Livai x Alex

Chapitre 10

PDV Alexis

Je me réveille. J'ai réussi à dormir un peu. Je n'ai pas bougé parce que la cap du caporal recouvre toujours mon corps.

Je l'ai senti la poser délicatement sur moi avant de partir. Et à cette pensée je sens mes joues chauffer légèrement.

La cape sent son odeur. Elle sent tres bon. Une odeur masculine et légèrement acidulée mélangée à une odeur de linge propre. Je me surprends à la sentir et m'arrête net.

Je refoule cette pensée et retourne rapidement dans mon dortoir pour gagner la douche. Je range sa veste dans mes affaires, bien pliées.

Je souffle et sautille dedans au contact de l'eau froide alors que mon corps est déjà gelé.

Je sors ensuite rapidement et désinfecte ma plaie. La poussière dedans n'a rien amélioré à la cicatrisation mais ça ne me fait pas mal.

J'enfile ma tenue discrètement pour ne pas réveiller les autres et sautille jusqu'à l'écurie.

J'entre et commence à tout nettoyer. Comme à chaque fois, je retire d'abord les excréments avant de passer le balai puis passer la serpillère. Je termine par prendre soin des chevaux. Je leur mets de la nourriture et les caressent avant de coiffer ceux qui ont la crinière et la queue emmêlée.

Je m'attarde évidemment sur mon propre cheval.

Mon supérieur ne vient pas aujourd'hui. Du moins pas quand je suis en train de récurer.

La discussion que nous avons partagé hier était plus intéressante que les précédentes. J'ai découvert un homme plus réfléchi et posé que je ne le pensais.

Je ne m'y attendais pas après avoir éclaté ma main sur son visage. Je suis d'ailleurs étonnée qu'il ne m'en ait pas reparlé. Ou plutôt qu'il ne me l'ait pas fait payer.

Et je suis étonnée aussi d'avoir réussi à lui adresser la parole après ce qu'il a insinué. Quand il a prononcé ces mots, j'ai senti mon cœur se fendre en deux.

Et je me suis dit que je ne lui pardonnerai jamais.

Ça sera sûrement le cas. Mais ça ne m'empêchera pas de me montrer forte. Comme toujours. Et de faire en sorte que les choses se passent bien. De prétendre que ça ne m'atteint pas.

Je n'aime pas faire de vagues. Je n'aime pas attirer l'attention. Je n'aime pas inquiéter les gens. Ou les insupporter.

J'ai toujours voulu m'effacer. Et être la plus invisible possible à l'époque dans les moments les plus sombres de ma vie.

Mais ça a aussi developper en moi cette envie de ne plus jamais laisser personne me piétiner.

Alors je travaille sur moi. J'essaie.

Je ne sais pas comment il a pu imaginer ça d'un point de vue extérieur. Mais je ne crois pas avoir un comportement inapproprié.

Je termine et rejoins le réfectoire. J'ai été plutôt efficace parce que personne n'est là.

J'attrape une pomme. Je vais en profiter pour petit déjeuner dehors. Le soleil est revenu. Je veux en profiter.

En sortant avec mon fruit, je croise Livai et une jeune femme rousse à ses côtés de bon matin. Elle sourit et à les joues rouges en la regardant avec de grands yeux.

Je sursaute un instant et mes yeux s'arrondissent. Je ne m'attendais pas à les voir arriver ensemble si tôt.

Je ne savais pas que le Caporal fréquentait quelqu'un. Surtout pas un membre du bataillon qui travaille sous ses ordres.