant dans ce tournoi. Cela me fais sourire intérieurement, car même si je joue le rôle de sa petite amie, ces compliments me faisaient chaud au cœur, comme si j'étais vraiment impliquée dans ses réussites.

L'interview débute à midi pile, en direct pour la chaîne L'Équipe. Didier est dans son élément, expliquant avec calme et assurance son ressenti sur le tournoi, sur cette demi-finale contre l'Allemagne, et sur l'incroyable parcours de ses joueurs jusqu'ici. Il est optimiste, mais prudent, sachant très bien que rien n'est gagné d'avance. Une grande partie de la conversation tourne autour d'Antoine, et je sens une certaine fierté dans sa voix lorsqu'il parle de son joueur star. À 13h, l'interview se termine, et à ma grande surprise, Didier m'invite à rester déjeuner avec eux. Il sait que je suis avec Antoine, alors pour lui, cela paraissait naturel.

Je me retrouve donc à la table des joueurs de l'équipe de France, entourée de stars du football, mais aussi de visages fatigués, à peine réveillés, certains encore dans leur bulle avant le grand match. Antoine arrive un peu plus tard, me donna un baiser furtif devant les autres, histoire de maintenir les apparences, puis s'installe à mes côtés. On parle, rie, et la tension du match à venir semble s'évanouir pendant un instant.

Paul Pogba, installé en face de nous, plaisante comme à son habitude. Il y a une certaine légèreté dans l'air, malgré l'importance de l'événement qui approchait. Je les encourage tous du mieux que je peux, et je suis touchée par l'accueil chaleureux que je reçois de leur part, même si tout cela est en grande partie dû à mon rôle auprès d'Antoine. À 14h30, je prends congé et retourne à mon hôtel. J'ai besoin de me reposer avant le grand soir.

De retour dans ma chambre, j'enfile mon pyjama et m'allongeai sur le lit. Je suis épuisée. Ces derniers jours avaient été intenses, et le rythme ne ralentissait jamais. Je m'endors presque immédiatement, mon corps réclamant du repos.

Je me réveille à 19h, un peu dans le brouillard, mais suffisamment pour réaliser que le moment crucial approche. Je saute sous la douche, me lave en vitesse, puis enfile le maillot d'Antoine, comme à mon habitude. Après avoir commandé des raviolis chèvre-épinards auprès du service de chambre, je me pose un instant pour manger avant de me préparer mentalement pour la soirée à venir.

À 20h15, je commande un taxi qui me conduis au stade. L'atmosphère autour du stade est déjà électrique, même avant le coup d'envoi. Les supporters, habillés de bleu, blanc, rouge, sont partout, chantant et criant leur soutien pour l'équipe de France. Lorsque je me dirige vers la zone réservée aux journalistes, je sens une montée d'adrénaline. J'aime ce moment avant le match, ce mélange de nervosité et d'excitation.

À 20h45, la Marseillaise retentit dans tout le stade. Je pris soin de capturer ce moment incroyable avec mon appareil photo, immortalisant les visages concentrés des joueurs et la ferveur des supporters. À 21h, le coup d'envoi est donné, et je me prépare à vivre une soirée riche en émotions.

La première mi-temps est tendue, aucun des deux camps ne parvient à prendre le dessus. Les Allemands dominent par moments, et je sens l'inquiétude monter parmi les supporters français. Mais tout bascule juste avant la mi-temps. À la 45ème minute, plus deux minutes de temps additionnel, Antoine inscrit un but crucial. Le stade explosa. Les cris de joie résonnent dans toute l'arène, et je ne peux m'empêcher de sourire en voyant Antoine courir, célébrant son but avec sa fameuse danse. Je capture ce moment, sachant que c'est l'un de ces instants qu'on n'oublie jamais.

La mi-temps arrive, et je prends quelques instants pour reprendre mon souffle. Le match est loin d'être terminé, mais mener 1-0 face à l'Allemagne à ce stade de la compétition, c'est un rêve pour la France.

La deuxième mi-temps est tout aussi intense. Les minutes passent, chaque seconde semble durer une éternité. Puis, à la 72ème minute, Antoine marque à nouveau. Je bondis de ma chaise, mon appareil photo en main, capturant sa célébration. C'est de la folie. Nous menons 2-0 contre l'Allemagne, et le rêve de la finale devient réalité.

Le coup de sifflet final retentit enfin, confirmant la victoire de la France. Nous sommes en finale ! Le stade est en ébullition, les chants résonnaient, et je peux sentir la joie envahir chaque recoin du stade.

Je descends rapidement pour interviewer Antoine. Il est plus heureux que jamais, son sourire illuminait son visage, et je ne peux m'empêcher de partager sa joie. Il répond à toutes mes questions avec un enthousiasme contagieux. Ce moment, c'était son moment, et il le savourait pleinement.

Après les interviews, je passe le reste de la soirée avec l'équipe dans les vestiaires. L'ambiance est euphorique. Tout le monde chante, rit, et moi, je fais mon travail, capturant ces instants magiques pour mon article du lendemain. Je prends des dizaines de photos, chacune représentant un fragment de cette incroyable soirée.

Il est 2h30 lorsque je regagne enfin mon lit à l'hôtel. Épuisée, mais comblée, j'envoie un dernier message à Antoine pour lui dire combien je suis heureuse pour lui. Ensuite, je m'endors, un sourire aux lèvres, en pensant à la finale qui approchait.

Vos avis?
Comment va ce passer cette finale pour antoine et les bleus?
Bisousss

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