chapitre 2

22 5 0
                                    

Les minutes qui suivirent l'annonce de l'éclaireur se déroulèrent dans un chaos que je n'avais jamais connu. Les Skaikru autour de moi s'agitaient, se préparant à la bataille imminente. Mon esprit semblait se déconnecter de la réalité, comme si mon corps réagissait instinctivement à ce danger tandis que mon esprit refusait d'accepter ce qui se passait. Nous étions piégés.

Je jetai un coup d'œil rapide autour de moi, cherchant un moyen d'échapper à cette confrontation. Mais nous étions encerclés par la forêt dense, et toute tentative de fuite serait vaine. De plus, même si je voulais me sauver, je ne pouvais pas abandonner les miens. Bellamy se tenait à proximité, en train de donner des instructions aux autres Skaikru.

« — Restez groupés ! Ne vous séparez pas ! » cria-t-il par-dessus le brouhaha. II avait cet air de commandant calme, celui qui savait que le moral de ses troupes dépendait de sa propre capacité à rester ferme. Mais même lui ne pouvait cacher complètement l'inquiétude qui transparaissait dans ses yeux.

Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer mes nerfs, tout en continuant à observer discrètement Roan. Le prince d'Azgeda restait immobile, les bras croisés, comme s'il attendait quelque chose. Ce détachement me mettait hors de moi. C'était comme s'il savait exactement comment tout allait se dérouler et que nous n'étions que des spectateurs.

Impuissants.

Soudain, un bruit sourd retentit dans la forêt, suivi de l'apparition de plusieurs silhouettes en armure. Des dizaines de guerriers Azgeda s'avançaient en formation serrée, leurs armes scintillant sous les rayons du soleil filtrant à travers les arbres. Mon souffle se coupa. Nous étions si peu nombreux en comparaison. Bellamy et nos quelques combattants n'auraient aucune chance contre eux dans un affrontement direct. Je me figeai alors que les guerriers d'Azgeda prenaient position. Tout semblait soudainement figé dans le temps. Puis, une voix forte s'éleva parmi eux, résonnant avec autorité « — Skaikru ! » appela un homme à la carrure imposante, probablement un général ou un commandant. « — Nous ne sommes pas ici pour une guerre. Mais si vous refusez de partir de ces terres, nous n'hésiterons pas à vous anéantir. »
Son ton était tranchant, implacable. C'était un ultimatum clair, sans appel. Nous avions quelques minutes, peut-être, avant que tout ne dégénère.

Mon cœur battait si fort que je pouvais T'entendre dans mes oreilles. Les négociations venaient de se transformer en une situation de vie ou de mort. Bellamy s'avança d'un pas, son arme à la main, mais pas encore brandie. « — Nous sommes ici pour discuter d'un accord Ce que vous faites est une trahison des principes que nous avons établis. » sa voix portait l'indignation, mais je pouvais entendre la tension. L'homme d'Azgeda sourit froidement, se rapprochant de Bellamy. « — L'accord était de ne pas violer nos terres. Vous êtes ici sans invitation. Et maintenant, vous payez le prix de votre arrogance. »

Je n'arrivais pas à croire ce qui se passait. Nous étions venus en paix, ou du moins, c'était l'intention. Mais maintenant, tout se retournait contre nous. Roan restait silencieux, les yeux rivés sur la scène, toujours aussi impassible.

Un autre guerrier Azgeda s'avança, une lame brillante à la main, se rapprochant de Bellamy. C'était le moment. La tension allait éclater en violence. Mon cœur s'arrêta un instant.

Mais alors que je m'apprétais à courir
pour protéger Bellamy, quelque chose d'inattendu se produisit. Roan leva soudain la main. Le geste était si subtil que peu de personnes autour de nous l'avaient remarqué. Mais l’effet fut immédiat. Les guerriers d'Azgeda s'arrêtèrent net, surpris. Le commandant qui avait parlé recula légèrement, perplexe. Une vague de murmures parcourut les rangs des Grounders.

Roan s'avança lentement, avec une assurance qui semblait défier quiconque de l'interrompre. Il se posta face à Bellamy, le dominant de sa stature. Je pouvais voir Bellamy se tendre, prêt à se défendre, mais Roan ne fit aucun geste hostile. « — Il y a eu assez de sang versé entre nos peuples. » déclara Roan, d'une voix grave et autoritaire. « — Vous êtes ici pour négocier la paix, non pour provoquer un autre conflit. »

Il tourna lentement la tête vers le commandant d'Azgeda, son regard froid et tranchant.

« — Retirez vos hommes. Maintenant. »

Le commandant fronça les sourcils,
mais ne protesta pas. C'était clair : Roan avait le dernier mot. L'armée d'Azgeda hésita, puis commença lentement à se
retirer sous les ordres de leur prince. Mon souffle revint enfin, et je sentis la tension s'échapper de mes épaules, même si l'atmosphère restait encore lourde.

Bellamy, toujours méfiant, fixa Roan. « — Pourquoi fais-tu ça ? » demanda-t-il d'une voix rauque.

Roan ne répondit pas immédiatement. II observait encore les guerriers d'Azgeda, vérifiant que ses ordres étaient bien exécutés. Puis il planta son regard dans celui de Bellamy.

« — Parce que la guerre nous affaiblira tous. Et parce que je préfère choisir mes batailles. »

Il se tourna ensuite vers les autres chefs Grounders, qui s'étaient tus pendant l'affrontement, probablement choqués
par cette démonstration de pouvoir.

« — Cette réunion est terminée, » déclara Roan d'une voix ferme. « — Nous avons assez discuté, il est temps pour chacun de repartir et de réfléchir à ce qui a été dit aujourd'hui. »

Bellamy hésita un instant, mais comprit rapidement que la situation n'était plus propice à la négociation. Il acquiesça d'un signe de tête, et les Skaikru commencèrent lentement à se retirer vers nos positions.

Je restai figée sur place, mes yeux suivant chaque mouvement de Roan. Comment avait-il réussi à inverser la situation? Pourquoi avait-il choisi d'intervenir pour nous épargner? Son
regard croisa le mien brièvement, et
cette même froideur que j'avais ressentie plus tôt m'envahit à nouveau.

Cet homme était un mystère, et je savais que ce ne serait pas la dernière fois que nous nous retrouverions face à face.

Alors que nous retournions vers notre
campement, Bellamy marchait à mes côtés, son visage fermé : « — Roan n'est pas un allié, » dit-il doucement comme s'il lisait dans mes pensées. « —  Il joue
son propre jeu. Ne le sous-estime pas. »

Je hochai la tête, bien consciente que
cette rencontre marquerait le début de quelque chose de plus grand. Mais pour l'instant, je n'avais qu'une certitude :
Roan n'était pas un homme à prendre à
la légère.





Coucou, n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez du début l'histoire pour l'instant !!! Et n'oubliez pas de laisser un vote ou un commentaire, ça fait toujours plaisir ;)

Alliance || Roan Kom Azgeda || The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant