Face caché

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C'est lundi matin, le soleil filtrait doucement à travers les voiles des rideaux. Trécy, Inès et moi, on se retrouvait au bout de la rue,avant d'attaquer une nouvelle semaine d'école. Comme d'habitude, il y avait une effervescence dans l'air, mais aujourd'hui, une idée diabolique nous titillait l'esprit.

Trécy: Et si on taquinait Karim?
lança Trécy, un sourire malicieux aux lèvres.

Inès acquiesça, mais je remarquai un éclat particulier dans ses yeux. Ce n'était pas juste une blague innocente pour rire ensemble ; elle semblait avoir un plan plus élaboré. Ce que je ne savais pas encore, c'était qu'elle avait une petite flamme pour Karim , notre petit génie de la classe.

Moi : Je suis partante, mais juste pour le taquiner un peu, On le fixe, il se met à rougir, et ça nous fera rire, c'est ça qu'on veut, non ?

Trécy : Oui, oui, bien sûr ! répliqua Trécy, mais elle se tourna vers Inès
Qu'est-ce que tu as en tête, en fait ?

Inès hésita un moment, puis avec un sourire espiègle, elle répondit

Inès : Je propose qu'on le suive et qu'on le filme avec mon téléphone. Imagine sa tête quand il verra ça !

Moi : Euh, mais... ce n'est pas un peu... intrusif ?
un peu inquiet. L'idée de le harceler me semblait inappropriée.

Inès : Oh, allez, ce n'est qu'un peu de plaisir ! , déjà sur son téléphone. Je suis sûre qu'il va trouver ça drôle, qui ne rigole pas quand on se moque légèrement ?

Les jours suivants, nous avons mis son plan à exécution. Nous commencions par le suivre discrètement dans les couloirs de l'école, sa frimousse concentrée , une mèche de cheveux rebelle tombant sur son front. À chaque fois, lorsqu'il se retournait et qu'il nous voyait le fixer,Karim devenait rouge comme une tomate. C'était hilarant !

Mais plus le temps passait, plus je remarquais le regard admiratif de Inès . Chaque petit regard de Karim la faisait briller un peu plus. Lorsqu'il se moquait de lui-même ou plaisantait, elle ne pouvait s'empêcher de rire honnêtement, ce qui à son tour me faisait sentir un peu coupable de ce que nous faisions.

Trécy : Vous pensez qu'il va prendre mal tout ça ?

Moi  : Bah, il sait bien que c'est de l'amitié, non ?

Trécy : Mais Inès , toi, tu sembles... Comment dire... un peu plus impliquée par rapport à lui.

Elle rougit légèrement.
Inès : Azz vous  ! Je veux juste qu'il rigole un peu avec nous

Moi : Oui, mais... c'est un peu plus que ça, non ?

Inès: t archi gênante wallah

Moi : wsh pk tu prends le seum assume

Inès : FTG

À la cantine de notre collège grouillait d'élèves aux rires légers et aux conversations animées. Inès venait d'arriver, un sourire complice sur le visage, tandis que Trécy et moi planifions notre petite farce.Karim , ce garçon réputé pour son attitude revêche, était notre cible préférée.

Inès : Oh là là, les filles, j'ai une idée !

Moi : Az dit

Inès : Et si on lui offrait des fleurs pendant le cours d'EPS ? Ça va le mettre hors de lui !

Trécy et moi échangèrent un regard malicieux. C'était un plan audacieux, mais pourquoi pas ? Une petite provocation ne ferait pas de mal, après tout. Le cours d'EPS serait le cadre idéal pour une telle taquinerie

Le lendemain, armés de notre audace et d'un butin de fleurs fraîchement cueillies dans le parc à proximité, nous nous préparons à mettre notre plan à exécution. Le soleil brillait sur le terrain de sport où se tenait la classe. Lorsque le moment est enfin venu, je m'approche de Karim , le cœur battant. Inès et Trécy m'encouragent discrètement du coin de l'œil.

Moi : Hé,Karim ! Ces fleurs sont pour toi !

Mais il balança les fleurs au sol, le visage fermé, et nous insulta avec mépris.

Karim :Vous jouez à quoi bande de conne

Moi : Qu'est-ce qu'on a fait de mal ?

Karim: toi ferme ta geule

Moi : enfaite on voulait être gentille avec toi

Karim : m'en fou

Inès: tu crois dead ?

Karim: tg tg tg

Inès : Azz lui c'est un vieux mec wlh

Karim :tg sal conne

Inès: mais qui te cala pk tu fais le fou

Karim: m'en fouu m'en fouu

Sans perdre de temps, nous avons décidé d'aller voir notre professeur. Hésitants, nous lui racontons l'incident, espérant qu'elle interviendrait. À notre grande surprise, elle se dirigea vers Karim avec fermeté.

Prof : Ramasse ces fleurs, Karim

Il prit un air défi, mais finit par se plier. Il les ramassa, les rangea dans sa poche, affichant un regard d'ennui, bien loin de l'hostilité qu'il avait montrée quelques instants auparavant.

Ce fut un moment curieux. Nous avons découvert que Karim , derrière sa façade, semblait cacher une autre personnalité. Loin de ce qu'il prétendait, il semblait aussi fragile que n'importe quel adolescent.

À la fin du cours d'EPS, Trécy et moi avons décidé de le suivre, intriguées. Pourquoi avait-il pris ces fleurs ? Nous n'avions jamais pensé à ce que cachait sa colère.

Le chemin était simple, presque banal, puisque son immeuble était juste à côté au mien . En nous approchant, nous étions curieuses et un peu excitées.

Karim se pencha vers sa mère et, avec un sourire sincère, lui tendit les fleurs qu'il avait jetées au sol plus tôt. C'était un moment inattendu, touchant, presque magique. Pour la première fois, je voyais Karim sans son masque de défi, un garçon capable de gestes tendres.

Chronique « cette fissure »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant