Micmac à Gaspé (Bons baisers de Percé 2)

Chapitre 25

Chloé ajuste à nouveau sa visée et appuie sur la détente, puis une fois de plus avant de se relever et de démonter son fusil pour le ranger dans sa mallette de transport.

« J'ai été formée ici, le reste c'est de la pratique. J'ai appris la plongée sous-marine dans mon adolescence ici j'ai appris à me servir d'une technologie que je n'avais pas à l'époque, je me repérais à l'instinct, donc je sortais souvent la tête de l'eau pour savoir où j'étais, » plaisante-t-elle. « Je suis Gaspésienne, j'ai vécu au bord de la mer, j'ai donc eu l'avantage d'apprendre à naviguer très jeune. Je suis arrivée ici en ayant une longueur d'avance dans de nombreux domaines, mais j'ai dû travailler fort dans d'autres. Le GTI ce n'est pas un groupe comme les autres, nos ego sont surdéveloppés car nous nous pensons meilleurs. Se croire meilleur c'est la meilleure façon de finir au cimetière. J'ai deux postes de disponible, j'évaluerai les compétences de ceux qui s'inscriront et, s'ils sont reçus, qu'ils soient prêts à m'accompagner à Rimouski. Mesdames, Messieurs, vous côtoyer aujourd'hui était un honneur. »

Chloé retourne dans le bureau qui lui est prêté, avant de voir l'équipe de tournage arriver.

« Alors ?

- C'est parfait, votre idée est vraiment meilleure que notre première proposition. Merci d'avoir honoré votre engagement.

- Quand je donne ma parole, je la tiens. Vous pourrez me faire parvenir la version finale de la publicité ?

- Bien sûr. Merci encore et au revoir. »

Rangeant ses affaires, elle alla serrer la main du commandant. Elle avait tenu son engagement avec lui aussi. Traversant les couloirs, les cadets qu'elle croise se mettent au garde-à-vous et la saluent. Montant en voiture, elle appelle Mélanie pour la prévenir qu'elle s'en va, qu'elle sera à la maison dans une heure. Les négociations n'avaient pas été longues, Chloé voulait quelque chose de pratique avec un jardin, Mélanie voulait trois ou quatre chambres.

« Pourquoi autant ? » questionna Chloé.

« Pour tes mamans ou ton frère ou Vicky quand ils seront en visite.

- Et ?

- Pour les enfants. J'envisageais deux enfants.

- Deux ?

- J'accepte de porter nos enfants à moins que tu veuilles adopter. »

Chloé déshabilla Mélanie et lui fit l'amour dans le salon avant qu'elles ne se décident pour une maison, nues sous une couverture, après avoir regardé de nombreuses fiches.

La maison plaisait à Chloé. Le prêt hypothécaire n'avait posé aucun problème au vu de ses finances et de ses garanties. Son anniversaire approchait et cette date restait toujours sensible. Même si elle avait oublié le visage de ses parents depuis longtemps, le son de leurs voix était toujours présent, tout comme certains souvenirs dont elle n'arrivait pas à se débarrasser.

Mélanie était en train de repeindre le salon, la maison était en chantier depuis l'achat mais prenait forme de plus en plus, selon leurs goûts. Chloé se changea et se mit à l'aider après avoir déposé une bise sur ses lèvres. La pièce terminée, elles se laissèrent tomber sur le sofa recouvert d'une bâche en plastique.

« Réserve ta journée du 7, la journée au complet, » dit simplement Mélanie en se collant, posant la main de Chloé sur son ventre.

« Pourquoi ?

- Pardon, novembre pas octobre, » complète Mélanie en souriant.

« Mel, je n'aime pas cette date, tu le sais.

- Cette année, nous faisons disparaître cette date et nous la remplaçons.

- Je ne comprends pas.

- Nous nous marions le 7 novembre, tout est organisé. Le Maire va nous marier. Toute la famille sera là.