The Wolf On The Loose || TERMINÉE ||

61

•

-Ça va aller ?

Je tournai la tête vers la voix grave et masculine.
Je m'apprêtais à parler mais aucun mot de sortait. Comme s'il comprenait, il posait sa main sur mon épaule et son regard chaleureux me rassurait automatiquement.
J'hochais la tête, me préparant mentalement.

-Nous sommes là, affirmait-il en se positionnant derrière moi, attendant patiemment que je me lance.

Je me tenais devant la porte de la salle de réunion, le cœur battant la chamade. Malgré toute la détermination que j'avais eu en venant, je me sentais perturbée. L'anxiété s'insinuait dans chaque fibre de mon être et je devais me gifler mentalement pour ne pas céder.
La dernière fois que j'étais ici me rappelait de mauvais souvenirs. Mais maintenant que j'étais là, je ne pouvais plus faire demi-tour.

Je devais faire face a ceux qui pensaient m'avoir vue mourir.
J'ouvrais la porte doucement. Les voix continuaient à résonner sans la pièce, jusqu'à ce que j'entre. La, le silence se fit lourd et chargé de tension.
Tous les regards se tournaient vers moi. Des expressions mêlées de choc, de tristesse, de joie et de curiosité illuminaient leurs visages.

-Serafina ?

La voix de Lino était distante, comme s'il n'en croyait pas ses yeux. En même temps, qui pouvait le blâmer ?
Mes yeux croisaient les siens quelques secondes mais je me dépêchais de couper le contact. Lino était sûrement la personne que je redoutais le plus de voir ici mais je me contenais et me redressais afin de rester impassible.

-Je suis là. En vie, précisais-je même si ce n'était pas nécessaire.

Du moins, c'était à se demander étant donné que tout le monde pensait voir un fantôme.
Je ne pouvais pas leur en vouloir. Je leur avais fais croire que j'étais morte depuis plus d'un an. Ils devaient être encore choqués.

De mon coté, j'étais tiraillée entre plusieurs émotions. J'étais heureuse de les revoir mais également honteuse. Je sais que ma « mort » en avait blessé certains et je redoutais leur réaction.

Gemma était la. Elle me regardait sans cligner des yeux comme si si elle le faisait, j'allais disparaître. Elle avait attrapé la main de ma sœur qui elle aussi, me regardait les yeux écarquillés.
Marianno se levait et j'étais surprise de voir que c'était lui qui était le plus proche de pleurer.
Mon père est là, lui aussi. Il était si impassible que je me demandais s'il n'était pas en train de faire une crise cardiaque.

Puis, il y avait Lino. C'était sans doute lui, le plus expressif. Il était là, figé un instant mais son expression passait rapidement de l'incrédulité à un mélange de soulagement et de colère à en voir ses sourcils froncés.
Je pouvais presque lire ses pensées sur son visage.
Je sentais son regard tenter de casser les barrières, cherchant à découvrir les vérités cachées derrière mon manque de froideur.

À vrai dire, c'était un peu logique. Après tout, n'importe qui dans ma situation se jèterait dans les bras de sa famille, pas vrai ?
Toutefois, je me devais de conserver ce masque et Lino devinait bien que c'est parce que quelque chose n'allait pas.

Malgré mon apparence, j'étais envahie par l'angoisse. Ça, ça n'avait pas changé. Cependant, je me refusais de laisser une quelconque vulnérabilité transparaître. Même si j'étais torturée émotionnellement, je gardais un visage impassible.