𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟯𝟵. Torture

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Aylan m'entraîne dans une pièce qui me rappelle trop bien l'endroit où je me suis réveillée le premier jour de ma capture. L'atmosphère est glaciale, et une odeur de sang flotte dans l'air, me tirant un frisson. Il me jette sur une chaise en métal, et je sens les chaînes se resserrer autour de mes poignets et de mes chevilles.

Je le regarde s'agenouiller devant moi, tenant un briquet entre ses doigts. Un sourire ironique se dessine sur mes lèvres.

— Je ne savais pas que tu allais te mettre à genoux devant moi aussi facilement, dis-je en feignant l'innocence.

Il me fusille du regard, mais je ne me laisse pas intimider.
Je poursuis, trop amusée par la situation pour me taire.

— C'est ta façon de me demander en mariage ?

Il m'attrape par les cheveux, tirant ma tête en arrière pour mieux scruter mon visage. Je lui souris, mes yeux rivés sur ses lèvres, un défi silencieux.

— Ferme ta putain de bouche, gronde-t-il, la colère à fleur de peau.

— Ta putain de bouche est un peu trop proche de la mienne, rétorqué-je, le regard toujours accroché au sien.

Il recule brusquement, mais seulement pour approcher le briquet de ma cuisse. L'éclat du métal danse sous la lumière froide de la pièce, et je sens la chaleur s'approcher dangereusement de ma peau.

— Tu ne feras pas ça.

Ma voix, bien que douce, est teintée d'une assurance froide. Il s'arrête un instant, ses yeux noirs cherchant à déceler la moindre faille en moi.

— Et pourquoi pas ? demande-t-il, un sourire narquois se dessinant sur ses lèvres.

Je le fixe, refusant de détourner le regard. Avec des mouvements discrets, mes doigts commencent à tâtonner les chaînes qui m'entravent.

— Parce que ça ne te servira à rien. Je laisse échapper un petit rire, secouant la tête avec un air moqueur. Tu crois vraiment que me brûler te procurera la moindre satisfaction ? Tu veux me voir souffrir, crier, supplier... mais tu sais quoi ? Je ne réagirai pas.

Aylan fronce les sourcils, son expression se fait plus sombre, mais il reste silencieux. Mes doigts continuent de travailler, cherchant les points faibles dans les chaînes. Je sens un léger relâchement et mon cœur accélère. Je suis proche.

— Ce que tu veux vraiment, c'est le contrôle, n'est-ce pas ? Je continue, ma voix basse mais ferme. Mais si je ne ressens rien, si je reste impassible, ce contrôle t'échappe. Tout ça devient inutile.

Je vois sa mâchoire se contracter, signe que mes mots l'atteignent. Le briquet vacille dans sa main. Je glisse un regard vers lui, un sourire léger sur les lèvres.

— C'est là que tu perds, Aylan. Je ne te donnerai pas ce que tu attends. Jamais. dis-je en fixant ses lèvres de façon suggestive.

Je garde un sourire provocateur, et pendant qu'il parle, mes doigts continuent de travailler discrètement, cherchant les points faibles des chaînes.

— T'as fini de jacasser? gronde-t-il, sa voix vibrante de colère contenue.

Je peux voir la rage monter en lui, ses muscles tendus prêts à exploser. Mais avant que je ne puisse dire un mot de plus, il fait glisser le briquet contre ma cuisse. La chaleur me frappe de plein fouet, le métal brûlant venant au contact de ma peau.

Je sens la douleur se propager, vive et brutale, mais je me force à rester immobile.
Mes yeux s'accrochent aux siens, refusant de céder. Pas un cri, pas une grimace. Juste le silence. Je respire lentement, chaque souffle me permettant de supporter un peu plus la brûlure.

Aylan s'attendait sans doute à une autre réaction. Je vois son regard vaciller, son sourire cruel faiblir, alors que l'absence de réponse l'irrite encore plus. Il voulait voir la souffrance dans mes yeux, entendre ma voix trembler, mais il n'aura rien de tout ça.

Le métal brûlant du briquet glisse lentement le long de ma cuisse, et, malgré tous mes efforts pour rester dans l'instant, je sombre dans mes souvenirs.

Flash back

Cela fait deux heures que je suis utilisée comme un sac de frappe. Suspendue par les poignets, mes bras tirés vers le haut sont en feu, la douleur irradie dans chaque fibre de mon corps. Mes pieds effleurent à peine le sol, et la pression sur mes poignets devient insoutenable. Le métal des chaînes mord ma peau à chaque mouvement. L'air autour de moi est lourd, presque irrespirable, saturé de cette odeur métallique et familière de sang.

Edward se tient devant moi, ses yeux glacés d'une cruauté méthodique. Dans ses mains, il tient un chalumeau. La petite flamme tremblote doucement, projetant des ombres déformées sur les murs, et je sais ce qui m'attend. Il avance lentement, prenant plaisir à prolonger l'angoisse, à savourer chaque seconde de mon impuissance.

— On va bien s'amuser dit-il en approchant lentement son chalumeau

Je ferme les yeux, tentant de me préparer, mais rien ne peut vraiment me préparer à ce qui vient. La première brûlure est fulgurante. Le métal chauffé à blanc entre en contact avec ma peau, et la douleur est si brutale qu'elle m'arrache un gémissement étouffé. Je mords ma lèvre jusqu'au sang, tentant de retenir le cri qui monte, mais c'est inutile. La chaleur envahit mes nerfs, électrisant chaque partie de mon corps.

Il trace une ligne brûlante en dessous de mon pied, avec une lenteur délibérée. Le souffle me manque, mes muscles se contractent, mais je n'ai nulle part où fuir. Chaque mouvement du chalumeau est un supplice, méthodiquement, il fait glisser la flamme sur ma peau, prenant un plaisir sadique à observer mes réactions, à mesurer mon seuil de douleur.

— C'est agréable, n'est-ce pas ? murmure-t-il, sa voix douce, presque trop calme pour la cruauté de l'acte.

Je tremble de tout mon corps, chaque souffle est un supplice. Ma vision commence à se brouiller, mes oreilles bourdonnent.

Je m'accroche à ma conscience, mais je sens la noirceur m'envelopper. Le plafond semble tournoyer au-dessus de moi, puis tout devient flou, puis noir.

Fin du flashback

Je reprends mes esprits, le souffle court.

Jeux de pouvoir- tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant