𝘾𝙃𝘼𝙋𝙄𝙏𝙍𝙀 𝙎𝙀𝘾𝙊𝙉𝘿

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Aleksei me regarde, attendant sans doute de moi une réaction paniquée face à l'espèce de tueur à gage masquée qui me fixe depuis l'annonce de... de quoi d'ailleurs ?
Il va jouer mon baby-sitter, s'assurer que je ne me barre pas en courant ?
Mais pour aller où ? 

Même si je voulais m'enfuir, la Sibérie n'est pas un terrain connu. 

Les circonstances m'obligent à rester avec le groupe de recrutement de la mafia, et pour être honnête, je n'avais aucune intention de déserter.

C'est même inconcevable. J'ai pas fais toute cette merde pour baisser les bras.

Alors, je fais ce que je fais le mieux : je soutiens le regard de braise de V, essayant de ne pas me concentrer sur la cicatrice sciant sa paupière et son sourcil.

Ce dernier est tout aussi indomptable. Il ne semble pas être surpris de me voir l'affronter, même si je peux déceler derrière les innombrables orage qui abritent son regard un peu d'amusement. Le monde se rétrécie autour de nous.

Je ne distingue même plus Aleksei ou les autres recrues, qui doivent déjà être en position.

V reste là, à l'abri dans sa tente, à me détailler de la tête aux pieds sans rien dire, ni même s'approcher. Comme s'il ne savait pas encore quelle méthode me ferait craquer.

Et c'est très simple : je n'en ai pas.

Finalement, ses bras se décroisent et cesse de s'adosser à la table. D'une démarche mesurée, comme s'il avait appris à marcher sur des œufs toute sa vie, V vient me faire face.

Contrairement aux autres hommes de la Bratva, il ne me regarde pas de haut. Son expression est toujours aussi impénétrable. Il fait mine à Aleksei de partir et ce dernier s'exécute.

Je suis presque surpris de voir ce connard arrogant courber l'échine et se barrer la queue entre les jambes. Sans doute s'attendait-il à ce que je me pisse dessus à la vue même de V.

- Qu'attends-tu ? dit-il d'une voix profonde à faire frissonner.

Je fronce les sourcils et tourne la tête. Putain. Mon rang est totalement désert, seul des traces de pas me font comprendre que les recrues sont toutes parties au quart de tour. V lance un regard désintéressé à ses alentours, puis il relève sa manche pour lire sa montre.

- Tu as de sérieux concurrents, affirme-t-il en posant ses yeux sur la chaîne de montagnes.

Je hausse un sourcil.

- Tu ne viens pas me coller aux basques.

- Entre ce que Aleksei dit et ce que je fais réellement...

Il ajuste son masque et ses gants, puis me fait un bref signe pour partir. Je dois avoir cinq minutes de retard sur mes concurrents. Je m'élance alors vers mon objectif, faisant abstraction de l'engourdissement de mes muscles froids.

En plus, mes menottes m'empêchent de garder un réel équilibre dans ma foulée. J'ai l'air d'un homme sortant d'un putain de goulag.

Dans mon dos, un bruit de moteur ronronne. J'aperçois V, sur une motoneige. Il reste loin de moi, à environ cent mètres, cependant les poils au niveau de ma nuque se dressent. Ca ne fait aucun doute : il observe mes faits et gestes.

Deux heures plus tard, V ne me surveille plus. Il s'élance devant moi, faisant rugir sa moto et m'envoyant des gerbes de neige à mes pieds. Putain.

Je manque de me ramasser à cause du sol glissant, battant des bras pour retrouver une once d'équilibre. Finalement, j'aperçois trois hommes en treillis gris, attendant aux côtés de drapées damés planté à même la terre. Ils sont munis de chronomètres et observent d'un air morne le paysage. De toute évidence, cette épreuves les emmerdent au plus haut point.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 06 ⏰

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