Ma mère s'est assurée personnellement que je m'étais rendu à la visite aujourd'hui. Elle a même eu la mère de Elyo au téléphone, je cite « c'est un simple renseignement pour être sûre », c'en est arrivé à ce point-là. Je crois qu'elle n'a jamais été autant sur mon dos qu'aujourd'hui. D'un côté, je suis consciente de l'avoir mérité, mais d'un autre, j'aimerais juste remonter le temps jusqu'à ce jour-là. Si je le pouvais, je ne laisserais pas échapper ce foutu briquet de mes doigts, ou alors mieux, je resterais sagement d ans l'amphi au lieu de suivre mes abrutis de camarades. Ils n'ont jamais vraiment été des amis pour moi, je les suivais car ça m'occupait, j'oubliais.
Peu de temps après, dans la soirée, ma mère m'a annoncé qu'on devrait aller voir la juge dans la semaine, pour soi-disant évaluer mes progrès. En l'espace d'une semaine j'aurais du supporter mon agaçant prisonnier et la juge, super ! Nous avions rendez-vous dans quelques jours à peine, et je savais que le temps passerait vite, comme d'habitude. Je ne faisais rien de mes journées, et encore moins de mes soirées. J'avais la vie d'un dépressif.
Le lendemain soir, j'étais posée sur le toit, comme d'habitude, rien à l'horizon pour venir perturber ma routine habituelle ennuyante. J'étais allongée sur cette partie de mon toit, celle qui était reliée à la fenêtre de ma chambre. Je regardais les étoiles, le ciel étant assez éclairé à cette période de l'année, ça rendait la vue plus belle. C'étais le seul moment où je me permettais à penser, à rêver et à me souvenir, même si ça devait me faire mal. Cependant, cette fois ci ce fut différent. Cette fois-ci une sonnerie transperça le silence qui me berçait chaque soir.
Lorsque je jetais un œil curieux à mon cellulaire, je remarquais un appel provenant d'un numéro que j'avais enregistrer sous le pseudo de « Narcisse ». Je répondais dans un souffle en tentant de nier la réaction de mon estomac face à cet appel imprévu.
- J'ai comme l'impression que tu es accro, commençais-je.
J'entendais son léger rire derrière le téléphone.
Comment faisait-il pour tout ce qui vienne de lui soit rendu sexy d'une manière ou d'une autre ?
Ok. On se calme Bonnie & Clyde. Il n'a rien de sexy, ni de beau, ni de mignon.
Menteuse.
- Ça dépend, répond-il
- De quoi ?
- Est-ce que tu te parlais à toi-même ou pas ? lâcha-t-il de façon sarcastique.
Enfoiré.
- T'es marrant toi dis donc.
- Oe je sais je suis parfait, t'as pas besoin de me le dire.
Il m'exaspérait.
- Pourquoi cet appel nocturne Narcisse ?
- Narcisse ? T'as oublié mon prénom ou quoi ?
- C'est plus simple de t'appeler comme ça, marmonné-je.
- C'est plus simple ou c'est juste un message subliminal que tu cherches à me faire passer ?
Je ne répondais pas. Il était intelligent, il savait pourquoi je l'appelais comme ça, je n'avais pas besoin de perdre de la salive à le préciser.
- Oh, on joue au roi du silence, rigola-t-il.
- Je ne jouerais à rien du tout avec toi, en plus tu n'as pas répondu à ma question alors je ne vois pas pour quelle raison je devrais répondre à la tienne.
- Hum, laisse-moi réfléchir. Ah oui, peut-être parce que je fais ce que je veux mais pas toi !
- Ah oe et depuis quand au juste !
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De l'autre côté
Aktuelle Literatur« Les opposés s'attirent ». Une phrase qui lui collait à la peau. On dit souvent que ceux qui se ressemblent s'assemblent, mais n'est-ce pas plus passionnant lorsque l'inverse se produit ? L'inaccessible attire, bien plus que quiconque le pensera...