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Je me tenais dans le bureau d'Alonzo, mon cœur battant la chamade. Je l'observais, un mélange d'angoisse et de détermination me rendant nerveuse.

Moi: Alonzo, Asad est un vrai fou, (lâchai-je, ma voix tremblant légèrement, mais je tentais de garder une façade de courage.) Tu ne peux pas le laisser s'approcher de nous. Il n'est pas digne de confiance.

Alonzo tourna son regard vers moi, un rictus dédaigneux sur les lèvres.

Alonzo: Tu ne sais pas de quoi tu parles, Hayla. Tu es trop jeune et naïve pour comprendre.

Je sentis une montée de colère.

Moi: Naïve ? C'est lui qui est dangereux. J'ai vu ses méthodes, Alonzo. Il est prêt à tout pour arriver à ses fins.

Il s'approcha, son visage proche du mien, sa voix se faisant plus sombre.

Alonzo: Si tu continues à m'en parler, je m'occuperai de ta petite Noor. Tu sais ce que je suis capable de faire.

Mon sang se glaça à ces mots.

Moi: Si tu touches à elle, je brûlerai toute ta marchandise. Chaque centime que tu as gagné, je ferai en sorte que ça ne reste qu'un souvenir.

Dans un mouvement rapide, il me gifla. La douleur irradiait sur ma joue, mais je le regardai droit dans les yeux, sans pleurer. Je savais qu'il ne comprendrait jamais la force qui sommeillait en moi.

Alonzo: Tu es rien sans moi, Hayla. Jamais tu ne pourras t'en sortir.

Je gardai la tête haute, ma colère bouillonnant en moi, mais je ne dis rien. Je savais qu'il ne m'écouterait pas, et ça me blessait plus que ses paroles. Je sortis du bureau, ma respiration se faisant plus rapide. Je soufflai pour me canaliser, pour ne pas me laisser submerger par cette rage.

Dans ma chambre, je fermai les yeux et les fragments du passé surgissent.

Flashback, 7ans

Je n'avais que sept ans, assise par terre, tremblante. Alonzo me faisait face, sa silhouette immense et menaçante.

Alonzo: Jamais je n'accepterai qu'une larme coule sur ta joue, petite. Si tu pleures, je te tuerai de mes propres mains. Tu n'es rien, tu entends ? Rien !

Je me souviens de sa voix grondante, résonnant dans mes oreilles comme une mélodie tragique. Je voulais pleurer, mais je savais que ça signifierait encore plus de douleur. Alors, j'avais serré les dents, étreignant mes bras autour de moi, essayant de faire disparaître mes larmes. Au fil des coups, je finis par ne plus produire aucun son, me perdant dans un silence où même la douleur ne parvenait plus à m'atteindre.

Je me trouvais toujours là, figée, dans ce souvenir si douloureux. Alonzo continuait de me crier dessus, mais tout ce qui résonnait en moi était le battement sourd de mon cœur. Dans cette obscurité, j'avais appris à me cacher, à devenir invisible. Je me souviens avoir regardé les murs, cherchant un échappatoire, une lueur d'espoir, mais il n'y avait que son ombre qui s'étendait, dévorant tout sur son passage.

Les mots d'Alonzo continuaient à hanter mes pensées, comme une mélodie lugubre que je ne pouvais effacer. « Tu n'es rien ! » Il répétait cette phrase, encore et encore, comme si c'était la seule chose qui importait. Je voulais lui prouver le contraire, lui montrer que j'avais de la valeur, que j'étais forte, mais chaque fois que je tentais de parler, je me sentais piégée dans un filet de silence, incapable de faire entendre ma voix.

Alors, j'avais décidé de ne plus pleurer. J'avais appris à refouler mes émotions, à construire un mur autour de mon cœur. Je pensais que si je devenais assez forte, il finirait par me laisser tranquille. Mais au fond de moi, je savais que je n'étais pas comme lui. Je n'avais pas cette cruauté. J'avais besoin d'amour, de chaleur, mais à la place, il n'y avait que froideur et menace.

CUERO DI PIETRA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant