SHAKE THAT

PROLOGUE

Un choc violent me fait tomber au sol. La balle a volé tout droit contre me tête avec la puissance d'un bulldozer. Les rires fusent et une jolie petite vilaine tête blonde vient obstruer mon champ de vision.

—Jaydan ? Lèves-toi.

  Il m'aide à me relever, avec tout son courage et détermination, il me remet sur pieds.

  Tandis que le tireur se marre avec ses potes, je regarde le ballon qui a failli me tuer. Un ballon de foot, évidemment.

— Jaydan, tu vas bien ?

  Des cheveux bruns similaires aux miens viennent à nouveau obstruer mon chamo de vision. Un regard légèrement paniqué et en même temps hilare, de magnifiques yeux verts se fixent aux miens.

— Jaydan ?

  Je ne leur répond toujours pas et je sens qu'ils s'inquiètent vraiment. Je préfère quand même essayer de trouver celui qui m'a visé. 

  Le rire violent, secoué par ses potes, qui passent leur temps à rire comme des hyènes.

Bingo.

—Jay-

— Ça va. Je l'interromp. Ça va.

  Puis je refixe mon regard sur le ballon.

— Jaydan, tu es sûre que ça va ?

— Oui Payton, je répond, agacée.

— Mais quand même, il a frappé tellement fort. Ta joue est tout rouge. En dirait le crâne de Batterson.

— Ouais, carrément. Jusque c'est moins poilu, argumente Jax, mon meilleur ami.

— J'ai cru qu'elle allait s'envoler, la pauvre.

— Avec ce poids, t'inquiètes, y'a rien à craindre.

   Elle rit et lui assène une tape sur l'épaule.
  Je ne les écoute déjà plus, concentrée sur la méthode que je comptais utiliser pour me venger.

— Et toi, Jay, qu'est-ce que tu penses…?

   Je frappe de toutes mes forces dans la balle et la regarde s'envoler avec satisfaction. Le groupe de l'autre con n'a même pas le temps de le prévenir. L'impact de la balle produit un bruit sourd et satisfaisant.

— Ourchhh, s'écrit le mec en bleu, Kael.

Kael Blackthorn, le mec qui m'a visé, se touche le nez, qui commence à saigner.

— Hey ! S'écrit son pote, Henzo.

  Le regard de Kael se verrouille au moins et je sais que ça va mal finir.

— Courez ! Je crie à Payton et Jax.

   Aussitôt, je m'élance tandis que j'entend des pas lourds derrière moi. Payton et Jax se rattrape et me dépassent en me criant d'accélérer.

  Je cours de toutes mes forces lorsque je les entend se rapprocher.

    Les cheveux de Payton devant moi, elle court comme si elle était celle qui était poursuivie, la chienne et, Jax, c'est un con.

  Puis je me souviens pourquoi je ne provoque jamais personne.
  Parce que, si du haut de ses seize ans, ma sœur, Payton est tout ce qui y'a de plus féminin, moi, j'ai la même morphologie qu'un big mac, et je donne l'impression d'en avoir consommé toute ma vie.

   Et je sais que je suis dans la merde lorsque je trébuche, contre l'herbe, comme une merde, et que je m'étale au sol comme du beurre de cacahuètes sur une tartine.

  Et que je rencontre ses yeux bleus.

Et merde...