Chapitre 2 / Élan d'espoir

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Quelques jours plus tard...

Le silence oppressant de la pièce semblait nous écraser, chaque seconde s'étirant dans une éternité. Holly et moi étions là, assises dans un coin sombre, nos poignets ligotés depuis des jours...ou peut-être des semaines. La corde autour de mes poignets avait creusé des sillons profonds dans ma peau, et chaque mouvement était une douleur qui s'amplifie un peu plus chaque jour.

— On ne peut pas rester là, murmura Holly d'une voix tremblante, les yeux rougis par la fatigue et l'angoisse.

Je hochai la tête sans répondre. Elle avait raison. Il fallait faire quelque chose, n'importe quoi pour s'échapper. Mais tout me paraissait impossible. Nos corps étaient épuisés, nos esprits encore plus.

— Essaie encore, souffla Holly, presque dans un murmure.

J'observai la corde serrée autour de ses poignets. Ses doigts ensanglantés avaient déjà tenté de la défaire des dizaines de fois. Ses ongles étaient brisés, et des gouttes de sang perlaient sur ses phalanges, mais la corde ne cédait pas.

— Ça ne sert à rien, Holly, soupirai-je, ma voix brisée par l'épuisement. J'ai déjà essayé... On a déjà tout essayé.

— Non, pas tout, insista-t-elle avec une énergie désespérée. Si on s'arrête maintenant... on ne s'en sortira jamais.

Elle tirait à nouveau sur la corde avec ses dents, serrant si fort que je craignais qu'elle ne s'arrache la peau. J'avais envie de lui dire d'arrêter, de préserver ses forces, mais je n'avais pas le cœur de la décourager.

Je jetai un regard autour de nous. L'obscurité de la pièce, la puanteur de la moquette sale, le froid qui s'infiltrait à travers les murs... Tout ici était fait pour nous briser, lentement mais sûrement.

— Tu te souviens de ce jour où on est parties en vacances à la mer ? lança soudain Holly, ses yeux humides se perdant dans le vide. On était tellement heureuses... Il faisait beau, et on avait ri, ri comme des folles. On s'était baignées jusqu'à en être épuisées.

Je la regardai, surprise qu'elle parle de ce souvenir-là. C'était comme une parenthèse de bonheur au milieu de ce cauchemar. Mais pourquoi y pensait-elle maintenant ?

— Je m'en souviens, répondis-je doucement. On était allées manger des glaces après, et tu avais renversé la moitié de la tienne sur ta robe.

Holly eut un léger sourire, presque imperceptible, mais ses yeux brillaient d'une tristesse immense.

— Ouais... et tu avais éclaté de rire, comme si c'était la chose la plus drôle au monde. Je me souviens de ta tête, de la façon dont tu me regardais, comme si rien ne pouvait jamais nous arriver de mal. Comme si le monde entier nous appartenait.

Sa voix se brisa légèrement à la fin, et je sentis une boule se former dans ma gorge. Ce monde-là, ce sentiment-là, tout semblait si loin maintenant. Comme une autre vie, une autre réalité.

— On était heureuses, dis-je, les larmes montant à mes yeux malgré moi. À cette époque, on pensait que rien ne pouvait nous arrêter.

— Et maintenant, regarde-nous, murmura Holly en tirant encore sur les cordes. On est ici, attachées comme des animaux...

Elle éclata en sanglots. Ses épaules tremblaient, mais elle ne cessa pas de tirer sur la corde, comme si elle pouvait, à travers ce simple geste, retrouver un semblant de contrôle.

— Holly, arrête... tu vas te blesser encore plus, dis-je, essayant de la calmer.

Mais elle secoua la tête avec rage, des larmes coulant sur ses joues.

The Silence of Hope [ Tome 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant