Chapitre 1 : Evan

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- Es-tu sûr d'avoir bien préparé ton sac ?
Cela fait déjà 4 fois qu'elle me le demande ce matin...
- Oui maman, c'est fait ! Dis-je pour la énième fois. Il faut la comprendre, c'est la rentrée de son fils unique au lycée, comment un parent peut-il être zen dans une telle situation ? Après la vérification de mon sac, ma mère me laisse enfin partir, enfin presque, puisqu'il lui faut aussi un câlin que je m'empresse de lui faire avant de me décoller rapidement. Je la vois qui fait la moue mais je ne réagis pas : je n'ai pas grand-chose à dire. Un bref au revoir et je marche déjà en direction de l'arrêt de bus.
Tout d'un coup, je vois une ombre me dépasser comme une fusée pour ralentir dix mètres plus loin : c'est mon chat, Tornade. Je peux voir à ses oreilles rabattues en arrière qu'il est énervé et excité. Quand je passe à côté de lui, il feule dans ma direction. Je ne sais pas vraiment pourquoi, depuis qu'il est avec nous, il a l'air de me détester ouvertement. Les seules fois où il supporte ma présence sont quand je lui donne de la pâté... Un vrai gourmand.
J'arrive enfin à mon arrêt de bus : un poteau miteux avec quelques feuilles illisibles collées derrière ce qu'il reste d'une vitre en plastique, c'est-à-dire plus beaucoup de morceaux... Il n'y a pas non plus de lumière, car le lampadaire le plus proche est bien plus loin dans la rue. Je distingue donc quelques silhouettes sombres des autres élèves de mon bus, mais ne peut pas détailler leurs visages ou leurs vêtements correctement.
En regardant attentivement le ciel de nuit - je n'avais jamais vraiment pris le temps de l'observer - je ne trouve même pas la lune. En fait, en y réfléchissant, elle met en valeur les étoiles par son absence. Je me rends alors compte de cette beauté : les étoiles sont magnifiques.

*

Après 45 minutes de bus, je n'ai qu'une envie : dormir. Mais je suis arrivé au lycée, je cherche donc mon nom sur les grandes feuilles affichées sous le préau. Je devrais être sur unes des premières feuilles : Evan Brown... Brown... Ah trouvé ! Je suis en S3.
Je cherche maintenant des yeux le panneaux affichant le nom de ma classe pour m'y ranger. C'est difficile, car il y a de plus en plus d'élèves qui arrivent, heureusement, je suis un peu plus grand que la plupart et repère rapidement mon rang avant de l'atteindre. Là-bas, je découvre quelques personnes qui seront mes camarades de classe. Je ne m'y attarde pas trop.
Les élèves arrivent les uns après les autres et bientôt, nous sommes assez pour faire une classe. Je remarque que certains ont des amis dans la classe et parlent joyeusement entre eux tandis que d'autres comme moi sont à l'écart ou ensemble, mais sans trop parler, chacun occupé sur son téléphone.
Et puis, une personne en particulier attire mon regard : un garçon à l'écart de la classe. Il a la peau pâle, des cheveux blonds presque blancs et un casque de musique n'arrivant malencontreusement pas à retenir les mèches de cheveux qui tombent sur ses yeux. Il porte des vêtements simples, un T-shirt blanc avec un pantalon large bleu clair. Soudain, il lève la tête mais je n'ai pas le temps d'en voir plus que la professeure derrière moi - arrivée je ne sais quand - nous ordonne déjà de la suivre. Quand je me retourne de nouveau, il a disparu, alors je suis la classe sans comprendre.

*

Il ne réapparut que 8 heures plus tard, pour le dernier cours de la journée. Après avoir suivi notre professeure - qui s'avérait être notre professeure de physique-chimie - jusque dans une salle de classe, celle-ci nous expliqua le fonctionnement du lycée, nous fit faire la visite et on se présenta tous un par un pour se familiariser avec les élèves de la classe. En fin de matinée, nous sommes allés manger au self. Nous avons suivi l'emploi du temps pour les cours de l'après-midi et c'est en dernière heure que je le revis : il est arrivé lors de la sonnerie dans l'encadrement de la porte. Le professeur de mathématiques lui a alors demandé son nom, mais au lieu de lui donner, le garçon a montré le petit carnet - distribué plut tôt dans la journée - qui sert à justifier nos retards ou nos absences. J'ai alors vu dans les yeux du professeur de la pitié accompagné d'un tout petit "Ah". Mais ça lui est vite passé car le garçon a brusquement récupéré son carnet et s'est assis à la seule place libre : au deuxième rang, à côté de moi. Évidemment.
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Evan

Les étoiles de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant