17. Vide complet (Laurent)

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Le cours est si ennuyeux.
Je n'arrête pas de penser à notre discussion avec Marcelle.
Est-ce que tout ça est vraiment de ma faute ?
De quoi parle le livre qu'on a volé ?
Pourquoi elle s'est soudainement intéressée à la magie de la mort ?
Elle s'est adoucie si radicalement, est-ce qu'elle m'a vraiment pardonnée ?
Ou alors elle m'a utilisé ?
J'aimerais tellement avoir des réponses. On dirait une autre personne dans son corps. Elle est si différente...

En tournant la tête, j'aperçois une silhouette familière.
Pourquoi Marcelle serait dans l'établissement au milieu de l'après-midi ?
Elle est plutôt loin mais j'ai l'impression qu'elle aide quelqu'un, un corps inconscient à l'air d'être dans ses bras.
J'irais la voir après. Les choses se sont un peu calmées entre nous, peut-être qu'elle acceptera de m'expliquer.

À la fin du cours, je sors si rapidement que c'est à peine si je dis au revoir à mon prof.
Je cours dans tout l'établissement pour retrouver Marcelle, mais impossible de la trouver. Quand je demande aux autres, personne ne l'a vu.
Au plus je cours au plus je m'essouffle.
Ce n'est pas seulement à cause de l'exercice, mais surtout à cause du stress. J'ai l'impression que quelque chose de terrible va arriver.

Je m'arrête pour la quatrième fois devant une grande tour qui mène à des salles vides et inoccupées. Pourtant, quelque chose me dit de vérifier la dernière salle. Alors je monte d'un pas maladroit jusqu'à la dernière porte et reste là, paniqué de savoir ce qu'il pourrait se trouver à l'intérieur. Je ne sais même pas si je préfère que Marcelle soit là ou pas.

Un horrible cri de détresse m'a sorti de mes pensées. J'agrippe la poignet de la porte et l'œuvre brusquement, mais à l'intérieur de la pièce il n'y a personne.
Rien, le vide complet.
À la vue de cette pièce je panique plus encore et ma vue se trouble.
Je tourne sur moi même pour être sûr de ne pas oublier quelque chose, mais il n'y a rien.
Et si depuis le début c'est moi qui voyais ces choses ?
Je veux tellement que tout se passe bien avec Marcelle que je foiré tout pour ne pas être déçu. Si ça se trouve j'ai mal agi quand elle m'a donné un coup de poing. C'était peut-être pour se défendre. Elle n'a rien fait, elle est innocente... Elle est même...victime...de ma folie...
- Je ne voulais pas lui faire de mal, je voulais seulement m'améliorer avec Melvin...
Entre deux larmes, le prénom de Melvin, le père de Marcelle, mon professeur de magie, me paraissait comme une évidence.
- Il faut que je lui demande de l'aide. Marcelle est quand même sa fille, il saura quoi faire !

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