SHAKE THAT

1~Invitation

  Je me regarde dans le miroir, souriante. Mes joues, pleines viennent me plisser les yeux et mes dents alignés, dûes à mon précédent appareil dentaire, sont resplendissantes. Mes cheveux mi-longs, m'arrivant aux épaules et mes yeux verts pétillent de malice. Avec mes tâches de rousseur, je reconnais que je suis magnifique.

  Je pourrais ressembler à Emma Watson, version améliorée.

  Un rire contagieux résonne dans la salle de bain, et ma soeur, Payton, s'approche de moi et prend son pinceau de peinture.

— Tu es magnifique, Pay. Pourquoi il faut que tu te peinturlures le visage à chaque fois ?

— On dit peignes et ce n'est pas de la peinture, c'est du maquillage.

— Orh, ta gueule. Le maquillage, c'est la peinture pour le visage.

Elle rit, prenant son pinceau pour se créer de fausses tâches de rousseur.

Une chose qu'on avait pas en commun.

Dans la longue liste de choses qu'on avait pas en commun.

  Par exemple, où elle a une taille de guêpe, moi j'ai la morphologie d'un pot de colle Cleopatre. Nous avons les mêmes cheveux, à la différence qu'elle les avait jusqu'à la taille et que moi, je les avais coupé l'an dernier. Les yeux verts toutes les deux, les mêmes lèvres, sauf qu'elle avait cette moue toute cute qui fait succomber de nombreux garçons de notre lycée, et moi, j'ai la moue de quand quelqu'un pique ta dernière frite.

  Elle a un joli sourire, une belle morphologie et ses courbes étaient légères, donnant l'impression qu'elle était fragile, délicate.

  Sublime.

— Bouge ton cul, je dois me maquiller.

  Je ne me décale pas et elle soupire avant de se mettre à se maquiller quand même.

  Elle est toute fine et moi, la seule chose relativement fine chez moi est mon visage.

  Je prends des élastiques dans le tiroir et me fait de petites couettes par dessus mes cheveux lâchés.

— Tu es belle, Jay.

— Ta gueule, Pay.

Elle glousse et je sors de la douche, la laissant se peinturlurer le visage.

◇♡◇♡◇♡◇♡

— Alors là !

— Vous avez vu la sauce barbecue ?

— C'est le petit déjeuner, Jay.

— Oui, je vais le mettre dans mon sandwich.

— Sandwich supplément graisse, évidemment.

— Ta gueule, Payton.

Nous voilà donc un lundi, matin, assis en famille. Papa, maman, la folle et moi, Jaydanana. Nous nous écoutons, nous épaulons pour cette nouvelle semaine à venir, dans la joie et l'harmonie.

— Oh merde, ma chemise ! S'exclame maman, quand papa lui rentre dedans avec son café.

— Désolé, chérie.

Il l'embrasse et file dans je-ne-sais-quelle pièce.

— Il n'a même pas pris le temps de s'excuser à la “Core Parker“. Il doit avoir mal au ventre. Me chuchote Payton.

— Évidemment. Sinon on aurait eu droit à, minimum, une sérénade.

— Trop.

Maman, qui était partie se changer, revient avec une autre chemise bleue.