Je me réveille doucement, le souffle apaisant de Noor effleurant ma peau. Elle dort profondément, lovée contre moi, son petit corps fragile maintenant en paix après tant de douleur. Je la serre doucement contre moi, me rappelant du jour où je l'ai trouvée, couverte d'hématomes, de griffures, de sang. Ce jour-là, ma colère avait débordé, et j'avais frappé sans hésitation le père de Noor, ce lâche qui levait la main sur sa propre fille. Je l'avais giflée, cette femme, cette mère indigne, incapable de protéger son enfant.
Noor avait à peine cinq ans à l'époque. Son visage était marqué par la peur, mais aussi par une résilience que je n'avais jamais vue chez un enfant. Elle avait encaissé la violence comme si elle n'avait rien connu d'autre. Le souvenir de ses yeux terrifiés me hante encore.
Je ferme les yeux un instant, écoutant la respiration douce de Noor. Elle est ma lumière dans l'obscurité. Mon père ne comprendrait jamais pourquoi j'ai décidé de l'adopter. Il pense que je suis trop sentimentale, trop faible pour diriger un jour. Mais il se trompe. Noor me rappelle tous les jours pourquoi je dois être forte. Pour elle, pour moi. Pour nous deux.
Noor: Maman... (murmure-t-elle en s'éveillant)
ses grands yeux noirs me fixant avec une douceur qui me désarme toujours.
Moi: Oui, mon amour ? (Je lui caresse tendrement les cheveux.)
Elle sourit faiblement, encore à moitié endormie. Ce simple mot, « maman », me réchauffe le cœur. Jamais je n'aurais cru entendre quelqu'un m'appeler ainsi. Mais Noor, elle, l'a fait sans hésitation, comme si c'était naturel, comme si j'avais toujours été sa mère.
La porte de la chambre s'ouvre soudainement. Nino, mon ami d'enfance, entre avec son sourire habituel, mais je vois l'inquiétude dans ses yeux. Il sait que mon père veut me parler, et ça ne présage jamais rien de bon.
Nino: Salut princesse, (dit-il en croisant les bras, le ton léger mais les yeux sérieux.) Ton père veut te voir. Il t'attend dans son bureau.
Je soupire, sentant déjà la tension monter en moi. Nino sait à quel point je déteste ces moments. Mon père n'a jamais de bonnes nouvelles pour moi. C'est toujours une nouvelle mission, un nouveau test. Je hoche la tête en signe de compréhension.
Noor saute hors du lit et court vers Nino.
Noor: Nino ! (s'écrie-t-elle en riant.)
Nino la soulève sans effort, souriant enfin avec sincérité.
Nino: Comment va ma petite championne ?
Ils partent ensemble, et Noor me dit au revoir en agitant sa petite main.
Noor: Au revoir, maman !
Je lui envoie un baiser volant, un sourire tendre sur les lèvres, avant de me lever et de me préparer. Je choisis un jean en cuir noir, serré, qui épouse chaque courbe de mon corps, un haut noir moulant à col rond, puis une veste en cuir verte courte qui contraste avec l'obscurité de ma tenue. Mes bottines noires ajoutent à l'allure, et je me regarde un instant dans le miroir. Une queue de cheval tirée en arrière, des traits sévères. Le reflet d'une femme qui a appris à ne jamais montrer ses failles.
Je m'avance dans le couloir, mes bottines martelant le sol de marbre. Le bureau de mon père est au bout, immense, imposant. La porte est entrebâillée. J'hésite un instant avant d'entrer.
Mon père est là, assis derrière son bureau massif, son visage impassible. Alonzo De Rosa. L'homme que tout le monde craint. Mon père.
Mon père: Assieds-toi, (dit-il sans me regarder.)

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CUERO DI PIETRA
ActionHayla, une jeune femme déterminée et archère redoutable, évolue dans un monde sombre et dangereux où la loyauté et la trahison se côtoient. Marquée par un passé mystérieux, elle cherche à découvrir la vérité sur ses origines tout en affrontant un en...