trois!

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- VALENTINA

Je sors le plus rapidement possible de la voiture pour retrouver le silence quelques secondes.

Il n'a pas arrêté de marmonner durant tout le trajet. Je ne supporte pas qu'il ne me dise pas les choses en face, surtout quand je sais de quoi il s'agit. Et je déteste encore plus quand je lui demande ce qu'il marmonne et qu'il m'ignore volontairement.

Plus je m'éloigne de la voiture, plus j'entends la voix d'Olivier s'élever tout en continuant à râler. Mais je ne m'arrête pas pour autant.

- Tu commences à me taper sur les nerfs ! Dis ce que tu as à dire, au lieu de marmonner dans ton coin. Je te rappelle que c'est toi qui as voulu venir. Je t'ai pas obligé. Je t'ai pas mis le couteau sous la gorge, non ?

- Mon cœur, tu dérailles ou quoi ? Je vais te laisser aller seule à une soirée où il y a ton ex ?

Je souffle du nez avant de m'arrêter. Je lui fais volte-face, mes talons claquent contre le goudron, et je m'arrête à sa hauteur en posant mon doigt sur son torse. Olivier me regarde, les lèvres pincées.

- C'est fini depuis TROIS ans avec Mathieu, il a une copine, il est heureux. Olivier lève les yeux au ciel. Je viens voir mes amis que je n'ai plus vus depuis notre séparation, c'est la seule raison pour laquelle je suis ici. Je ne sais pas ce que tu t'imagines, mais arrête tout de suite. Et d'ailleurs, je t'ai rien dit, moi, quand Ophélie s'est assise à côté de toi en cours alors que tu l'as baisée toute ton année avant qu'on se mette ensemble.

- On n'était pas ensemble, tu mélanges tout.

- Bah oui, je mélange tout, bien sûr. Tu es détestable quand tu es comme ça.

Je secoue la tête avant de me retourner une nouvelle fois pour m'avancer vers la porte en verre. Je sonne à l'interphone et, la seconde d'après, on m'ouvre.
J'entends des pas derrière moi et je remarque qu'Olivier m'a rejointe. Il essaie d'attraper ma main, mais je croise mes bras.

- Valentina, merde, arrête de faire tout un cirque.

- C'est toi qui fais un cirque, alors arrête de me donner des leçons.

J'arrive au palier indiqué, ou du moins je pense l'avoir trouvé, car j'entends de la musique sortir de sous la porte. J'entre sans frapper et ma vision se pose directement sur Hugo et Elyo qui discutent un peu plus loin. Je remarque aussi Ormaz qui danse avec une fille.

J'entre complètement dans l'appartement et scrute un peu la décoration. C'est minimaliste en restant dans des tons de gris et de blanc. Mes yeux s'ancrent dans ceux de Mathieu, qui s'approche de moi avec un sourire, puis une moue s'installe quand j'entends Olivier refermer la porte.

- Tu vas bien ?

Mathieu me fait la bise alors que je sens une main se poser sur mes reins. Je baisse les yeux et vois la main d'Olivier.

J'hallucine.

- Très bien, et toi ? Il hoche la tête alors qu'il regarde Olivier avant de lui tendre la main. Mathieu, Olivier, mon...

- Son mec.

Je ferme les yeux en inspirant profondément, remplissant mes poumons d'air. Je ne sais pas ce qu'il essaie de faire, mais ça ne fonctionne pas, du moins pas vraiment, chez Mathieu qui se contente de lui sourire.
Je me retourne pour voir qu'Olivier défie le blond du regard. Je soupire et me dégage de sa prise.

Il pense que je suis sa propriété ? Un objet qu'il est fier d'exposer auprès de Mathieu ?

C'est ridicule.

comme des grands enfants ✷ PLK Où les histoires vivent. Découvrez maintenant